D'où viennent les voix de la conscience ?

« La voix de la conscience La conscience désigne la connaissance qu'a l'homme de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes.

La conscience, par cette possibilité qu'elle a de faire retour sur elle-même, est toujours également conscience de soi.

C'est elle qui fait de l'homme un sujet, capable de penser le monde qui l'entoure.

On distingue la conscience morale de la conscience psychologique, la conscience morale étant le jugement pratique par lequel le un sujet distingue le bien et le mal et apprécie moralement ses actes et ceux d'autrui.

La conscience psychologique correspond à l’aperception immédiate par le sujet de ce qui se passe en lui ou en dehors de lui.

Il s’agira ici de traiter de la conscience morale, de la voix de la conscience. Il est d’usage commun de dire parfois que l’on « obéit à la voix de sa conscience ».

Effectivement, dans la vie quotidienne, l’homme est constamment confronté à des situations exigeant un choix. Concrètement, devant un problème, deux choix s’offrent à nous : En premier lieu, on entend une voix nous inspirant la façon correcte de faire le bon.

Après cela, l'âme rentre en jeu, en nous déviant vers d'autres alternatives inacceptables mais pas moins attractives.

On peut choisir d’écouter la voix dite de sa conscience ou privilégier les différentes options qui s’offrent à nous, en se murmurant alors quelques excuses pour justifier le mauvais choix. Se pose donc le problème de l’intérêt de cette voix de la conscience : comme toutes les voix, elle peut dans une certaine mesure se faire taire.

Mais est-il dans l’intérêt de l’homme de s’en affranchir ? En effet, comme le dit Kant, philosophe allemand des Lumières, XVIIIe siècle, dans son ouvrage Doctrine de la vertu « La conscience morale n'est pas quelque chose que l'on soit susceptible d'acquérir, et il n'y a pas de devoir ordonnant de se procurer cette conscience; mais tout homme, en tant qu'être moral, possède en lui, originairement, une telle conscience.

» Ainsi, en tant qu’être moral, S'affranchir de sa conscience morale paraît à la fois impossible et illégitime.

Une personne est un être moral, libre et digne de respect. a) Pour Kant, la loi morale nous demande de traiter l'humanité en nous et hors de nous comme une fin en soi, jamais comme un simple moyen.

Elle protège ainsi la liberté, en nous interdisant de nous servir d'autrui comme d'un moyen, à des fins qui nous sont propres.

Agir conformément à cette loi, faire son devoir, c'est donc respecter la liberté et l'humanité, à savoir soi-même et les autres. b) La moralité est en ce sens le respect de la liberté.

Elle fait d'un individu une personne, c'est-à-dire un être libre et conscient de son devoir.

C'est elle qui nous rend dignes de respect. c) Le mensonge, qui fait d'autrui un moyen, et la peur, qui détourne du devoir, sont des épreuves pour l'humanité ; on ne devient un homme qu'en triomphant d'eux.

Rousseau dans son traité d’éducation, Emile ou de l’éducation désigne la conscience comme étant la voix de l’âme, les passions, la voix du corps.

Dans leur opposition, c’est la conscience qu’il faut privilégier.

Elle est le guide de l’homme: elle est à l’âme ce que l’instinct est au corps; Celui qui la suit obéit à la nature, et ne craint donc point de s’égarer. Cependant, elle n’est pas une loi dont nous ne pouvons pas nous affranchir comme le montre les personnages de Sade dans la Philosophie dans le boudoir.

En effet, la conscience morale n’est d’une certaine manière que l’ensemble des règles et des codes de la société que nous avons intégrés et intériorisés tel le surmoi comme le caractérise Freud, psychanalyste du XIXe siècle.

La voix morale condamne par exemple l’égoïsme.

Or l’égoïsme est ce qui pousse l’homme à agir, quand la morale invite à la léthargie.

Adam Smith, philosophe et théoricien économique des Lumières, insiste même sur le fait que c'est la dynamique des intérêts particuliers qui stimule la prospérité d'une société.. »