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Entre l'activité scientifique et l'activité philosophique, quels rapports voyez-vous ?

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« Entre l'activité scientifique et l'activité philosophique, quels rapports voyez-vous ? INTRODUCTION.

— Il est commun d'opposer, le savant et le philosophe Celui-là part de données indiscutables, procède avec une méthode rigoureuse, aboutit à des conclusions certaines.

Celui-ci, le philosophe proprement dit, c'est-à-dire le métaphysicien, a une démarche moins assurée : il procède par vues synthétiques plus que par observations rigoureuses, par intuitions globales plus que par raisonnements précis.

Cependant, il n'est pas rare que de grands savants aient été en même temps de grands-philosophes.

C'est donc qu'entre l'activité scientifique et l'activité philosophique il n'y a pas incompatibilité.

Tâchons de préciser leurs rapports. I.

Les mathématiques sont, d'après l'étymologie du mot, la science par excellence. — A.

Entre l'activité mathématique et l'activité philosophique il y a à première vue de grandes ressemblances : philosophie et mathématiques sont des sciences abstraites, des sciences faisant un constant appel au raisonnement et n'ayant pas recours à l'expérience. — B.

Mais entre ces deux sciences il semble bien que ce sont les différences qui dominent : les mathématiques, en effet, ont pour objet une construction de l'esprit; la philosophie, au contraire, quoiqu'il puisse parfois sembler, s'attaque à des problèmes posés par le réel. — C.

Néanmoins leurs rapports de collaboration sont plus importants qu'il pourrait paraître à première vue : l'observation de l'activité mathématique apprend au philosophe quels sont, dans nos représentations du monde, les éléments nécessaires et immuables et par suite quelles sont les lois essentielles de l'esprit ou des choses; le philosophe achève le travail du mathématicien et tâche de répondre aux questions qu'il laisse sans solution : nature de l'espace et du temps ? l'origine et la valeur des lois de la pensée ? II.

A l'inverse des mathématiques, la science expérimentale, dont le type le plus parfait est la physique, a pour objet la connaissance et l'explication du réel. — A.

De là la collaboration importante qu'elle apporte à la philosophie.

Sans doute pendant bien longtemps le philosophe a fondé ses spéculation sur l'observation vulgaire : c'était la science de son temps.

Mais il a su profiter des progrès scientifiques : progrès de la physique théorique et de la chimie générale pour l'explication de la matière, progrès de la physiologie pour l'explication des faits psychologiques...

La science expérimentale, d'autre part, laisse toujours au philosophe la solution des problèmes qui dépassent les possibilités de l'expérience. — B.

Des différences qui distinguent ces deux modes de recherches, nous touchons à la plus importante : le savant contrôle expérimentalement toutes ses déductions; le philosophe ne le peut pas.

Une autre différence étroitement liée à celle-là : le savant s'arrête à l'explication immédiate; rarement il formule un système et un système scientifique est toujours limité; le philosophe cherche l'explication dernière et un système philosophique embrasse tout, le réel et le possible. — C.

Mais, dans des domaines d'une étendue différente, l'activité scientifique et l'activité philosophique ont ces ressemblances essentielles : 1° de partir des faits; 2° pour les comprendre et les expliquer; 3° avec l'intention plus ou moins explicite de les utiliser pour le progrès matériel ou spirituel de l'homme. CONCLUSION.

— Il n'y a qu'une raison.

Son objet peut varier, mais ses démarches essentielles sont toujours les mêmes : l'activité scientifique et l'activité philosophique résultent toutes deux de l'effort de l'esprit pour connaître le monde et l'adapter à ses besoins.. »

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