En quel sens peut on dire que l'homme n'est plus un être naturel ?
Extrait du document
«
Partie du programme abordée : La liberté.
Analyse du sujet : Un sujet archi-classique.
La liberté est-elle une qualité constitutive de la nature humaine ou le fruit d'un processus
(individuel ou collectif) ?
Conseils pratiques : Interrogez-vous avec soin sur les différents niveaux de la liberté (psychologique, morale, politique, etc.).
Rappelez les
analyses de Sartre (l'homme condamnées être libre ; mais n'exerçant cette liberté que par l'action).
Le sujet part d'un présupposé, l'homme a été un être naturel.
On nous demande de montrer dans quelle mesure celui-ci a quitté cet état
naturel dans lequel il demeurait jadis.
L'homme est un être qui semble p e u naturel, nous produisons énormément d e choses que la
nature ne fournit pas en conséquence cela peut participer à affirmer que l'homme est un être culturel et pas naturel.
Cependant malgré
ces créations culturelles ne reste-t-il pas une nature humaine qui subsiste commune en tout homme et en tout temps.
Le processus de
culture a-t-il une fois pour toute anéanti toute culture?
1)
ROUSSEAU LA PERTE A JAMAIS DE LA NATURE
Pour Rousseau la nature humaine est perdue sitôt entamé le processus de civilisation, c'est-à-dire dès
que nous vivons en société.
A supposer qu'il y ait eu des hommes vivants en l'absence de toute culture
nous ne sommes pas ces hommes là.
Notre monde est envahi par les objets techniques, et les créations
humaines.
Or l'ensemble de ces choses avec lesquelles nous vivons nous est désormais indispensable.
Rousseau ne doit pas être caricaturé, dans le second discours il réfute la thèse d'un réel progrès social,
il montre en quoi notre monde cultivé n'est pas à envier.
Cela dit Rousseau ne prône pas le retour à la
nature, pour l'homme civilisé la nature est perdu à tout jamais.
Ce qui n'est qu'un ustensile issu de la
production humaine finit par devenir un besoin.
La civilisation incorpore à la nature d e l'homme des
choses qui n'en faisaient pas parties à la base.
Tout ce qui est d e l'ordre du confort nous devient
indispensable, nous ne pouvons pas souffrir de vivre nus, nous sommes devenus trop fragiles.
La thèse
fondamentale à retenir de Rousseau est que l'être cultivé ne peut pas selon son bon vouloir redevenir
un h o m m e naturel.
Une fois entamé le processus d e civilisation il n'y a pas d e retour possible à la
nature.
Puisque l'homme vit en société et qu'il est un être culturel alors toute nature est pour lui
définitivement perdue.
TRANSITION
Quelle est la conséquence de la pensée d e Rousseau? Si la culture se fait nature et qu'elle emporte
tout, alors entre des êtres d'une culture différente il n'y aura rien d e commun.
Le problème est que
Rousseau met en péril, en donnant une telle place à la culture, tout ce qu'on entend par nature
humaine.
Car avec l'idée de nature humaine va l'idée que celle-ci s'affranchit de toute différence et qu'elle unie les hommes quels qu'ils
soient.
2) Freud UNE NATURALITE CACHEE
Il ne s'agit pas avec Freud d e nier l'effet d e la culture m i s e n exergue par Rousseau.
Il s'agit plutôt d e s e demander si malgré ces
différences culturelles que l'on reconnaît il ne subsisterait pas quelque chose de commun à tout homme.
L'idée de la symbolique chez
Freud va dans ce sens, la symbolique est une technique d'interprétation des rêves proposée par Freud.
Il ne s'agit pas de demander au
patient à quoi il associe tel symbole, Freud dans l'introduction à la psychanalyse (chap 10) propose une certaine universalité du symbolisme.
Quand un homme rêve d'une forêt Freud voit dans ce rêve le symbole du pubis féminin.
Ce qui nous intéresse c'est que Freud défend la
thèse qu'il s'agit là d'un principe d'interprétation global.
Le symbolisme n'est donc pas une question de personne, il vaut pour tous.
Or
comment valider la thèse du symbolisme sans affirmer en même temps l'existence d'une certaine nature humaine? Puisque un symbole
signifie la même chose pour tous c'est bien que nous avons quelque chose en commun.
TRANSITION
Nous nous acheminons donc vers l'idée selon laquelle l'homme qui était à l'origine un être naturel ne l'est plus à présent, mais que
cependant une nature humaine reste cachée et que le symbolisme la révèle.
Une telle conclusion se fonde donc sur l'idée selon laquelle
l'homme aurait été un être naturel, mais que cette nature fut corrompue.
3) La culture comme nature humaine
Rousseau est loin de prétendre que l'état de nature ait existé.
L'état de nature est pour rousseau un instrument, Rousseau se propose de
juger la société de son temps.
Or pour porter un jugement il faut un étalon, quelque chose à quoi comparer ce que l'on a à juger d'où la
fiction de l'état de nature.
Cet état de nature Rousseau doute de son existence.
Cela nous permet de notre côté de le nier tout à fait.
L'homme où qu'il ait vécu n'a
jamais vécu comme un animal, on pourrait donc dire qu'il est de son essence même de ne pas être naturel.
Au fond ces hommes dits
«naturels» pourrait-on les considérer comme des hommes? La culture au sens large n'est pas un accident pour l'homme elle le définit.
Dire que l'homme cultivé n'est plus naturel cela revient à prétendre que la culture est chez l'homme un accident, or la culture quelle qu'elle
soit n'est pas un accident elle est par essence humaine.
L'alternative est la suivante: 1) Soit il n'y a jamais eu d'homme naturel.
2) Soit
on ne peut pas opposer Nature et Culture.
Si par « homme naturel », on entend homme non cultivé alors on peut affirmer qu'il n'a jamais
existé d'homme naturel.
Si on accepte de reconnaître dans la culture quelque chose qui soit essentiellement humain alors cette culture de
l'homme peut-être vue comme ce qui lui est le plus naturel.
CONCLUSION
Le sujet partait de cette idée d'un homme qui aurait été naturel jadis.
Avec une telle idée comme présupposé on pouvait voir dans le
processus de civilisation quelque chose qui contredirait et anéantirait la nature humaine.
Mais c'est cette idée d'un homme naturel qui doit
être reconsidérée et avec elle le statut de la culture pour l'homme..
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