Doit-on aimer la vérité?
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«
Définition des termes du sujet:
AMOUR: 1.
Sens courant : sentiment d'affection passionnée d'un être humain pour un autre.
2.
Sentiment de
profond attachement (à un idéal moral, philosophique, religieux) impliquant don de soi et renoncement à son propre
intérêt (exemple : l'amour de la justice).
VÉRITÉ
La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.
Elle se définit traditionnellement
comme l'adéquation entre le réel et le discours.
Qualité d'une proposition en accord avec son objet.
La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord
de l'esprit avec ses propres conventions.
La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements,
l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.
On distinguera soigneusement la réalité qui
concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement.
Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.
La vérité ou la fausseté
qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion.
La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du
jugement vrai.
ANALYSE DU SUJET
SENS DU SUJET : Le sujet associe deux notions contradictoires : Amour et Vérité.
Comme la philosophie l'amour de
la vérité tend le désir vers un objet idéal, parfait et éternel.
Pourtant la vérité peut être dangereuse ou malheureuse
au point de ne pas vouloir l'aimer plus que tout et lui préférer l'illusion par exemple.
DÉVELOPPEMENT
INTRODUCTION La vérité devrait être aimée pour elle même, au point que son objet d'amour apparaisse comme
nécessaire.
Or s'il faut aimer la vérité plus que tout, alors son attrait n'est pas nécessaire mais exige une initiation
(la maïeutique de Platon, la méthode de Descartes).
La philosophie contribue à cet amour de la vérité en délivrant
l'esprit des filets du corps, de l'apparence et de l'erreur.
La vérité est donc à la fois ce qu'il faut aimer pour découvrir les essences et, en même temps, ce qui ne cesse de
se dérober au fur et à mesure que nous philosophons.
1) PRÉFÉRER L'ILLUSION RÉCONFORTANTE A LA VERITE DÉRANGEANTE (il ne faut pas aimer la vérité plus
que tout)
Dans son allégorie de la caverne (La République), Platon montre à quel point la vérité peut être douloureuse : le
prisonnier que l'on extrait de la caverne n'en sort pas volontiers, car il s'était habitué au défilé des images
trompeuses qu'il contemplait sur le mur.
Une fois à l'extérieur, le soleil l'éblouit ; et lorsqu'il est ramené vers ses
anciens compagnons, ceux-ci accueillent d'abord son discours avec incrédulité ou moquerie : eux non plus ne
tiennent pas à mettre en cause ce qu'ils admettent.
Il n'en reste pas moins que la vérité est affirmée comme le but de la réflexion : l'atteindre est un véritable devoir,
quels que puissent être les efforts à accomplir pour la découvrir et la diffuser.
C'est qu'elle nous promet des
connaissances en prise sur le monde et que, de la sorte, elle nous garantit des comportements plus efficaces en
même temps que des satisfactions spécifiques pour l'esprit.
On peut toutefois s'interroger sur la capacité qu'aurait la vérité de nous apporter le bien-être.
En fait, sa quête,
souvent longue et difficile en elle-même, implique que l'on soit toujours prêt à renoncer à ce qui était admis ; de ce
point de vue, elle suppose un dynamisme de la pensée, que l'on peut cependant désigner aussi de façon plus
négative comme une instabilité de principe.
Pour l'esprit en quête du vrai, rien n'est à considérer comme
définitivement stable, et l'image que nous avons du monde est sans cesse à reconstruire ou à modifier.
Il n'est pas
étonnant, dans de telles conditions, que la révélation du vrai suscite des résistances, ou même des craintes.
Ainsi,
le passage du géocentrisme à l'héliocentrisme s'est aussi soldé par une mentalité nouvelle, soulignant la façon dont
l'homme était devenu bien peu de chose relativement à la totalité de l'univers.
S'attacher au vrai, c'est donc risquer une permanente inquiétude, la perte de repères traditionnellement admis, la
chute des « voiles » qui enjolivaient le monde.
La vérité désenchante, parce qu'elle s'oppose aux mythes, aux récits
légendaires, aux pseudo-sciences ; elle nous offre du monde une version privée de toute résonance subjective,
avec laquelle nous ne pouvons plus être en sympathie.
2) Que nous apporte l'illusion que la vérité ne nous apporte pas ou mal ?
De son côté, l'illusion peut apparaître comme satisfaisante pour celui qui préfère se dissimuler la réalité de sa
situation — qu'il s'agisse de sa situation personnelle ou de sa situation d'homme en général, comme mortel.
L'illusion
rassure parce que, tant qu'elle dure, elle ne fait que confirmer l'interprétation habituelle du monde.
C'est bien
pourquoi elle constitue, du point de vue de Bachelard, un important obstacle épistémologique.
C'est que l'illusion prend son origine dans un besoin fondamental de quiétude et dans les désirs.
Sa dénonciation.
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