Doit-on nécessairement penser la culture au pluriel ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet
·
Eléments de définition
→ Culture = du latin cultura, « culture du sol ».
D'abord, il s'agit d'un savoir assimilé et formateur qui donne une place privilégiée aux lettres et aux
arts, favorise l'ampleur de la vue, l'intuition critique, l'affinement du goût et la diversité des intérêts.
En philosophie, la culture correspond à l'auto-éducation de l'humanité à l'Universel, par la
fréquentation des œuvres de langues et de pensée.
(® Kant, Critique de la raison pure, Théorie
transcendantale de la méthode, ch.
1, A, B.)
Au singulier : synonyme de civilisation, l'expérience humaine telle qu'elle s'est accumulée et transmise
socialement à travers les générations successives.
- Au pluriel : ensemble de différences significatives entre groupes humains.
→ Penser =
1.
Acte de saisir immédiatement l'intelligible, dans une intuition pure de tout élément sensible.
2.
Acte de rassembler les éléments de la représentation.
Plus spécialement chez Kant : l'acte de ramener
la synthèse du divers du sensible à l'unité de l'aperception intellectuelle.
3.
La faculté de prendre du recul devant l'existant immédiat ou de s'élever à l'universel.
(Hegel,
Phénoménologie de l'esprit)
·
Angles d'analyse
→ Il a pu arriver, en raison de ces différences ou sous prétexte de ces différences, de refuser le statut
d'homme à des êtres qui manifestement pourtant ressemblaient à des hommes, comme par exemple les
Noirs dont on a prétendu qu'ils n'avaient pas d'âme, ce qui autorisait à les utiliser comme esclaves ou
comme les Juifs que les nazis comparaient à des rats ou à des microbes, ce qui préparait à l'idée qu'il était
nécessaire de les supprimer et qu'en le faisant, on ne tuerait pas des hommes.
Au nom d'une certaine idée
de l'homme et de la culture, et en raison de différences observables entre eux, on a pu donc refuser le
statut d'hommes à des êtres qui pourtant étaient des membres de l'espèce humaine.
→ Il s'agit donc de s'interroger sur la légitimité d'une penser plurielle de la culture.
Car si de fait il semble
qu'il y ait bien plusieurs cultures différentes, peut-on franchir le cap du droit ?
→ Au fond, c'est bien ici la définition de la culture comme telle, et a fortiori sont statut, qui sont mis à la
question.
Mais, plus profondément encore, c'est l'unité de l'homme comme espèce, comme appartenant à
un même genre d'êtres, c'est-à-dire la notion de nature humaine, qui est à interroger.
Nature et culture ne
sont donc pas séparables.
Problématique
Si de fait il semble qu'il faille reconnaître qu'il y a bien plusieurs cultures (parfois bien différentes), cela signifie-t-il
nécessairement qu'il faille renoncer à penser, en droit, et de manière quasi régulatrice, la notion de culture en un sens universel, au
sens où la culture en tant que telle définie l'homme lui-même ?
Plan
I-
Penser la culture au pluriel : une nécessité
-
· Au nom de l'ethnocentrisme
La terre habitée la plus éloignée de toute autre terre habitée, l'île de Pâques, s'est appelée en langue indigène « le
nombril du monde », et de nombreux peuples (les Inuits, les Bantous) se désignent d'un nom qui signifie aussi
« Homme » en général, sous-entendu que pour ceux qui sont Bantous, les non-Bantous ne sont pas vraiment des
hommes.
Ouvrons un atlas chinois : la Chine sera représentée au milieu de la terre (le mot chinois signifiant Chine dit
d'ailleurs « empire du Milieu ») alors qu'à nos yeux de Français, la Chine est en Extrême-Orient.
Chaque pays est un
« milieu » pour lui-même, mais extrémité pour un autre pays..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Doit-on nécessairement penser la culture au pluriel ?
- La culture s'oppose-t-elle nécessairement à la nature ?
- La culture de la raison apporte-t-elle nécessairement le bonheur ?
- peut -on parler de culture au singulier ou de cultures au pluriel ?
- Peut-on penser la culture comme une domestication de l'homme ?