Dissertation philosophie: faut-il s’abstenir de penser pour être heureux ?
Publié le 21/12/2023
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«
Raphael
Depoix
rattrapage
Dissertation de philosophie
faut-il s’abstenir de penser pour être heureux ?
Nous définissons communément le bonheur comme un état
de satisfaction durable, qui renvoie à la plénitude.
Dans la
philosophie antique il était même qualifié de “but ultime de la
vie”.
L’activité de penser, qui inclut toute activité
intellectuelle et qui est propre à l’homme nous différencie de
l’animal qui lui vit uniquement par instinct, ce qui serait
opposé au concept de bonheur c'est-à-dire de plaisir durable.
Il s’agit ici de savoir s’il est nécessaire de s’empêcher de
penser pour parvenir à être heureux.
Il peut paraître évident
que penser en toute circonstance peut nuire au bonheur en
empêchant son accomplissement par l’exercice continu de la
pensée.
Cependant il semble difficile et même impossible de
vivre sans penser ce qui conduirait à vivre comme des «
imbéciles heureux » et à renoncer en quelque sorte à notre
humanité.
Faut-il dans ces conditions s’abstenir de penser
pour être heureux ? Cette contrainte soulève bien des
interrogations : Pourquoi penser empêcherait le bonheur ?
Quelles seraient les conséquences de l’absence de pensées ?
Ne peut-on pas malgré tout concilier le bonheur et l’exercice
de la pensée ?
S’il faut s’abstenir de penser pour être heureux cela sousentend qu’il n’y a pas de bonheur intelligent et que pour
atteindre le bonheur il faut demeurer dans l’ignorance et
l’inconscience.
Mais pourquoi être dans un tel état conduirait
au bonheur ?
La première réponse qui me vient à l’esprit est que penser
sans cesse peut empêcher d’atteindre le bonheur car la
pensée inclut la concentration et la réflexion et ainsi empêche
la distraction et peu compromettre à plus long terme le
bonheur.
Ainsi comment parvenir à être heureux après la
mort d’un proche si en pensant sans arrêt à ce décès nous ne
pouvons divertir la pensée et avons toujours en tête ce fait.
Mais se distraire l’esprit pour espérer atteindre le bonheur
est-ce la bonne solution ? Ne serait-ce pas se berner soimême, ce qui au final aura un effet néfaste sur la personne ?
Si nous prenons le même exemple du décès, une personne
préférant ne pas penser et se distraire l’esprit pour ne pas
souffrir de la mort du proche ne fera pas son deuil et au final
sera vraisemblablement très malheureuse à cause de ce
refus d’accepter la réalité, il existe en effet de nombreux cas
d’individus ayant refusé d’accepter la mort préférant penser à
autre chose et qui des années après n’ont toujours pas admis
la mort de la personne.
Ensuite il m’apparaît un autre aspect qui est que penser
mène à la connaissance de la vérité ce qui peut en effet nuire
à la quête du bonheur.
Ne dit-on pas que toute vérité n’est
pas bonne à entendre ? Ainsi la connaissance de la vérité ne
gâcherait t’elle pas le bonheur ? En effet il parait difficile de
jouir de plaisirs matériels ou immatériels en pensant, ce qui
au final à de forte chance d’empêcher le bonheur par la
connaissance de la vérité qui entoure ce plaisir.
Prenons
l’exemple d’une personne visitant un zoo pourra t’elle
accéder au bonheur en pensant aux mauvais traitements que
les animaux, extraits de leur milieu naturel, peuvent subir et,
en ne cessant de peser le pour et le contre durant toute la
durée de la visite.
Le bonheur semble en effet difficile à
atteindre dans de telles circonstances mais est-ce une
solution de faire abstraction de la vérité dans notre volonté
de jouir de nos plaisirs pour atteindre coûte que coûte le
bonheur ? En réutilisant à nouveau l’exemple du zoo peut-on
se voiler la face en se cachant la vérité pour espérer pouvoir
parvenir au bonheur et ignorer tout ce qui entoure le système
du zoo.
Il me semble qu’il serait dommage de visiter ce zoo
en s’abstenant de penser ce qui nous permet de nous situer
dans la réalité et non pas dans une illusion qui nous
procurerait qu’un « faux bonheur ».
Le dernier élément qui me semble monter que l’activité de
penser peut s’opposer au concept du bonheur est que,
comme le met en avant la conception épicurienne du
bonheur, les conséquences qui résultent de penser au passé
ou au futur ont de fortes chances de conduire au malheur.
Pour ce qui est de penser au passé, si nous prenons
l’exemple d’une personne pensant à une occasion manquée,
comme ne pas avoir choisis de faire telle ou telle étude par
exemple, cela ne peut entraîner que des regrets.
Dans
d’autres circonstances cela peut provoquer des remords pour
une mauvaise action effectuée par exemple.
Ou encore cela
peut donner naissance à de la nostalgie en pensant à une
époque révolue ce qui au final se caractérisera par de
l’amertume.
Quand à penser au futur cela a de forte chance
de nuire au bonheur par l’angoisse que ça représenterait
comme la perspective d’un entretien d’embauche qui serait
source de peur et entraînerait le malheur à cause de
l’anticipation qui avait été faite.
Penser au futur gâcherait
ainsi le présent et le rendrait malheureux.
Mais cela me
pousse à m’interroger : après tout ne peut-on pas atteindre
le bonheur en pensant à un fait particulièrement heureux du
passé ou en pensant à un avenir plus heureux comme par
exemple avec l’arrivé prochaine d’un « heureux événement
» ? Une projection en avant ou en arrière permettrait ainsi de
s’évader d’un présent monotone ou malheureux.
Ne prenonsnous pas des photographies lors des événements dis heureux
de notre passé, comme un mariage, pour pouvoir mieux se le
remémorer et atteindre un certain bonheur.
Bien que l'absence de pensée puisse sembler une voie vers le
bonheur, la réflexion révèle que cette approche soulève des
questions sur la véritable nature du bonheur.
Les implications
de ne pas penser vont au-delà de simplement se distraire de
la réalité, car la recherche du bonheur exige une exploration
plus profonde des conséquences de l'absence de pensée.
S’empêcher de penser dans l’espoir d’atteindre le bonheur
peut inclure la création de certaines contraintes et ainsi de
certains risques.
En effet s’interdire de penser serait contraire
à la maxime de Descartes « Cogito, ergo sum » (je pense
donc je suis) soulignant la spécificité des êtres pensant.
Renoncer à penser équivaudrait donc à renoncer d’exister et
à accepter de n’être « rien » même si cela conduit au
bonheur.
Ainsi s’il faut s’arrêter de penser pour être heureux
cela ne veut-il pas dire que le bonheur réside dans
l’ignorance, et qu’il faut renoncer à notre humanité pour être
heureux ?
S’il faut s’abstenir de penser pour être heureux cela à pour
conséquence directe de vivre dans l’ignorance en renonçant à
prendre en compte la réalité.
En effet nous ne pouvons être
conscient sans penser et aller au-delà des apparences.
En
s’abstenant de penser nous refusons donc de comprendre et
d’interpréter le monde qui nous entoure.
Un individu se
refusant à penser lors d’un évènement quelconque n’aura
aucune chance d’en saisir la réalité,....
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