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Dissertation violence: La parole suffit-elle à faire échec à la violence ?

Publié le 02/04/2024

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« La parole suffit-elle à faire échec à la violence ? Introduction: L'homme est un être qui parle.

On pourra peut être considérer que cette faculté doit lui permettre de construire des rapports susceptibles d'échapper à la violence.

Il faudrait promouvoir les débats et les dialogues, définir des conditions d'une vie commune.

Cependant la parole peut elle-même véhiculer une certaine forme de violence, à tout le moins lui permettre de se développer.

Doit-on en effet penser que la parole suffit à faire échec à la violence ? Mais il faudrait sans doute mieux caractériser le discours capable de s'opposer ainsi aux bruits et à la fureur. D'ailleurs, il n'est pas si certain que toutes les formes de violence puissent ainsi être combattues.

La parole peut-elle faire échec à la violence ou bien faut-il se résoudre à considérer qu'il existe une forme de violence contre laquelle la parole ne peut rien? 1- La parole peut, dans certaines conditions, faire échec à la violence. A-La violence comme contrainte Il faut interroger cette distinction entre la parole et la violence: où régne la parole, dira-t-on que nécessairement s'éloigne la violence? Parler c'est utiliser un code commun le langage en s'adressant à un interlocuteur, afin de lui délivrer un message.

La violence, quant à elle, est d'une certaine façon muette: elle est de l'ordre du fait brut.

Ainsi, le fracas des armes empêche l'échange de paroles.

Il y a violence lorsque l'on force un individu ou un groupe d'individus à faire quelque chose.

La violence s'exerce par la contrainte physique la simple menace est déjà une forme de violence.

L'individu est tenu de faire quelque chose qu'il ne ferait pas spontanément.

Il lui est impossible d'opposer les mots; il ne peut faire autrement que d'obéir. Cependant cette opposition entre parole et violence n'est peut-être pas aussi nette.

La parole peut accompagner la violence et peut même produire une certaine forme de violence. B- La violence sophistique Un certain usage de la parole peut lui-même favoriser la violence.

Ainsi le mensonge ou la tromperie.

En masquant une information, ou bien en la modifiant, on force un individu à faire ce qu'il n'aurait pas fait s'il avait détenu la vérité (voir le personnage de Calliclès dans le Gorgias de Platon).

Ainsi, le sophiste use de tous les arguments afin de persuader.

Il s'adresse moins à la raison et davantage à la sensibilité peurs, angoisses, fantasmes...

Le sophiste cherche à emporter l'adhésion; tous les procédés rhétoriques lui conviennent.

La fin prime sur les moyens.

Il y a donc une violence de cette parole qui vise à prendre le pouvoir sur autrui.

A ce type d'usage de la parole, Socrate oppose la recherche philosophique. C- La parole comme échange: le dialogue philosophique.

Socrate ne cherche pas à persuader mais bien plutôt à convaincre.

Tel est le sens de la remarque fameuse: « je ne sais qu'une chose c'est que je ne sais rien ».

Les mots, le langage n'est pas utilisé pour disposer d'un certain pouvoir sur autrui. Socrate ne cherche aucune faveur, ni politique, ni économique.

Lui importe simplement la recherche commune de la vérité.

Il inaugure le pari philosophique le dialogue c'est à dire la parole partagée permet de manifester des vérités communes.

Cela suppose pose la mise en oeuvre d'une argumentation: chaque affirmation doit exhiber ses raisons.

La philosophie naît de ce souci de l'argumentation: une remarque démontrée est acceptable par quiconque se soumet uniquement à la raison.

Il n'y a plus ici de rapport de forces, ni même de rapport de séduction: il existe des propositions sur lesquelles des êtres rationnels peuvent s'accorder. Transition: une parole commune pourrait alors, en principe, effacer les dissensions en révélant les vérité rationnelles susceptibles d'un accord des esprits.

La démarche scientifique trouve là son origine.

Ainsi, la parole suffirait à faire échec à la violence la philosophie cherche à quitter le domaine de l'opinion subjective afin de produire avec autrui, dans le cadre d'un dialogue, des vérités universelles.

Mais le procès de Socrate montre qu'il n'est pas toujours facile de distinguer le sophiste et le philosophe: la rumeur et le préjugé auront toujours tendance à disqualifier la démarche philosophique en la présentant comme une simple forme de procédés rhétoriques.

A la tombée de la nuit il est parfois difficile, expliquait Platon, de bien différencier le chien du loup. II- La parole commune doit pouvoir distinguer distinguer violence légitime et violence illégitime. A-La parole comme justification En effet, à mieux décrire la violence, on peut montrer qu'elle n'est que rarement silencieuse : l'homme violent tente toujours de justifier sa violence et par conséquent produit une théorie par laquelle il cherche à l'expliquer.

La violence est alors accompagnée d'un discours qui tente d'en manifester la nécessité.

« Toute guerre est juste >», écrit Alain en voulant dire par là, que l'homme violent trouvera toujours de bonnes raisons pour expliquer la guerre qu'il prétendra ainsi.

inévitable.

Telle est la fonction de l'idéologie qui masque la brutalité des faits en les parant d'une vertu qu'ils n'ont pas on fait toujours la guerre au nom d'un droit supposé.

Comment dès lors distinguer entre une parole qui ne fait que justifier la violence et une parole qui la combat? B- L'arbitrage de la parole Il faut, explique Alain, abandonner cette prérogative le pouvoir de se faire justice soi-même.

Tel est selon lui l'acte de naissance du droit et de la justice.

Il faut donc accepter par avance l'arbitrage.

L'homme juste est celui qui se soumet à la règle commune et aux juridictions compétentes dans la mesure où elles suivent des procédures identiques quel que soit l'accusé.

La décision peut m'être défavorable, elle ne sera pas discutable si une distribution juste de la parole l'a précédée.

Défense et accusation auront eu leur temps de parole.

Voilà pourquoi Socrate ne cherche pas à fuir la décision du tribunal qui pourtant le condamne.

Euit Athènes ? Mais ce serait trahir sa parole et montrer pour le coup qu'elle n'était qu'un faux-semblant.

Acceptant la décision du tribunal, il se soumet à l'arbitrage et répond ainsi, de manière radicale, à ses.... »

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