En quoi l'oeuvre d'art peut-elle être un objet d'échange ?
Extrait du document
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Définition des termes du sujet:
ÉCHANGE: Du latin excambiare, « échanger », «troquer» (de cambiare, «changer »).
En droit, contrat par lequel deux parties se donnent respectivement une chose pour une autre.
En économie,
transfert réciproque de biens ou de services, soit directement (troc), soit indirectement (par l'intermédiaire de la
monnaie).
OBJET (n.
m., étym.
: latin ob-jectum : ce qui est placé devant ; chose).
1.
— Tout ce qui est présenté par la
perception, avec un caractère stable et indépendant du sujet (objet externe) ; pour la phénoménologie, l'objet est
déterminé par la visée de la conscience (cf.
sens 3).
2.
— Tout ce qui se présente à un sujet, s'offre à la pensée,
et qui est distinct de l'acte de représentation ou du sentiment (donc du sujet), c.-à-d.
aussi bien le percept,
l'image, l'idée, que l'objet externe ou la personne aimée.
3.
— Le but qu'on se propose d'atteindre (cf.
un objectif).
ART: 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).
2)
Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à
susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive.
Introduction
Il s'agit de se demander non pas si l'œuvre d'art peut être un simple objet de troc, mais en somme si l'œuvre
d'art est un objet comme les autres qui peut s'insérer sans problème dans le circuit d'échange capitaliste.
On trouve
parfois déplacé ou immoral que les œuvres d'art soient l'objet de tractations financières.
Il s'agit pour nous ici, de se
demander pourquoi, est-ce que cela teint au caractère sacré des œuvres d'art, à son caractère culturel, à notre
volonté de conserver les œuvres d'art car elles ont une valeur sentimentale pour tout un peuple ou pour des
individus, et qu'il est déplacé de vendre des choses à valeurs sentimentales.
I.
L'art comme valeur d'échange à l'époque du capitalisme, et sa critique.
a.
De Ricardo à Marx, en passant par Stuart Mill, les économistes ont reconnu le statut économique particulier
de l'œuvre d'art, en relation étroite avec le caractère unique de l'œuvre.
Son prix n'a pas d'autre limite que celle du
désir et du pouvoir d'achat des acquéreurs potentiels.
Il s'agit, dans l'acception marxiste du terme, d'un prix de
monopole.
Le produit ne devient réellement produit (l'ouvrage de l'artiste ne devient réellement œuvre d'art, le
producteur ne devient réellement artiste) que dans et par la consommation, laquelle anime en outre la production en
reproduisant le besoin et en posant idéalement l'objet de la production sous forme, comme l'écrit Marx, d'image
préalable, de mobile, de but.
Et c'est la distribution, encore, qui investirait l'objet, par-delà sa valeur d'échange, et
par le moyen de l'achat, de la spéculation, de l'enchère, de la mise en réserve, d'une valeur de signe dont il
emprunterait son prestige, sa légitimité.
Dans le marché de la peinture ancienne, où dominent les éléments
monopolistiques, on atteint, dans le cas idéal, typique de la limitation absolue de l'offre, des sortes de sommets
économiques.
La rareté du chef-d'œuvre unique du génie unique est la rareté la plus rare, et la plus chère, parmi les
raretés socialement désignées comme artistiques.
Elle est aussi la plus résistante aux aléas de la conjoncture.
La
notion de valeur refuge l'emporte, dans le marché de l'art ancien, sur celle de valeur spéculative – même si la tenue
des prix, dans les zones marginales, n'est pas indépendante de la révision périodique de la hiérarchie des valeurs
artistiques et des caprices du goût.
b.
Le jeu dadaïste qui, sous couvert de critique, s'est voué à l'exploitation, parfois spectaculaire, d'une situation
où l'art, ayant perdu la « nécessité » que lui conférait son appartenance à un ordre plus ou moins sacralisé,
emprunte un semblant de légitimité de mécanismes sinon de gestes apparemment dérisoires.
Marcel Duchamp par
exemple signera un objet du commerce, le plus souvent connoté comme ressortissant à l'ordre du rebut, de la
déjection, pour le soustraire à son registre propre et l'introduire au musée ce jeu et la surenchère à laquelle il prête
par définition auront contribué à isoler l'opération constitutive de la valeur d'art comme telle, en tant qu'elle se
distingue de toute valeur d'usage et de toute valeur d'échange au sens strict.
Opération, comme on voit, qui n'a
rien d'innocent, mais qui n'aura pu aboutir, dans toute sa pureté, que sous l'effet du bouleversement continu de la
production, de l'ébranlement ininterrompu de tout le système social, et de l'érosion accélérée des rapports et des
valeurs sociales traditionnelles qui caractérise l'époque bourgeoise et qui est la conséquence du mode de production
capitaliste.
Aussi, on comprend par cet exemple qu'on ne peut réduire l'œuvre d'art à une marchandise comme les
autres, qu'elle a une valeur qui dépasse largement l'utilité, qu'elle ne peut s'insérer par sa spécificité dans le jeu
ordinaire des échanges économiques capitalistes.
II.
l'œuvre d'art n'est pas un objet d'échange comme les autres.
a.
L'art à une signification spirituelle qui le démarque des objets ordinaires.
On reconnaîtra l'art du reste des
objets par les procédés qui ont été mis en place pour réaliser cet objet.
Il y a aura une création à l'origine de cet
objet, une intention artistique visant à créer une émotion.
L'objet artistique sera bien souvent en dehors du circuit
d'utilité des objets ordinaires.
On reconnaîtra une certaine facture, un savoir-faire, une certaine patine que ne
possèdent pas les objets ordinaires.
L'art a une visée plus haute que la simple satisfaction des désirs, il a un but qui.
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