Est-il contradictoire d'affirmer qu'il faut contraindre pour libérer ?
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Définition des termes du sujet:
CONTRAINTE : Force ou coercition extérieure qui empêche l'action volontaire.
Ne pas confondre avec obligation,
qui émane de la volonté.
CONTRADICTION: (1) Fait de soutenir en même temps une chose et son contraire.
(2) En logique, incompatibilité
entre deux propositions qui s'excluent mutuellement (exemple : « il pleut » et « il ne pleut pas »).
(3) Principe de
non-contradiction (parfois appelé principe de contradiction) : en logique, principe selon lequel il est impossible que le
même attribut appartienne et n'appartienne pas en même temps au même sujet.
Contrainte et liberté s'opposent-elles, se contredisent-elles, ou s'impliquent-elles mutuellement ? Il faudra étudier
le verbe " contraindre " : qui contraint ? Est-ce la contrainte de l'autre qui nous asservit ou nous libère ? Ou est-ce
la contrainte que l'on peut exercer sur soi ? Pourquoi la contrainte serait-elle une nécessité pour la liberté (" il faut
") ? Est-elle la base de toute liberté ? Traditionnellement, on définit la liberté comme l'absence de contrainte
(distinguer la contrainte physique fondée sur la force, et la contrainte psychique fondée sur la manipulation de
sentiments tels que l'espoir et la crainte).
Mais la liberté ne se définit pas de façon strictement négative, comme
absence, privation de contrainte.
Être libre, c'est par exemple pour l'artiste le pouvoir de faire, de créer et
notamment de créer de nouvelles règles, de nouvelles propositions de styles, en opposition à d'autres règles (la
liberté est peut-être une contrainte des contraintes, dans une certaine mesure).
Les règles de la société ont pour
but de préserver nos libertés.
Mais l'on accepte ces contraintes, en toute conscience, en toute liberté (voir le livre I
du Contrat social de Rousseau) : s'agit-il encore de se contraindre pour accepter ? Contraindre quelqu'un pour
accepter des lois n'est-il pas la fin de toute liberté (et le propre du régime totalitaire) ?
I- LES TERMES DU SUJET
L'idée de contrainte s'oppose spontanément à celle de liberté.
En effet, la contrainte apparaît d'abord comme une
entrave, une limite à nos actions.
Si la contrainte est le plus souvent consciente (par exemple les interdits), il faut
aussi envisager des formes de contraintes intérieures dont nous n'avons pas nécessairement conscience (des
désirs) ou dont nous sommes le jouet (les passions par exemple).
La liberté est une notion équivoque.
On peut la définir de diverses manières :
Comme liberté politique, comme autonomie ou comme libre arbitre, ou pouvoir de choix.
L'obstacle apparaît comme
ce qui fait opposition à un mouvement ou à une volonté.
II - L'ANALYSE DU PROBLÈME
Le sujet interroge l'idée répandue selon laquelle la liberté se définirait comme l'absence de contrainte.
Il s'agit ici de se demander si la contrainte est par définition une limite à la liberté.
Le sujet invite donc à examiner
s'il ne faut pas distinguer entre différentes formes de contraintes : si certaines nuisent de toute évidence à la
liberté (ainsi en est-il des contraintes qu'instaurent certains régimes politiques qui font obstacle à la liberté
d'expression), il y en a d'autres qui sont indispensables à l'émergence de la liberté (les contraintes dans l'éducation)
ou à l'exercice de la liberté (la présence de la loi dans l'Etat est ce qui rend possible la liberté de chacun).
III - UNE DÉMARCHE POSSIBLE
A - L'OPPOSITION IMMEDIATE
Si la liberté est définie comme pouvoir de faire ce qui nous plait, alors toute contrainte apparaîtra comme ce qui lui
fait obstacle.
Toute limite provenant de la nature qui m'oppose sa force, ou d'autrui qui cherche également à affirmer sa liberté,
ne peut que restreindre mon pouvoir de faire ce qui me plait.
Ces limites ne sont d'ailleurs pas seulement externes, elles peuvent aussi provenir de moi-même.
Ainsi nous faisons
parfois l'expérience que des motifs internes nous déterminent à agir contre notre gré.
B - LE CARACTERE ILLUSOIRE DE CETTE DEFINITION
Les contraintes sont une donnée sur laquelle l'homme doit peu à peu conquérir sa liberté.
Celle-ci est davantage une
conquête qu'un point de départ.
Peut-être est-ce même dans le dépassement de ces contraintes que réside la
véritable liberté.
Ainsi en est-il du combat que l'homme livre contre les contraintes internes que sont ses désirs ou
ses passions.
C'est également en luttant contre les obstacles extérieurs (un pouvoir politique autoritaire, un supérieur hiérarchique
qui outrepasse son pouvoir sans respecter le droit du travail) que la liberté se contraint et s'affirme.
Outre le fait que l'on ne peut envisager un monde dépourvu de contrainte, on peut aussi se demander si la.
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