Doit-on le respect au vivant ?
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«
Introduction & Problématique:
Alors que la morale traditionnelle est centrée sur le respect dû à la personne humaine, de plus en plus souvent de
nos jours des voix s'élèvent pour réclamer une extension de cette notion à l'ensemble du vivant, afin d'imposer une
stricte limitation des interventions humaines aussi bien sur les animaux que sur la vie humaine à son commencement.
Doit-on véritablement le respect au vivant ? Nous étudierons dans un premier temps les raisons pour lesquelles le
respect s'adresse habituellement à la personne humaine, puis nous envisagerons les motifs qui poussent à une
extension de cette notion; nous nous demanderons enfin si, sans aller jusqu'à un effacement de la spécificité
humaine, la dignité de l'homme n'est pas de savoir limiter son action à l'égard du vivant.
Première partie: Traditionnellement c'est à la personne humaine que l'on doit le respect.
La morale concerne la régulation des moeurs c'est-à-dire des relations entre les hommes au sein de la
communauté sociale.
Le respect se distingue de la solidarité biologique: on ne peut pas dire que c'est par respect que les lions ne
s'entredévorent pas.
Le respect est le signe de la reconnaissance d'une personne cad d'un être doué de raison
et constituant une identité.
Il est à ce titre une fin en soi.
KANT : RESPECTER LA PERSONNE
La seconde formulation du Devoir moral, selon Kant, s'énonce ainsi : «
Agis toujours de telle sorte que tu traites l'humanité, soit dans ta
personne, soit dans la personne d'autrui, toujours en même temps
comme une fin, jamais simplement comme un moyen ».
Tout homme en
effet est une personne, sa valeur est absolue.
Elle tient sa dignité
inconditionnelle de son autonomie, du pouvoir qu'elle a d'obéir à la loi
que lui impose sa nature raisonnable.
« Tout homme a le droit de prétendre au respect de ses semblables et
réciproquement il est obligé au respect envers chacun d'entre eux.
L'humanité elle-même est une dignité ; en effet l'homme ne peut jamais
être utilisé simplement comme moyen par aucun homme (ni par un autre,
ni même par lui-même), mais toujours en même temps aussi comme une
fin, et c'est en ceci précisément que consiste sa dignité (la
personnalité), grâce à laquelle il s'élève au-dessus des autres êtres du
monde, qui ne sont point des hommes et peuvent lui servir
d'instruments, c'est-à-dire au-dessus de toutes les choses.
Tout de
même qu'il ne peut s'aliéner lui-même pour aucun prix (ce qui contredirait
le devoir de l'estime de soi), de même il ne peut agir contrairement à la
nécessaire estime de soi que d'autres se portent à eux-mêmes en tant qu'hommes, c'est-à-dire qu'il est obligé
de reconnaître pratiquement la dignité de l'humanité en tout autre homme, et par conséquent sur lui repose un
devoir qui se rapporte au respect qui doit être témoigné à tout autre homme.
»
ordre des idées
1) Formulation des deux formes de l'impératif moral : respecter la personne d'autrui :
— sous la forme d'un droit : tout personne humain peut exiger d'être respecté par les autres;
— sous la forme (corrélative) d'un devoir : chaque personne doit respecter les autres.
2) Justification .
Ces droit et devoirs reposent sur la nature même de l'humanité.
— Être un homme est une dignité : une valeur absolue, donc supérieure à toute autre valeur ; l'homme est une
«personnalité», c'est-à-dire qu'il a les caractères d'une personne ainsi définie comme valeur inconditionnelle.
— Explication de cette valeur absolue : l'homme est une fin en soi, non un simple moyen.
— En conséquence, position de la personne par rapport aux autre êtres : la valeur de l'homme dépassant celle
de tous les autres êtres, ces derniers sont des « choses », qu'il peut légitimement utiliser comme moyens au
service de ses propres fins.
3) Conséquence morale de l'homme conçu comme « personne » : sa dignité implique que chaque homme agisse
en tenant compte de la valeur absolue de chaque homme.
— Première application de ce devoir (le respect de soi) : nulle personne n'a le droit de s'aliéner (se vendre à
une autre).
— Seconde application (le respect des autres) : je dois reconnaître en chaque autre personne cette même
valeur absolue en m'abstenant de tout ce qui pourrait lui porter atteinte..
»
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