Est ce qu’un comportement utilitariste apporte le bonheur ?
Publié le 13/04/2022
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«
Est ce qu’un comportement utilitariste apporte le bonheur ?
Quel type de comportement faut-il avoir pour atteindre le bonheur ?
Faire son devoir, est-ce renoncer au bonheur ?
Introduction:
Le devoir est souvent caractérisé comme ce que l’on est tenu de faire, que cela nous plaise ou non.
Le bonheur, à première vue, c’est la satisfaction totale des désirs.
Partant de ces définitions, on peut soutenir que faire son devoir semble bien correspondre au fait de renoncer
au bonheur.
En effet, puisque le bonheur exige une satisfaction complète et que le devoir peut impliquer de ne
pas satisfaire certains désirs, les deux semblent incompatibles.
Cependant, n’est-il pas possible d’éprouver de la satisfaction lorsque nous faisons notre devoir.
En effet, si
faire son devoir supposait de ne jamais être satisfait, alors nous n’aurions aucune motivation à l’accomplir, et
donc nous ne le ferions jamais.
Il nous faut donc nous demander comment pouvons-nous faire notre devoir, si cela suppose de renoncer au
bonheur ?
Pour répondre à ce problème, nous envisagerons dans un premier temps l’idée que le devoir et le bonheur
sont identiques, et que l’un ne peut aller sans l’autre.
Pourtant, nous verrons dans un second temps que le devoir et le bonheur ne sont pas nécessairement
compatibles et qu’ils n’ont pas la même importance.
C’est pourquoi nous défendrons dans un dernier qu’il faut, certes, hiérarchiser le bonheur et le devoir, mais
que cela ne signifie pas renoncer au bonheur.
I) Le véritable bonheur suppose d’accomplir son devoir (éthique des vertus).
Malgré les apparences, il y a une identité du devoir et du bonheur.
En effet, ce dernier ne peut être atteint
qu’en réalisant notre devoir.
On soutient souvent que le bonheur dépend des individus.
On dit « à chacun son bonheur ».
Cela veut dire
que les individus ne se satisfont pas de la même façon.
Chacun qualifie le bonheur différemment.
En effet,
certaines personnes pensent que le bonheur se trouve dans la richesse, d'autres dans la santé et d’autres
encore, dans l’amour.
Le premier caractère essentiel de l’homme est qu’il est rationnel.
Or rationnel, cela veut aussi dire qu’il est
doué du langage.
Ceci fait donc de l’homme un être rationnel, mais également un être social.
Etre heureux
pose donc un problème d’équilibrage entre la rationalité et la sociabilité : c’est la vertu.
Cette dernière n’est
pas quelque chose d’inné.
C’est au contraire une habitude.
La vertu est une disposition acquise à faire le
bien.
Atteindre le bonheur, c’est donc un travail sur soi-même, il faut sculpter ses propres habitudes de façon à faire
de nos devoirs envers les autres (dimension sociale) l’objet d’une habitude prise par la réflexion (dimension
rationnelle).
C’est pourquoi le bonheur ne peut être véritablement atteint que par l’exercice de son devoir, car
c’est en prenant l’habitude de faire le bien qu’il deviendra facile, comme une seconde nature.
Donc, être pleinement heureux, c’est agir selon son devoir, car c’est là le telos (la finalité) de l’être humain.
Au
fond, le véritable bonheur se confond avec la sagesse, c’est-à-dire l’exercice de la vertu de façon à atteindre le
meilleur de l’humain en l’homme.
Faire son devoir n’est donc pas renoncer au bonheur.
Être pleinement
heureux suppose, au contraire, de faire son devoir.
C’est la réponse que donnerait à notre problème la théorie
que l’on appelle l’éthique des vertus dont Aristote est le précurseur..
»
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