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Epictète: Comment être heureux ?

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"Il y a ce qui dépend de nous, il y a ce qui ne dépend pas de nous. Dépendent de nous l'opinion, la tendance, le désir, l'aversion en un mot toutes nos oeuvres propres; ne dépendent pas de nous le corps, la richesse, les témoignages de considération, les hautes charges, en un mot toutes les choses qui ne sont pas nos oeuvres propres. Les choses qui dépendent de nous sont naturellement libres, sans empêchement, sans entrave; celles qui ne dépendent pas de nous sont fragiles, serves, facilement empêchées, propres à autrui. Rappelle-toi donc ceci : si tu prends pour libres les choses naturellement serves, pour propres à toi-même les choses propres à autrui, tu connaitras l'entrave, l'affliction, le trouble, tu accuseras dieux et hommes ; mais si tu prends pour tien seulement ce qui est tien, pour propre à autrui ce qui est, de fait, propre à autrui, personne ne te contraindra jamais ni ne t'empêchera, tu n'adresseras à personne accusation ne reproche, tu ne feras absolument rien contre ton gré, personne ne tu nuira ; tu n'auras pas d'ennemi ; car tu ne souffriras aucun dommage." Epictète, Manuel
HTML clipboardLes 2 premières phrases établissent une séparation radicale entre ce qui est à notre portée et ce qui est hors de notre pouvoir. Epictète insiste sur le fait que la seule chose qui dépende véritablement de nous est notre intention morale, le sens que nous donnons aux évènements ("Dépendent de nous (...) toutes nos oeuvres propres" : L1->3) Ce qui ne dépend pas de nous et est par conséquent indifférent, correspond au cours de la nature, aux actions des autres hommes(Ne dépendent pas (..) ne sont pas nos oeuvres propres L 3 5)  Cette distinction capitale va permettre a Epictète de montrer que des que nous sommes maitres des "choses qui dépendent de nous", nous sommes en mesure de gouverner correctement notre vie. La recherche du bonheur est ici fondée sur une délimitation précise de notre Liberté et il semble que sans cette distinction, l homme soit condamné a la souffrance et a l esclavage. La notion de dépendance, présente des le début du texte, indique très clairement que la question du bonheur est intimement liée à celle de la liberté. C'est que la sagesse d'Epictète consiste d'abord en une prise de conscience aiguë de la situation tragique de l'homme : notre malheur vient parce que nous cherchons obstinément des biens que nous ne pouvons pas obtenir et nous souffrons inéluctablement de désillusion.


« "Il y a ce qui dépend de nous, il y a ce qui ne dépend pas de nous.

Dépendent de nous l'opinion, la tendance, le désir, l'aversion en un mot toutes nos oeuvres propres; ne dépendent pas de nous le corps, la richesse, les témoignages de considération, les hautes charges, en un mot toutes les choses qui ne sont pas nos oeuvres propres.

Les choses qui dépendent de nous sont naturellement libres, sans empêchement, sans entrave; celles qui ne dépendent pas de nous sont fragiles, serves, facilement empêchées, propres à autrui. Rappelle-toi donc ceci : si tu prends pour libres les choses naturellement serves, pour propres à toimême les choses propres à autrui, tu connaitras l'entrave, l'affliction, le trouble, tu accuseras dieux et hommes ; mais si tu prends pour tien seulement ce qui est tien, pour propre à autrui ce qui est, de fait, propre à autrui, personne ne te contraindra jamais ni ne t'empêchera, tu n'adresseras à personne accusation ne reproche, tu ne feras absolument rien contre ton gré, personne ne tu nuira ; tu n'auras pas d'ennemi ; car tu ne souffriras aucun dommage." Epictète, Manuel Epictète, dans ce texte extrait du Manuel, soulève la question fondamentale de la liberté, fondement du bonheur et de la vertu : quelle distinction devons-nous opérer pour vivre libre et accéder à la sagesse? Sa thèse est que si l'ordre des évènements est indépendant de nous, celui du jugement est libre, de sorte que chacun reste maitre de ses représentations.

Le secret du bonheur réside en peu de chose : savoir bien user de sa volonté, limiter ses désirs à ce que l'on est certain de posséder et conserver.

Il n'est qu'une chose qui ne dépend que de nous, sur laquelle nous avons un pouvoir absolu : notre volonté.

C'est par la maitrise de soi et de ses jugements que peut être mis fin à notre servitude. L'enjeu philosophique de ce texte réside dans l'affirmation d'une liberté intérieure, entendue comme pouvoir absolu de juger et comme condition nécessaire du bonheur et de la vie réussie.

Or, que vaut cette liberté intérieure ? La sagesse stoïcienne peut-elle efficacement nous mener sur le chemin du bonheur ? Comme Le texte s'articule autour de trois idées principales, nous allons l expliquer en 3 parties.

Nous allons voir que Epictète nous invite d'abord à distinguer deux ordres de réalité : les évènements et notre jugement ("Il y a ce qui dépend de nous(...)pas nos oeuvres propres"), qu il souligne ensuite que ce qui est à notre portée est libre et sans empêchement( "Les choses qui dépendent de nous (...) propres à autrui) et qu il conclut que seul l'ordre du jugement permet d'accéder à la sagesse("Rappelle-toi (...) tu ne souffriras aucun dommage"). Les 2 premières phrases établissent une séparation radicale entre ce qui est à notre portée et ce qui est hors de notre pouvoir.

Epictète insiste sur le fait que la seule chose qui dépende véritablement de nous est notre intention morale, le sens que nous donnons aux évènements ("Dépendent de nous (...) toutes nos oeuvres propres" : L1->3) Ce qui ne dépend pas de nous et est par conséquent indifférent, correspond au cours de la nature, aux actions des autres hommes(Ne dépendent pas (..) ne sont pas nos oeuvres propres L 3 5) Cette distinction capitale va permettre a Epictète de montrer que des que nous sommes maitres des "choses qui dépendent de nous", nous sommes en mesure de gouverner correctement notre vie.

La recherche du bonheur est ici fondée sur une délimitation précise de notre Liberté et il semble que sans cette distinction, l homme soit condamné a la souffrance et a l esclavage.

La notion de dépendance, présente des le début du texte, indique très clairement que la question du bonheur est intimement liée à celle de la liberté.

C'est que la sagesse d'Epictète consiste d'abord en une prise de conscience aiguë de la situation tragique de l'homme : notre malheur vient parce que nous cherchons obstinément des biens que nous ne pouvons pas obtenir et nous souffrons inéluctablement de désillusion. Qu est ce qui des lors depend de nous? Quelles sont les choses qui sont en notre pouvoir donc d ordre volontaire et libre, que rien ne peut nous arracher, m^m pas la loi? Essentiellement " l' opinion, la tendance, le désir, l aversion ". Toutes ces choses ont en commun de relever de notre jugement, de notre croyance; elles sont des actes de notre âme, parce que nous pouvons les choisir librement.

En effet, l "opinion" désigne le jugement que nous portons sur les choses par un acte de la pensée découvrant leurs relations, il s agit véritablement d un jugement sur la valeur accordée a l objet d une action."le désir" est une envie d obtenir quelque chose pour en avoir du plaisir.

Quant à l aversion, Epictète entend certainement par là le refus, la répulsion se produisant envers certains objets ou certains êtres.

Toutes ces choses dépendent de nous en ce sens qu'elles relèvent de notre raison, de notre pouvoir de juger.

Epictète suggère donc ici que le pouvoir de l'individu en quête de liberté réside dans le fait que ses jugements et opinions proviennent de lui seul, de sorte que la liberté consisterait en pouvoir absolu de juger. Quelles sont alors ces choses qui nous échappent et s'avèrent hors de notre portée, indifférent ?"Le corps, la richesse , les témoignages, les hautes charges": toutes ces choses ont en commun de ne pas provenir de notre action, de ne pas relever de notre jugement, c'est-à-dire de notre liberté.

Ce qui ne dépend pas de nous, c'est ce qui est ressortit au cours général de la Nature." La santé ", qui relève en partie du corps et de sa sensibilité, qui échappe à notre volonté et qui dépend de facteurs multiples que nous ne choisissons pas; "la richesse", " les honneurs ", nous pouvons certes essayer de les acquérir, mais le succès définitif ne dépend pas tout à fait de notre volonté; " les témoignages de considération" , cad la reconnaissance des autres dont nous sommes la plupart du temps victimes(exemple: réputation).Toutes ces réalités étrangères sont en nous comme des tyrans qu'il convient. »

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