En quel sens ai-je besoin d'autrui pour être conscient de moi-même ? (Pistes de réflexion seulement)
Extrait du document
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Termes du sujet:
En quel sens: quelle est la signification, comment comprendre l'expression et donc éviter un contresens: dans
quelles limites peut-on accepter ce dire?
MOI (n.
m.) 1.
— Désigne le sujet en tant qu'il se pense lui-même.
2.
— Idée que se fait de lui-même un individu
quelconque.
3.
— (Psychan.) Instance de la seconde topique freudienne (opposé au ça et au surmoi), le moi (das
Ich) dépend des revendications du ça et des impératifs du surmoi ; il apparaît comme un facteur de liaison des
processus psychiques et représente le pôle défensif de la personnalité.
Conscience
Au sens général, la conscience est le savoir intérieur immédiat que l'homme possède de ses propres pensées,
sentiments et actes.
La conscience exprime ainsi notre capacité de réflexion et le pouvoir que nous avons de viser
autre chose que nous-mêmes.
Son essence est, selon Husserl, l'intentionnalité.
Autrui
Désigne l'autre, en tant qu'il est cependant mon semblable.
Autrui est un alter ego, c'est-à-dire à la fois un autre
moi, et un autre que moi.
C'est cet entrelacement du même et de l'autre en autrui qui fait l'objet d'un
questionnement philosophique.
Conscience morale
Capacité propre à l'homme de pouvoir juger ses actions en bien comme en mal.
Si elle est susceptible de nous faire
éprouver du remords et de la mauvaise conscience, la conscience morale fait pourtant notre dignité.
Besoin:
Exigence ou nécessité naturelle, d'ordre physiologique, dont l'assouvissement est nécessaire au maintien de la vie.
À distinguer des besoins acquis ou artificiels, d'ordre psychologique ou social.
Désir
Le désir est d'abord la prise de conscience d'un manque, dont la satisfaction procure du plaisir.
Le stoïcisme
préconise de discipliner nos désirs si on veut atteindre le bonheur.
Platon nous invite quant à lui à nous méfier du désir, car il est insatiable, et de ce fait, source d'insatisfaction
toujours recommencée.
Nous savons du solipsisme cartésien l'idée que le moi est plus certain que le monde : il y a d'abord le moi, puis
ensuite seulement le monde et autrui ; avec Descartes, la conscience devient une substance qui saisit sa pure
mêmeté dans l'acte du cogito.
Selon Descartes en effet, je n'ai pas besoin d'autrui pour avoir conscience de moi ;
mais tout seul, puis-je avoir conscience d'exister ?
Husserl va montrer que la conscience n'est pas une substance, mais une ouverture à l'altérité : je n'ai pas d'abord
conscience de moi, puis d'autrui et du monde, parce que ma conscience est d'emblée rapport au monde et à autrui.
Le monde dont je suis conscient n'est pas un désert vide, car je peux deviner la trace d'autrui derrière les choses :
le champ n'existerait pas sans autrui pour le cultiver ; de même, le chemin sur lequel je marche n'a pas été tracé par
mes seuls pas.
À même la perception, je distingue moi, les autres choses que moi, et autrui, c'est-à-dire l'autre moi.
Husserl montre
que cette distinction, qui semble toute naturelle, est en fait très complexe, et repose en dernière analyse sur le
langage : autrui, à la différence des choses, répond quand je lui parle.
Par le langage, je suis avec autrui en situation de compréhension réciproque (ce pourquoi, d'ailleurs, je ne me
comporte pas de la même façon seul que devant autrui).
Le langage fonde donc la « communauté intersubjective »
(Husserl).
Un langage que je serais seul à comprendre serait au mieux un code, au pire un charabia : par le seul fait
que je parle une langue, je ne suis jamais seul, parce que parler une langue, c'est d'emblée appartenir à une
communauté.
Pour Hobbes, j'ai besoin d'autrui parce qu'il est dans la nature humaine de désirer l'honneur, c'est-à-dire de désirer
qu'autrui admette ma supériorité.
La rencontre d'autrui nous révèle donc ce qu'est le fond de la nature humaine : le
désir de pouvoir .
Hegel juge cette thèse insuffisante, car Hobbes suppose une nature humaine antérieure à la rencontre d'autrui.
Selon Hegel , je ne suis pas d'emblée un homme qui aurait besoin qu'autrui reconnaisse en moi une humanité déjà
constituée, je ne suis homme que si autrui m'accorde ce statut.
Le désir de pouvoir, et donc le besoin d'autrui, n'est
pas seulement révélateur, mais bien constitutif de mon humanité.
Analyse du sujet :
Le sujet prend la forme d'une question fermée, à laquelle il s'agira de répondre par « oui » ou « non » en
conclusion, au terme d'une argumentation documentée.
Le sujet nous place d'emblée dans une situation précise caractérisée par les deux points suivants :
C'est la situation du rapport de moi à moi-même : je suis, sous ce rapport, à la fois sujet et objet.
Il s'agit
donc d'un rapport réflexif (penser à la métaphore du miroir)
Mon attention, sous ce rapport, se porte sur moi-même selon la modalité de la connaissance.
Autrement dit, la situation envisagée est celle du sujet tentant de répondre à l'injonction socratique :.
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