Aide en Philo

Est-ce dans la solitude que l'on prend conscience de soi ?

Extrait du document

« COMPRÉHENSION ET ANALYSE DU SUJET • Sens des termes du sujet Ici nous avons deux termes : «Solitude», «Conscience de soi».

Quel est le sens de chacun d'eux ? Solitude : Par «solitude», il faut entendre ici «seul soi-même» c'est-à-dire sans la médiation du monde extérieur ou d'autrui. Conscience de soi : Par «conscience de soi» il faut entendre le rapport à soi de la conscience, c'est-à-dire le moment où elle se saisit elle-même comme conscience, où elle est elle-même son propre objet • Sens de la question posée Peut-on prendre conscience de soi seul soi-même ou bien la conscience de soi doit-elle quelque chose à la présence du monde et d'autrui ? —MISE EN PLACE DE LA PROBLÉMATIQUE Ici, on est en présence de deux thèses contradictoires également démontrables : — Celle de la philosophie classique qui affirme qu'on parvient à prendre conscience de soi au prix d'une formidable ascèse solitaire.

Ainsi chez Descartes, la conscience est un sujet qui se réfléchit lui-même en dehors du monde, à côté des choses.

C'est en niant le monde que la conscience se découvre.

Elle se pose dans la réflexion comme nature simple, absolue.

Elle jaillit directement et immédiatement dans sa résistance à tous les efforts du doute.

Chez Bergson la conscience de soi est aussi immédiate, elle est l'objet d'une saisie intuitive qui met l'homme de plain-pied au contact de son être. — La thèse opposée affirme qu'on ne peut être conscient de soi sans l'intermédiaire du monde extérieur et surtout d'autrui (cette position est celle de Hegel mais aussi celle de la phénoménologie). RECHERCHE DES IDÉES, DES RÉFÉRENCES Du cours, il convient ici d'utiliser les éléments de réflexion se rapportant au cogito (chapitre premier :»La conscience comme réalité en soi») et à sa critique (chapitre deuxième : «La conscience comme relation au corps, au monde, à autrui»). On se rapportera aussi à la lecture de l'oeuvre de Bergson, l'Essai sur les données immédiates de la conscience pages 44 à 49 et au texte de Hegel extrait de l'Esthétique présenté et analysé p.

69. Les principales références sont : Descartes, Méditations métaphysiques (Première et Deuxième).

Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience.

Hegel, Phénoménologie de l'esprit, Aubier, pp.

152 à 157). Sartre, L'être et le néant, Troisième partie, chapitre premier, «l'existence d'autrui», pp.

265 à 352, coll.

Tel, Gallimard, 1943. MISE AU POINT DU PLAN Dans l'introduction, on mettra à jour la contradiction qui fait le fond du problème. On pourra ici envisager le plan suivant : • Un exposé du cogito (prise de conscience de soi comme existant et comme «substance pensante»). • Des objections qui vont dans le sens de la thèse opposée (La conscience, dit Descartes, subsiste alors même que je doute de tout.

Est-ce à dire que la conscience est une réalité en soi, une réalité absolue qui n'a pas besoin du monde pour exister ? La conscience isolée, se posant dans son absolue solitude, ne saurait se poser comme telle sans nier par cet acte le monde et, par conséquent sans le poser.

Le véritable cogito n'est-il pas cogito cogitatum, mouvement vers les choses, rapport au monde ? Par ailleurs, Descartes lui-même n'affirme-t-il pas que sans la conscience de Dieu je ne pourrais prendre conscience de moi-même? N'est-ce pas parce que j'ai en moi l'idée de quelque chose d'infini et de parfait que je peux prendre conscience de ma finitude et de mon imperfection ? Cette idée ne me vient-elle pas de Dieu et donc d'une altérité ?) • La question du sujet. Dans le développement, on pourra suivre un plan dialectique : la thèse et son argumentation, la réfutation de la thèse et le développement de la thèse opposée, la synthèse (résolution de la contradiction). I.

La conscience se donne à elle immédiatement.

Nul besoin de médiation.

C'est seul soi-même qu'on prend conscience de soi. II.

Le rapport à soi de la conscience est médiat.

On ne peut être conscient de soi sans l'intermédiaire du monde extérieur et d'autrui. III.

La conscience de soi est mouvement.

Elle est retour à soi-même à partir de l'être-autre.

Elle est saisie de soimême moyennant le détour par l'être-autre.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles