En quoi l'idée de perfectionnement est-elle caractéristique de l'espèce humaine?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
Se demander en quoi l'idée de perfectionnement constitue une caractéristique humaine pose d'emblée le problème
de l'attribution du perfectionnement : est-ce une caractéristique seulement propre à l'homme ou bien attribuable
aux autres êtres vivant ? De plus, les réponses peuvent varier selon le type de perfectionnement dont on parle, on
peut parler d'un perfectionnement physique : ainsi arriver à l'âge adulte (c'est-à-dire réaliser ce qu'on est en
puissance à l'enfance), ou encore développer une plus grande adaptation a son milieu, dans ces deux cas, si le
perfectionnement semble être une caractéristique de l'être humain, elle ne lui est pas spécifique car elle semble
commune à tout être vivant.
Mais on peut aussi parler d'un perfectionnement « moral » qui lui, peut-être individuel
ou sociopolitique (ce qui pose aussi la question du progrès dans l'Histoire).
Mais dans ce dernier cas on voit bien qu'il
ne s'agit pas d'un simple perfectionnement, mais bien de l'idée d'un perfectionnement et qui par conséquent est
nécessairement propre à l'homme et à lui seul.
En effet, l'homme semble se dépasser grâce à des valeurs qui sont
au-delà de la réalité, qui la dépassent : l'homme transcende sa condition par des idéaux (l'idée de perfectionnement
étant la base de tout idéal) tandis que l'animal lui, se contentera toujours de sa condition.
Mais si l'homme a en lui
cette idée de perfectionnement, est-ce que ça ne témoigne pas par là-même de son incomplétude, de son
inachèvement premier, inachèvement qui, loin d'être négatif, témoignerait de sa liberté originaire ?
I-
le perfectionnement physique/ ontologique : caractéristique de tout être vivant.
A-
Pour Aristote, chaque être contient en puissance (= potentiellement) sa propre perfection : c'est sa forme
ou son essence.
Il doit ainsi réaliser ce qu'il est seulement en
puissance.
Aristote appelle entéléchie la réalisation complète de sa
propre essence.
Mais il s'agit pour lui d'une perfection toute
particulière, qui n'a rien à voir avec ce qu'on entend par perfection
aujourd'hui.
En effet, pour les grecs l'univers était un cosmos, c'est-àdire un univers organisé, harmonique où chaque chose avait un rôle à
remplir, une fonction (ce qui revient à dire une essence).
Dès lors, la
perfection devient simplement la capacité à remplir sa fonction, ce qui
était seulement en puissance : le bulbe végétal atteint sa perfection
en devenant fleur, le cheval en courant etc.
B-
Dès lors on voit que l'idée de perfectionnement est une dynamique qui
appartient à tout être vivant en tant qu'il doit devenir ce qu'il n'est
qu'encore en puissance.
Pour Aristote, l'homme comme tout être vivant
tend à sa perfection (c'est-à-dire se perfectionne) et étant un animal
politique, c'est tout naturellement qu'il réalise son essence au sein de
la société organisée.
C-
Pour Darwin, l'amélioration de l'adaptation au milieu se fait par la
sélection naturelle qui concerne tout être vivant, l'homme y compris.
Ainsi, l'idée d'un perfectionnement (au sens très particulier d'une meilleure adaptation au milieu) est
biologiquement inscrite en l'homme comme en tout être vivant.
Transition : Ainsi s'il semble que le perfectionnement soit une caractéristique humaine, elle n'apparait pas comme
sa spécificité, d'autres êtres vivants la partageant.
Toutefois peut-on encore parler d'un véritable
perfectionnement chez Darwin où il s'agit d'une simple adaptation à un changement : l'espèce qui évolue ne le
fait que pour continuer à survivre : c'est-à-dire vivre comme auparavant sans amélioration.
On entend
généralement par perfectionnement une amélioration orienté par un but or chez Darwin on ne trouve rien de
cela.
De même chez Aristote, la perfection correspond finalement à une certaine normalité : elle n'est que la
réalisation de ce qui est propre à chaque espèce et il reste assez rare que cette réalisation n'est pas lieu (les
hommes incapables de vivre en société heureusement ne sont pas légion !).
Or une idée de perfectionnement qui
serait constitutive de l'homme ne consisterait-elle pas justement en une dynamique de dépassement de la
normalité c'est-à-dire de ce qui est naturellement donné ? Le perfectionnement n'implique-t-il pas un certain
dépassement ?
II-
La perfectibilité : caractéristique propre à l'homme..
»
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