Distinguer trois notions: absolutisme, démocratie, despotisme ?
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«
VOCABULAIRE:
DÉMOCRATIE: Régime politique dans lequel la souveraineté est exercée par le peuple.
Distinguer trois notions: absolutisme, démocratie, despotisme
1 La théorie du droit divin a comme conséquence l'absolutisme.
En effet, s'il n'y a pas de puissance qui ne vienne de
Dieu, alors, « celui qui résiste à l'autorité se rebelle contre l'ordre établi par Dieu » (saint Paul, Épître aux Romains,
XIII).
L'obéissance au souverain doit se faire sans réserve et il ne saurait exister dans l'État aucune instance qui
puisse de droit contester ses décisions.
L'absolutisme se définit alors comme la théorie politique selon laquelle il
existe une seule personne souveraine (personne physique ou morale, comme une assemblée), qui est la seule source
du droit et de la loi.
Il refuse toute idée d'une séparation des pouvoirs souverains (législatif, exécutif, judiciaire),
chacun limitant les autres, idée que Montesquieu, au xviiie siècle, défendra contre l'absolutisme monarchique.
Cela ne signifie pas que les conceptions absolutistes de l'autorité soient nécessairement liées au droit divin.
Ainsi,
nous avons vu que Hobbes développe une théorie politique qui aboutit elle aussi à l'absolutisme.
Si Hobbes, avec
Locke, oppose le contrat social au droit divin, il rejoint en revanche Bossuet et les penseurs du droit divin pour
s'opposer à Locke et à sa conception d'une autorité politique limitée par les droits naturels des individus.
2— L'absolutisme est-il une théorie antidémocratique de l'État ? La réponse dépend du sens donné à la notion de «
démocratie ».
Si on entend par « démocratie » la conception d'un État limité par les libertés individuelles qu'il doit
sauvegarder, la réponse est affirmative.
Mais si on comprend « démocratie » comme l'État où le souverain est le
peuple (ce qui est son sens étymologique), alors « absolutisme » et « démocratie » ne sont pas en principe
incompatibles.
Hobbes dit ainsi que la puissance souveraine peut être celle d'un roi, d'une assemblée ou du peuple,
l'essentiel étant qu'elle soit absolue.
Et lorsque Rousseau écrit que c'est la volonté générale qui doit être souveraine
(voir chap.17, pp.
105-106), elle l'est aussi suprêmement que la volonté du monarque chez Hobbes.
Ainsi Rousseau
est-il d'accord avec Hobbes pour refuser le principe de la séparation des pouvoirs.
3 — Bien que l'absolutisme refuse toute limitation à l'autorité, il ne faut pas confondre absolutisme et despotisme
(confusion qui fut couramment faite à la veille de la Révolution française).
Le despote règne de façon arbitraire et,
comme l'a souligné Montesquieu, son régime repose sur la crainte.
L'absolutisme définit au contraire un droit
politique.
L'autorité absolue du souverain est fondée (droit divin pour Bossuet, contrat social pour Hobbes) et, en
principe, elle a en vue l'intérêt public et la sécurité des sujets.
L'absolutisme ne prétend pas imposer un ordre
tyrannique ; il affirme seulement que les hommes doivent être tenus mutuellement en respect par un pouvoir
incontestable afin de préserver la paix civile.
Il est en cela la première forme de théorie de l'État moderne, qu'on
peut définir, avec le sociologue Max Weber, comme « le monopole de la violence légitime » (ainsi Richelieu interdit
les duels sous le règne de Louis XIII)..
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