Doit-on apprendre à être libre ?
Publié le 12/12/2023
Extrait du document
«
Dissertation :
Introduction :
« Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux », voici ce que
promet la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen française établie en
1789, ainsi que la Constitution française de la Vème République de 1958.
La question de savoir si nous avons besoin d’apprendre à être libre,
interroge profondément la relation entre l'éducation, la conscience et la nature
intrinsèque de l'individu.
L'idée d'apprentissage implique une acquisition de
connaissances et de compétences, tandis que la liberté évoque, l'autonomie,
l'indépendance de l'esprit, la vertu naturelle et innée que l’Homme possède
depuis sa naissance .
Ainsi, si l'on a besoin d'apprendre à être libre cela signifie
qu'on ne l'est pas.
La liberté ne serait pas donnée.
Puisque la liberté est
l'absence de contraintes, « on ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps
qu'on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on
n'est libre qu'étant seul », (Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme
représentation)En effet, la société étant régie par des lois, exige des
compromis.
C'est un obstacle à la liberté.
Seule la solitude garantit la liberté.
C’est cette tension entre apprentissage et nature que nous explorerons, en
apportant des réponses tranchées.
Pour aborder cette interrogation, il est primordial d'examiner l'idée selon
laquelle l'apprentissage de la liberté n'est pas requis, car la liberté est
inhérente et ce manifeste dans la conscience Ensuite, il est pertinent
d'analyser que seule la libération, comprise comme un apprentissage de la
liberté, est envisageable.
En conclusion, il est possible de considérer que la
liberté est à la fois donnée et ordonnée.
→ 1.
(Non, il ne faut pas apprendre à être libre car la liberté est une donnée
certaine qui s'atteste dans la conscience.
A.
La conscience du libre arbitre.
)
La conscience du libre arbitre représente notre capacité innée à prendre des
décisions autonomes, à choisir notre propre voie et à agir en fonction de nos
convictions et de nos désirs.
Comme le soulignait Jean-Paul Sartre, "l'existence
précède l'essence", mettant en avant que notre liberté existe avant toute
définition ou limitation imposée par la société.
Cette conscience de notre
pouvoir de choix se manifeste dès les premiers stades de notre
développement, quand un enfant décide de saisir un objet, ou plus tard,
lorsqu'il choisit ses amitiés ou son orientation professionnelle.
Nous n'avons
pas besoin d'un enseignement extérieur pour comprendre cette essence
intrinsèque de la liberté.
Dès notre naissance, notre conscience évolue, et avec elle, notre
compréhension de notre liberté individuelle.
Comme l'exprimait Rousseau,
"l'homme est né libre, et partout il est dans les fers".
Cette affirmation
souligne que la liberté est inhérente à notre être dès notre venue au monde.
Ainsi, plutôt que d’être enseignée, la liberté est à reconnaître et à cultiver,
à travers l’exploration de nos pensées, de nos aspirations et de nos
convictions.
Elle émane de notre intériorité et trouve son épanouissement dans
notre capacité à exercer notre libre arbitre, à prendre des décisions éclairées et
à assumer les conséquences de nos choix.
En résumé, la liberté est un élément
fondamental de notre nature humaine, préexistant à toute forme
d’apprentissage.
B.
La liberté comme fait social et juridique.
La liberté, en tant que fait social et juridique fondamental, représente l'épine
dorsale de nos sociétés modernes.
Elle incarne la capacité individuelle à agir,
choisir et s'exprimer selon ses convictions, une pierre angulaire de la dignité
humaine.
Comme l'évoquait Jean-Jacques Rousseau dans son ouvrage "Du
contrat social" en 1762, la liberté réside dans la soumission à des lois
élaborées par la volonté générale, c'est-à-dire une forme d'autodiscipline
collective qui assure la coexistence harmonieuse.
Un exemple éloquent de
cette dynamique se trouve dans la liberté d'expression : chaque individu peut
exprimer ses opinions, mais cela ne doit pas violer les droits
et la dignité d'autrui.
On ne peut en effet déclarer un homme véritablement
responsable d'une action que s'il était libre de commettre ou de ne pas
commettre cette action.
Le système juridique, par le biais des constitutions et
des lois, établit un cadre visant à garantir cette liberté tout en régulant les
comportements.
L'exemple des droits fondamentaux inscrits dans de
nombreuses constitutions en est une illustration palpable.
Ces droits, comme la
liberté d'association ou le droit à un procès équitable, incarnent les principes
fondateurs d'une société démocratique.
Toutefois, ces droits peuvent être
restreints dans des situations spécifiques, dans l'intérêt public ou pour
protéger d'autres droits fondamentaux.
L'équilibre entre liberté individuelle et
bien-être collectif est un défi permanent.
Des sociétés comme les États-Unis
mettent en avant la primauté de la liberté individuelle, tandis que d'autres,
comme les pays scandinaves, cherchent un équilibre entre l'individu et la
collectivité, en favorisant une large protection sociale.
Ces différentes
approches mettent en lumière l'interconnexion complexe entre liberté
individuelle, responsabilité sociale et régulation juridique.
En somme, la liberté
en tant que fait social et juridique se révèle comme une dynamique
sophistiquée, ancrée dans des valeurs fondamentales, façonnée par des lois et
des normes, et en perpétuelle évolution pour répondre aux besoins changeants
de nos sociétés.
→ 2.
L'illusion toujours possible de la liberté: seule la libération, comme
apprentissage de la liberté, est envisageable.
A.
Déterminisme et illusion du libre arbitre.
L'illusion toujours possible de la liberté réside dans la complexité du concept de
libre arbitre.
Souvent, nous nous considérons comme des agents entièrement
libres dans nos décisions et nos actions, mais il est crucial de reconnaître que
divers facteurs internes et externes influent sur nos choix, limitant ainsi notre
véritable autonomie.
Cette réflexion plonge au cœur du déterminisme et de
l'illusion du libre arbitre, deux notions philosophiques intrinsèquement liées.
Comme le philosophait Spinoza, "L'homme se croit libre parce qu'il a
conscience de ses volontés et de ses désirs, mais il ignore les causes qui le
déterminent." Cette déclaration met en lumière notre ignorance face aux
multiples forces qui façonnent nos choix, que ce soient nos expériences
passées, notre éducation ou les pressions sociales.
Il est donc nécessaire de
remettre en question l'idée d'une liberté absolue.
Cependant, cela ne signifie
pas que nous sommes totalement soumis au déterminisme.
Nous avons la
possibilité de nous libérer de ces influences en les comprenant et en
choisissant consciemment notre réaction.
Par exemple, lorsqu'une personne
grandit dans un environnement défavorisé, elle peut conscientiser ces
circonstances et décider de persévérer malgré les défis, exprimant ainsi une
forme de liberté au sein des limites qui lui sont imposées.
Cette libération
éclairée nous permet de transcender l'illusion du libre arbitre absolu
66et de viser une compréhension plus profonde de notre liberté
conditionnée.
En fin de compte, il s'agit de s'engager dans un processus de
libération consciente, où la connaissance de nos déterminants nous guide vers
une liberté authentique et responsable.
Autrement dit, la conscience de la
liberté peut apparaître comme une donnée illusoire: ce qui est donné, de façon
non explicite, c'est l'ensemble des déterminismes qui pèsent sur l'existence
humaine.
B.
La connaissance du déterminisme comme condition de possibilité de
conquête de la liberté.
L'illusion persistante de la liberté se loge au cœur de la perception commune
qui nous fait croire que nos choix et nos actions sont entièrement soumis à
notre volonté autonome.
Cependant, cette perspective souvent idéalisée de la
liberté est confrontée à la réalité du déterminisme, un principe selon lequel
chaque événement est la conséquence inéluctable d'une série de causes et
d'effets.
La remise en cause de cette certitude psychologique ne signifie par
pour autant qu'il faille abandonner l'idée de liberté.
Au contraire, on peut
comprendre la mise en évidence du déterminisme subi par l'homme comme un
travail préalable nécessaire à sa libération.
Cette notion soulève des questions
profondes sur notre véritable liberté de choix.
Comme l'exprimait Arthur
Schopenhauer, "L'homme peut faire ce qu'il veut, mais il ne peut pas vouloir ce
qu'il veut." Cette réflexion met en évidence le paradoxe de la liberté, illustrant
que même si nous pouvons exécuter nos actions selon notre volonté, cette
volonté est elle-même influencée par des forces internes et externes.
Ainsi, la vraie quête de la liberté réside dans la libération de cette illusion et
dans la reconnaissance de notre conditionnement.
Prendre conscience de ces
déterminants est une condition préalable à l'apprentissage de la véritable
liberté.
Par exemple, dans un contexte social où l'éducation et les opportunités
sont inégales, la compréhension....
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