Douter, est-ce se détourner de la vérité ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
DOUTE: État de l'esprit quand nous nous demandons si un fait est réel ou non, si une proposition est vraie ou
non.
Douter n'est pas nier : la négation est une certitude, le doute revient à admettre qu'on ne sait pas.
VÉRITÉ
La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.
Elle se définit traditionnellement
comme l'adéquation entre le réel et le discours.
Qualité d'une proposition en accord avec son objet.
La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord
de l'esprit avec ses propres conventions.
La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements,
l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.
On distinguera soigneusement la réalité qui
concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement.
Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.
La vérité ou la fausseté
qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion.
La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du
jugement vrai.
L'écueil du dogmatisme
Est dogmatique celui qui estime être dans le vrai et qui refuse de discuter de cette vérité.
Le dogmatique pense
détenir la vérité et croit savoir.
Or, c'est suivre la pente naturelle de notre esprit.
Nous croyons savoir : tel est le
premier obstacle à la recherche de la vérité.
En effet, celui qui croit savoir ne cherche pas à découvrir ce qu'il croit
déjà posséder.
Le dogmatique est donc celui qui refuse, consciemment ou non, d'envisager la possibilité qu'il soit
dans l'erreur.
Le doute stérile
Pour sortir de ce dogmatisme, de cette illusion de savoir, il nous faut pouvoir remettre en cause ce que nous
croyons être vrai, le considérer comme faux, envisager la possibilité de notre erreur.
C'est là ce que l'on nomme
douter.
Le doute est ce moment où l'on met à distance ce que l'on pense pour le critiquer et l'examiner.
Mais ce
doute ne risque-t-il pas d'être stérile ? À force de douter de tout, ne risquons-nous pas de plonger dans
l'irrésolution, l'indécision et l'inaction ? En effet, dans le doute, la prudence recommande de ne rien faire.
Mais alors,
à quoi bon douter, si cela ne mène qu'à douter, si nous ne doutons que pour douter ?
La réponse de Sextus Empiricus
Douter, c'est sortir du dogmatisme
" Quant au principe par excellence de la construction sceptique, c'est qu'à tout argument s'oppose un argument
égal ; en effet, il nous semble que c'est à partir de cela que nous cessons de dogmatiser.
"
Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes (IIe – IIIe s.), I, 7, §12.
Problématique
Que gagne-t-on à douter de tout, si on ne gagne pas la vérité ? À quoi bon douter, si cela ne mène jamais qu'au
doute lui-même ?
Explication
Le doute, simple moyen en vue d'une fin
Le scepticisme fut une école philosophique fondée par Pyrrhon en 322 av.
J.-C.
Le sceptique n'est pas, comme on le
pense parfois, celui qui refuse la vérité ou qui dit qu'il n'y a pas de vérité.
Une telle affirmation serait d'ailleurs
encore une position dogmatique (une certitude).
Au contraire, le sceptique pense ou croit qu'il y a bien une vérité (il
la cherche), mais que nous ne sommes jamais certains de l'avoir atteinte.
Ce qui importe pour le sceptique, c'est
donc de poursuivre indéfiniment la recherche de la vérité.
Le mot sceptique vient du grec skeptesthai qui signifie :
rechercher, examiner.
Il n'est donc pas d'abord celui qui doute, il est d'abord celui qui est en recherche de la vérité.
Mais pour poursuivre cette recherche de la vérité aussi loin que possible, pour ne jamais s'arrêter à une idée qui ne
serait pas encore la vérité, le sceptique emploie un moyen qui lui est propre : le doute.
Le sceptique met en oeuvre
le doute pour poursuivre indéfiniment la recherche de la vérité.
Il ne doute pas pour douter, mais pour poursuivre
cette recherche.
La suspension du jugement
Qu'est-ce que douter, pour un sceptique ? C'est ne pas se prononcer sur la vérité, ou sur la fausseté d'une idée.
Le.
»
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