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En quoi les artistes nous aident-ils à être libres

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« Analyse du sujet: En quoi les artistes - ceux sont le travail a pour objet la création d'oeuvres belles - nous apportent-ils un appui pour aller de l'avant, librement ? Conseils pratiques: Il est nécessaire de bien réfléchir sur les pouvoirs de l'imagination et de l'imaginaire artistique: ils sont condition de la liberté. — Mais l'évolution d'un domaine artistique (développer un exemple) montre complémentairement que l'esprit ne se rend pas prisonnier de ses propres découvertes: sa capacité d'invention se répète, empruntant des chemins multiples et mettant au point, non seulement des formes nouvelles par rapport aux formes naturelles, mais aussi des solutions inédites au-delà des solutions déjà expérimentées. INTRODUCTION L'oeuvre d'art est fréquemment dotée de diverses qualités.

Mais au-delà des satisfactions sensibles ou intellectuelles qu'elle nous apporte, peut-elle concerner un aspect essentiel de l'esprit — à savoir la liberté? En quoi les artistes et leurs oeuvres nous aident-ils à être libres ? I.

LES oeUVRES PLUTÔT QUE LES ARTISTES — Des artistes on ne sait pas toujours grand-chose (Lautréamont) ou l'on sait de façon mythique (version populaire de Vinci ou Van Gogh).

Si les artistes nous concernent, ce n'est donc pas en tant qu'individus singuliers, ou prétendus exceptionnels, mais par leur production. — Si l'on vénère le personnage de l'artiste c'est en effet trop souvent pour en construire une version trompeuse, soulignant ce qu'il a d'extraordinaire (l'inspiration, le «génie», ...) — ce qui, loin de nous rendre libres, risque de nous contraindre à une admiration toute passive, accompagnée d'un sentiment d'impuissance (je n'en ferai jamais autant ! cf.

Dubuffet lorsqu'il dénonce le (trop grand) respect des classiques). — Sans doute certains artistes sont-ils aussi, en tant que personnes ou citoyens, célèbres pour avoir défendu des positions (morales ou politiques) qui peuvent apparaître comme des appels à la liberté générale (Voltaire, Zola, Aragon) — mais c'est le plus souvent par l'intermédiaire: • soit de productions non artistiques (textes de Voltaire ou J'accuse); • soit d'oeuvres dont la qualité artistique peut être discutée [problème de la poésie «de résistance»: l'honneur ou le déshonneur (B.

Péret) des poètes?]. — On ne considérera donc que les oeuvres d'art au sens propre c'est-à-dire (cf.

Kant) indépendamment de leur sujet apparent, même s'il existe, exceptionnellement — de Goya à Guernica — des réussites dans l'art «engagé».

En quoi l'existence de ces oeuvres d'art nous aide-t-elle à être libres ? II.

IMAGINATION ET ÉLOIGNEMENT DE LA NATURE — Dans son ensemble, l'histoire de l'art (à travers, non seulement le temps, mais aussi les cultures) montre une variété de formes presque infinie.

Ce qui s'y révèle est ainsi la capacité de l'esprit à ne pas se contenter des solutions déjà acquises et à toujours proposer autre chose. — Ainsi (cf.

Hegel) l'esprit humain marque-t-il par l'art son éloignement relativement à la nature immédiate.

Aucune oeuvre ne restitue la nature telle qu'elle est, le voudrait-elle qu'elle en serait d'ailleurs — techniquement — incapable: le donné sensible est toujours modifié, épuré, transformé, et cet ensemble d'opérations signale pour Hegel la liberté même de l'esprit et sa supériorité sur la nature. Dans des notes de cours qui ont reçu le titre d' « Esthétique » (posthume), Hegel (1770-1831) écrit: «L'art occupe le milieu entre le sensible pur et la pensée pure.

» Une formule plus rigoureuse précise: «Le contenu d'une oeuvre d'art est tel que, tout en étant d'ordre spirituel, il ne peut être représenté que sous une forme naturelle.

» Il s'agit, pour l'auteur de la « Phénoménologie de l'esprit » et de la « Logique », de montrer la haute valeur spirituelle de l'art, de souligner ses affinités avec la religion et la philosophie, mais aussi- d'en assigner les limites: « L'art reste pour nous, quant à sa suprême destination, une chose du passé.

» Contre tous ceux qui font de l'art une activité opposée à la pensée et au concept, que ce soit au nom de l'enthousiasme, du génie, de l'inspiration, Hegel réaffirme la valeur spirituelle de l'art. L'art ne s'oppose pas à la philosophie, à la science, à la religion.

Il ne se réduit pas à l'exaltation du sentiment, au jeu, à l'expression personnelle.

Si l'oeuvre d'art s'offre aux sens, agit sur notre sensibilité, elle n'en présente pas. »

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