Est-ce le regard du spectateur qui fait l'oeuvre d'art ?
Extrait du document
«
Qui fait l'oeuvre d'art ? Apparemment l'artiste, au sens de la fabrication, de la production.
En quel sens alors le
regard du spectateur peut-il contribuer à donner la qualité d'oeuvre d'art à la production de l'artiste ?
[L'oeuvre d'art n'est en elle-même qu'un assemblage de matériaux.
Seul le spectateur lui attribue une
valeur artistique.
Paradoxalement, face à un objet sans utilité ou fonction apparente, le spectateur lui
attribue une finalité.
Il confère à l'objet qui mobilise ses sens une intention
extérieure à ce dernier.]
Nous donnons un sens à ce qui n'en a pas
Ce que nous qualifions d'oeuvre d'art n'est en réalité qu'un assemblage de matières qui nous dérange.
L'absence de justification et d'intention qui caractérise l'objet inutile nous pousse à lui trouver un sens.
C'est
en quoi Platon affirmait: «Quant à moi, je refuse le nom d'art à une activité irrationnelle» (Gorgias).
Nous
ignorons de quoi l'art est la copie.
Le spectateur est la dupe de lui-même
Les qualités dont nous parons l'objet esthétique sont illusoires.
Nous ne
savons pas ce que nous admirons: ce n'est que le résultat d'un travail
dont la technique et les tenants nous échappent totalement.
Nous
prenons un effet pour sa cause.
Pascal disait: «Quelle vanité que la
peinture, qui attire l'admiration par la ressemblance des choses dont on
n'admire point les originaux!» (Pensées).
Quelle vanité que
la
peinture qui
attire
notre
admiration par la
ressemblance des
choses dont on
n'admire point les
originaux.
(Pensées)
Pascal reprend ici l'idée
antique,
contestée
aujourd'hui, que l'art imite
la nature.
Or si on imite de
mauvais modèles, doit-on
admirer la copie sous le
simple
prétexte
que
l'imitation est
fidèle à
l'original
?
La
critique
pascalienne
se
situe
surtout au plan moral.
L'artiste doit-il représenter
des sujets immoraux ?
Cette critique de l'art,
classique, est d'inspiration
platonicienne.
L'oeuvre d'art est une valeur humaine
Lorsque nous parlons «d'oeuvre d'art», nous ne parlons pas d'une réalité en soi, mais d'un jugement de valeur.
L'oeuvre d'art semble bien obéir à un critère pour être reconnue comme telle.
Aussi est-elle aujourd'hui un
objet de marchandise et de surenchère: plus un objet d'art plaira au public, plus il aura de valeur et sera
considéré comme une oeuvre.
[Une oeuvre d'art est «artistique» en fonction de qualités intrinsèques qui ne doivent rien au regard du
spectateur.
L'oeuvre d'art a une réalité en soi.
Elle se suffit à elle-même et n'a pas besoin du regard du spectateur.
Le caractère désintéressé de.
»
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