Doit-on le respect aux êtres vivants ?
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ANALYSER LE SUJET
• Pourquoi la question ?
Le respect, notion centrale de la réflexion morale, a longtemps été associé à la notion de personne humaine.
Kant
précise que nous respectons autrui en tant qu'être raisonnable.
Mais le développement de la biologie et des
techniques qui en dérivent pose aujourd'hui de façon urgente la question des limites de l'intervention humaine sur le
vivant même dépourvu de rationalité.
L'enjeu du sujet est donc d'une grande actualité et concerne un débat encore
loin d'être tranché.
Compte tenu de la complexité de cette discussion, on ne prétendra pas résoudre définitivement
la question mais on tentera d'en examiner les aspects principaux.
• Qu'est-ce que le « vivant » ?
Il ne s'agit pas ici de proposer une définition générale mais d'analyser la notion dans la perspective du sujet, donc
par rapport à la notion de respect et par différence avec la notion de personne.
S'il s'agit d'élargir l'exigence de
respect au-delà des êtres raisonnables, on pensera d'abord à la question de l'embryon humain dans les premiers
stades de son développement, puis aux animaux « supérieurs » possédant un système nerveux centralisé; la
question doit-elle également être étendue à toute forme de vie, y compris les végétaux les plus rudimentaires ?
• Que changerait l'affirmation d'un respect envers le vivant ?
Respecter signifie littéralement : contempler à distance.
Cette distance respectueuse s'oppose au contact de
l'agression ou à la distance du mépris.
Respecter autrui c'est le laisser être lui-même et ne pas le réduire à l'état de
simple moyen pour nous.
Quel sens le respect peut-il avoir dans notre rapport au vivant en général ? S'agit-il
seulement de s'abstenir de cruauté ? Ou faut-il aller plus loin et s'interdire toute utilisation quelle qu'elle soit, y
compris alimentaire ?
• Quelles difficultés s'opposent à l'élargissement de la notion de respect ?
Le respect est-il fondé seulement sur une solidarité entre membres de la même espèce biologique ? Nous ne parlons
pas de respect envers /'homo sapiens mais envers la personne humaine.
La notion de personne suppose la
constitution d'une identité et l'affirmation de cette identité par le langage et par des conduites spécifiques.
Le
respect est par ailleurs envisagé dans le cadre d'une communauté réciproque :je n'attends pas qu'autrui me
respecte pour le respecter, mais j'attends de lui qu'il me respecte.
Peut-on adresser pareille demande aux animaux ?
Que nous révèle, en outre, le fait que nous soyons davantage disposés à parler d'un respect dû aux personnes
mortes que d'un respect dû au vivant en général ?
Introduction & Problématique:
Alors que la morale traditionnelle est centrée sur le respect dû à la personne humaine, de plus en plus souvent de
nos jours des voix s'élèvent pour réclamer une extension de cette notion à l'ensemble du vivant, afin d'imposer une
stricte limitation des interventions humaines aussi bien sur les animaux que sur la vie humaine à son commencement.
Doit-on véritablement le respect au vivant ? Nous étudierons dans un premier temps les raisons pour lesquelles le
respect s'adresse habituellement à la personne humaine, puis nous envisagerons les motifs qui poussent à une
extension de cette notion; nous nous demanderons enfin si, sans aller jusqu'à un effacement de la spécificité
humaine, la dignité de l'homme n'est pas de savoir limiter son action à l'égard du vivant.
Première partie: Traditionnellement c'est à la personne humaine que l'on doit le respect.
La morale concerne la régulation des moeurs c'est-à-dire des relations entre les hommes au sein de la
communauté sociale.
Le respect se distingue de la solidarité biologique: on ne peut pas dire que c'est par respect que les lions ne
s'entredévorent pas.
Le respect est le signe de la reconnaissance d'une personne cad d'un être doué de raison
et constituant une identité.
Il est à ce titre une fin en soi.
Cf.
morale kantienne.
La seconde formulation du Devoir moral, selon Kant, s'énonce ainsi : « Agis toujours de telle sorte que tu traites
l'humanité, soit dans ta personne, soit dans la personne d'autrui, toujours en même temps comme une fin, jamais
simplement comme un moyen ».
Tout homme en effet est une personne, sa valeur est absolue.
Elle tient sa dignité
inconditionnelle de son autonomie, du pouvoir qu'elle a d'obéir à la loi que lui impose sa nature raisonnable..
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