Doctrine de la vérité-avantage (pragmatisme) ?
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xxx ?
«
VERITE ET UTILITE
A.
L'idée vraie est l'idée qui réussit
La conception pragmatique de la vérité récuse aussi bien la véritécorrespondance que la vérité-évidence qui ne prouve rien.
Pour le
pragmatisme en effet (du grec pragma, qui signifie chose, action,
affaire), le critère du vrai se ramène à l'utilité.
Dans sa version courante
et populaire, le pragmatisme affirme qu'est vraie une idée ou une
croyance dont les effets pratiques sont avantageux pour celui qui la
professe.
Dans cette optique, il importe peu qu'une idée soit
théoriquement indémontrable : l'essentiel est qu'elle soit source de
succès dans l'action.
Pour W.
James (1842 – 1910), par exemple, la
vérité est si peu une représentation conforme à la réalité, que cette dernière est elle-même
mouvante, changeante et instable.
Aussi, aucun critère intellectuel sûr et permanent ne saurait en
épouser les métamorphoses.
La vérité n'est donc pas la qualité inhérente d'une idée, pas plus
qu'elle n'est déposée dans les choses, forme inerte attendant d'être
réveillée, comme la Belle endormie du conte, par le baiser d'un
Prince, fut-il des Idées.
Une idée n'est «vraie» que dans la mesure
où elle permet la réussite d'une action ou d'une conduite
quelconques.
Autrement dit, il n'y a pas de vérités il n'y a jamais
que des vérifications, elles-mêmes révisables et provisoires : «la
vérité est un événement qui se produit pour une idée.
Celle-ci
devient vraie ; elle est rendue vraie par certains faits.
Elle acquiert
sa vérité par un processus...qui a pour but et pour résultat sa
vérification».
En somme, pour le pragmatisme, tant que la réalité ne
vient pas contredire nos idées et faire obstacle ou échec aux entreprises que celles-ci nous
inspirent, nous pouvons les tenir pour vraies.
En ce sens, ajoute W.
James, une idée est une
invention dont la seule destination est d'être un guide de l'action.
C'est pourquoi, hors d'une
sanction pratique, «la vérité vit à crédit».
Pour le pragmatisme, le seul critère de la vérité est le succès.
La pensée étant au service de l'action,
les idées ne sont que des outils dont nous nous servons pour agir.
L'idée vraie, c'est celle qui paie le
mieux, celle qui a le plus de rendement, celle qui est la plus efficace.
Une idée vraie n’est pas vraie
pour elle-même, elle est vraie car elle permet d’effectuer une action adéquatement sans rencontrer
d’obstacles.
Si j’utilise une pince plutôt qu’un marteau pour planter un clou, je risque d’échouer dans
mon entreprise de bricolage.
J’aurais donc appris, par une expérience de «vérification», que mon idée
était fausse: elle ne correspondait pas à une fonction réalisable de l’objet.
Mon savoir était faux, car il
ne m’a pas permis d’effectuer l’action voulue (planter un clou).
Malheureusement, le mot «utile» a
pour William James un sens on ne peut plus vague : « Ce qui est vrai, écrit-il, c'est ce qui est
avantageux de n'importe quelle manière ».
Ainsi, une loi physique est vraie si elle a des applications
techniques fécondes, une religion est vraie dès lors qu'elle est consolante, qu'elle apaise les
souffrances des hommes.
Dieu, écrit William James, est « une chose dont on se sert » in «Le
Pragmatisme» (1907).
B.
Critique du pragmatisme.
»
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