Éduquer, est-ce avant tout transmettre des savoirs ?
Extrait du document
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Analyse du sujet
·
Doivent être analysées les notions d'éducation, de transmission et de savoir.
On remarque que le
sujet demande si l'éducation est constituée par la transmition des savoir, même si elle ne s'y réduit pas.
En
ce sens, la transmission des savoirs, pour avoir une fonction primordiale dans l'éducation, n'est pas ici
présupposée être le tout de l'éducation.
C'est ici l'expression "avant tout" qui sera déterminante.
·
Eduquer : de e-ducere, conduire hors de.
Eduquer doit alors conduire à émanciper, élever et libérer.
En tant qu'enseignement, elle consiste à transmettre des savoirs et des savoir-faire.
Se distingue de la
pédagogie qui est stratégie visant à élaborer les procédures de transmition.
De ce point de vue, la question
est de savoir si l'éducation se réduit à l'enseignement.
L'éducation a rapport à la legislation dès lors que
l'Etat a pour tâche de former les citoyens.
Il faudra donc penser au rôle de la loi dans l'éducation.
·
Transmettre des savoirs : un savoir est une connaissance déterminée qui peut porter sur des faits
(le vrai / faux) ou des valeurs (le bien / le mal).
Cette notion de savoir peut inclure les savoir-faire, entendus
comme pratique ou méthode.
La transmition contient l'idée d'une reproduction ou d'une réplication en sorte
qu'est ici posée la question de l'unité de l'éducateur et de l'éduqué à travers la notion de mémorisation ou
intériorisation des savoirs.
Ici, la perspective paraît être celle d'une assimilation plus que d'une émancipation.
La visée éducative est alors communautaire et intégrative.
L'essence de l'éducation serait alors la tradition
ou le conservatisme.
Ici donc, l'éducation s'identifie à l'instruction.
Mais alors on voit une tension avec la
notion de savoir, lequel n'étant pas compatible avec un mode d'enseignement relevant de l'autorité.
·
avant tout : cela peut avoir un sens temporel (il faut commencer par transmettre les savoir) ou
principiel (c'est le fond) lequel s'entendant soit comme but soit comme moyen.
Se profile ici la question du
rapport moyen / fin dans l'éducation et donc la place de la transmission des savoirs dans le procès éducatif :
simple moyen dont il faut encore interroger la fin (laquelle peut être la domination de l'éduqué), réalisation de
la nature de l'homme ?
Problématique
L'homme, à la différence d'autres animaux, vient au monde faible et relativement indéterminé quant à ses instincts.
L'apprentissage est alors la première des nécessités concernant sa survie, et son mode primordial est le mimétisme.
En ce sens, éduquer serait transmettre des savoirs, lesquels concernant la possibilité de la vie tant naturelle que
sociale.
De ce point de vue, l'éducation aurait essentiellemnet pour contenu un savoir déterminé par l'intérêt
commun des éduqués et des éducateurs.
Néanmoins, on peut alors se demander dans quelle mesure l'éducation peut
conduire à la corruption, pour autant que la socialisation implique des négations de son être naturel.
En effet, tout
savoir transmis est éminément social dès qu'il n'est que reçu.
Dans cette première conception, ce n'est donc pas la
notion de savoir qui importe mais bien celle de transmition, laquelle fonde l'intégration.
Mais cette intégration peut
être source de misère du point de vue de l'individu naturel, et il faut dès lors interroger le sens d'un éducation de
l'individu conçu comme élévation.
Ce qui importe en ce second sens n'est alors plus la notion de transmition mais
bien celle de savoir, lequel excluant l'autorité s'il doit être véritable (non plus pensé comme "mémorisation" mais
comme "science").
Mais ceci implique alors une dépréciation de la mémoire et paraît exclure une élévation de
l'individu à partir d'une élévation de la société en une culture.
Le problème est donc qu'il nous faut penser
l'éducation à la croisée de la transmission et du savoir, ces deux termes semblant exiger des déterminations
incompatibles.
1.
Eduquer, c'est surtout transmettre des savoirs entendu au sens de former à la vie
·
Il s'agit dans se premier temps de s'interroger sur la dimension vitale de l'éducation.
Dans un mythe,
Portagoras présente la nécessité pour l'homme d'être éduqué (Protagoras de Platon, 320-323) en répondant
à la question de l'origine de la politique.
Épiméthée donne l'art et le feu aux hommes pour qu'ils puissent
survivre.
Mais les hommes se font du mal les uns aux autres car ils n'ont pas l'art politique.
Zeus leur procure
en envoyant Hermès, donnant ainsi à chacun des hommes la justice et la pudeur (la honte à se montrer
mauvais).
L'éducation a donc la double tâche de transmettre les savoirs liés à l'art (les savoir-faire) et à la
politique (le vivre ensemble selon la justice et la vertu de pudeur).
·
En ce sens, la notion de savoir doit être relativisée.
Ainsi, dans les Lois, Platon propose une certain
théorie de l'éducation (paideia) qui doit avoir un caractère pragmatique et pas intellectualiste.
On n'attend
pas du citoyen qu'il pense mais agisse selon les lois.
L'État platonicien est une machine de guerre (941b).
Les
activités militaires sont donc plus poussées que la lecture.
Il propose ainsi le modèle de la danse collective
pour unir les coeurs en exerçant les corps.
Néanmoins, il reserve une autre éducation pour les gardiens de la
Cité : « philosophe, irascible, agile et fort », telles doivent être les caractéristiques du naturel de ceux qui
sont destinés à devenir des gardiens (Rép.
376c).
Deux parties dans l'éducation : intellectuelle et morale
(musique) et physique (gymnastique).
On les forme à la piété en leur donnant une idée exacte de la divinité.
Rejet des récits mythologiques des poètes.
Contre les poètes qui rendent craintifs, les gardiens doivent être
braves.
Les gardiens seuls ont donc droit à une éducation qui implique un savoir au sens véritalbe.
L'Éducation est donc ainsi définie dans les Lois en 643e comme « la formation orientée dès l'enfance vers la.
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