Est-ce un devoir de prendre conscience ?
Publié le 16/11/2022
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«
Est-ce un devoir de prendre conscience ?
Dans l’expression prendre conscience, nous trouvons l’idée d’une conscience qui
prend possession du monde, comme si celui-ci s’ouvrait à nous.
Lorsqu’un assassin est condamné à mort, a-t-il le temps de prendre conscience ?
Le monde s'ouvre-t-il à lui, sa faute ? Non, presque jamais.
L’un des arguments de
l’interdiction de la peine de mort a d’ailleurs été la prise de conscience.
Lorsque ce
même assassin expie sa faute pendant trente ans - la plupart du temps, il comprend,
il prend conscience de son acte et peut alors commencer à véritablement expier sa
faute.
La conscience n’accompagne pas toujours la bonne compréhension des choses,
une prise de conscience est alors nécessaire.
Celle-ci implique un retard : elle est
toujours rétrospective.
Prendre conscience, c’est comprendre quelque chose de
nouveau sur soi-même, sur les autres, ou sur le monde.
Je prends par exemple
conscience des cycles qui se reproduisent dans ma vie.
Lorsqu’une chose ne s’est
pas bien passée, je vais prendre conscience de ce fait, comprendre pourquoi celui-ci
ne s’est pas bien passé.
On parle alors de conscience réfléchie en référence à la
capacité proprement humaine de se retourner sur cette première impression.
Le
devoir désigne cette motion intérieure qui nous commande et qui désigne ce qui a
autorité sur nous.
Nous avons des devoirs de nature diverse.
Certains devoirs
semblent être la condition d’obtention de certains buts comme celui de travailler pour
avoir un bon emploi.
Certains encore semblent des contraintes très extérieures,
comme les règlements et les lois civiles, qui nous obligent à éviter l’exclusion sociale
et ses dangers.
D’autres, enfin, semblent s’imposer de l'intérieur de notre
conscience comme des obligations auxquelles nous ne pouvons nous soustraire
sans perdre notre humanité.
Le devoir possède deux pôles extrêmes.
Le premier est
l’autorité qui commande; l’autre est la conscience qui obéit.
En ce qu’il nous
commande de l'intérieur mais indique une autorité extérieure, le devoir indique la
participation de la conscience à l’objectivité morale.
La vie est frappée de réalité dont il est parfois difficile de prendre conscience,
nous pouvons donc nous demander si c’est un devoir de prendre conscience.
Nous
aborderons dans un premier temps la nécessité de prendre conscience, du devoir
que nous avons de le faire car la prise de conscience nous définit en tant qu’humain.
Dans un second temps nous évoquerons la source de la prise de conscience, et si
celle-ci est utile.
Finalement, nous mettrons en avant la nécessité d’aller au-delà de
la simple “prise de conscience”.
La prise de conscience nous différencie des animaux qui seulement se sentent
exister, et des objets.
La prise de conscience nous introduit au monde des pensants,
des humains.
L’Homme est capable d’analyser, de prendre la distance nécessaire
pour sortir de la pulsion, des actes irréfléchis.
Cette capacité donnée par la prise de
conscience nous donne le sentiment d’appartenance à l’humanité.
Des agissements
tels que le meurtre ou encore l’inceste amènent au même sentiment de
déshumanisation d’un homme empreint aux pulsions primaires.
Cela amène
l’Homme à la recherche de la connaissance, par ce biais, il recherche le sens de sa
place dans le monde, comment la garder et comment la faire perdurer par le biais de
ses devoirs.
Dans le mot conscience, on trouve l’idée de science avec soi et
Descartes dans sa philosophie des sciences nous renvoie à la connaissance du
monde, pour le prendre avec soi.
On retrouve là un désir de contrôle, de maîtrise,
cela nous ramène à la recherche de vérité, recherche commune à chaque homme.
Vérité accomplie et acquise après le devoir.
Cette démarche de prise de conscience n’est pas obligatoire dans notre monde
d’images trompeuses.
La plupart du temps, nous vivons sans cet état de
conscience, dans l’ignorance.
Nous sommes encore dans la Caverne où sont
projetées les images, que nous prenons pour réalité au lieu d’ombres de la réalité.
Une fois en dehors de la caverne, une fois ce pas franchi, la prise de conscience
fondamentale de la réalité supérieure des Idées constitue un devoir absolu, un acte
de pensée incontournable.
Comme tout devoir, il y a effort et de fait l’homme sortant
de la Caverne doit faire l’effort de s’acclimater à cette réalité, à la réalité.
Il doit
prendre conscience que tout ce qu’il a toujours connu c’est qu’une illusion.
“Ne
penses-tu pas qu’il serait embarrassé ? qu’il estimerait les choses qu’il voyait
autrefois plus vraies que celles qu’on lui désigne maintenant ?” dit Socrate dans le
Mythe de la Caverne de Platon.
Le devoir a toujours la forme d’une injonction et d’une obéissance.
Mais le devoir
est toujours la reconnaissance par la conscience de ce qui fait autorité, la prise de
conscience.
Sans cette reconnaissance, l'obéissance se réduirait à la contrainte
physique, sans impliquer un acte intérieur.
Le devoir s’élabore de l'intérieur, et sa
reconnaissance et une condition de son existence.
Le devoir de prise de conscience
se fait pressant, impératif car il concerne la certitude même de notre existence.
Le
cogito -raisonnement validant la pensée- permet ainsi, par le constat de l’existence
de notre état de conscience, d’assurer cette certitude.
Toute personne ne cherchant
pas cette prise de conscience est alors jugée comme inconséquente, ne parvenant
pas à se prémunir contre le doute de sa propre existence.
La prise de conscience se
fait urgente car elle se prend elle-même pour objet: c’est le devoir par excellence.
L’Homme, pour diriger son existence, a donc le devoir de prendre conscience.
La conscience est une simple réalité corporelle et psychique.
Son émergence est
liée à la structure topique du psychisme humain.
Le conscient, l’une des....
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