Dissertation « les images parlent elles comme les mots ? »
Publié le 20/02/2024
Extrait du document
«
PROPOSITION DE DISSERTATION : LES IMAGES PARLENT-ELLES COMME DES MOTS ?
INTRODUCTION
Entrée en matière et lien avec le problème à examiner : Un ancien slogan publicitaire, vantant
un hebdomadaire bien connu, a atteint une certaine célébrité en mettant en parallèle - tout
en les distinguant d’ailleurs du même mouvement – « le poids des mots » et « le choc des
photos » ; un tel slogan affirme certes l’impact des uns et des autres mais conduit aussi à
distinguer et peut-être à opposer la manière respective dont ils nous interpellent, dont ils nous
« parlent ».
Enoncé du sujet (tel qu’il est donné), définitions utiles et reformulation problématisante→ mise
en place du problème et de ses enjeux : On niera difficilement que la parole, l’acte de parler
soit un acte spécifiquement humain à propos duquel Descartes (tant dans le Discours de la
Méthode, IVème partie, que dans la Lettre au Marquis de Newcastle) remarquait que l’homme
le plus idiot surpassait toujours infiniment l’animal le plus habile, dans la mesure où parler
consiste non en une simple émission de sons par la voix articulée, mais en cet acte individuel
par lequel s’exerce la fonction linguistique et qui exprime toujours, aussi maladroit et inabouti
soit-il, un acte de pensée.
Dire ceci semble signifier alors que les éléments naturels de l’acte
de parole sont les mots, mots que cet acte tisse entre eux, au sein des différentes langues
dites « naturelles » auxquelles les humains ont recours.
Pourtant, notre langage courant dit volontiers, en langue française du moins, que telle scène,
telle représentation, telle image nous parlent ou même qu’elles parlent plus que de longs
discours.
Que faut-il penser de ce second emploi du verbe « parler » ? Signifie-t-il que les
images parlent comme des mots ? ou bien ne faut-il pas considérer qu’il s’agit alors plus d’une
simple analogie que d’une véritable identité de nature entre les deux modalités d’expression
et de communication qui correspondent respectivement à l’impact des images et à celui des
mots ? Comment les uns et les autres s’adressent-ils à nous ?
Tel est le problème que nous avons à examiner ici, problème qui nous amènera à comparer le
statut et la puissance de l’image, entendue comme toute représentation iconographique ou
symbolique qui se donne à voir prioritairement dans l’élément du sensible, et celui du mot, ce
terme désignant toute unité de base d’une langue donnée, se présentant comme un ensemble
de sons ou de signes graphiques et telle qu’elle ait déjà en elle-même un (au minimum) sens
prédéterminé et reconnaissable.
Annonce de la démarche : Nous nous proposons dès lors d’organiser notre étude en trois
temps, et de questionner premièrement les images et les mots quant à leur source, leur
origine en nous et pour nous, deuxièmement quant à leurs procédés, leur organisation interne
et quant aux obstacles qui les caractérisent, et enfin du point de vue de leurs résultats, c’està-dire de leur efficacité, de leur force, et de leurs conséquences possibles.
Ou mieux (il faut choisir entre les 2 manières de procéder pour cette annonce, la 1 ère reste
toujours possible mais la 2ème est bien meilleure) : Images et mots requièrent-ils le même type
d’apprentissage pour pouvoir être employés et compris ? Ne se différencient-ils aussi dans
leur fonctionnement, dans les procédés auxquels ils ont recours, et dans les obstacles
auxquels ils peuvent se heurter, et si c’est bien le cas comment rendre compte de cette
1
PROPOSITION DE DISSERTATION : LES IMAGES PARLENT-ELLES COMME DES MOTS ?
différence ? Et enfin, mots et images sont-ils semblables dans leur efficacité, dans les résultats
auxquels leur usage peut prétendre ?
(Remarque : vous constaterez que les questions ci-dessus fournissent les titres des 3 grandes
étapes de la réflexion.
Bien évidemment, tout ce qui est en couleur rouge sur ce document ne
serait pas laissé tel quel dans une dissertation achevée et n’est ici que pour attirer l’attention
sur la méthode mise en œuvre et faciliter le repérage des articulations de l’étude en montrant
ainsi « le bâti » …et pour rappeler ainsi que TOUS les éléments doivent être logiquement
enchainés ! Les références, en bleu, sont au contraire à conserver et à déployer pleinement.)
DEVELOPPEMENT
(seulement partiellement rédigé)
Première partie : Images et mots requièrent-ils le même type d’apprentissage ou de
prérequis pour pouvoir être employés et compris ?
1) Les images comme s’offrant de façon plus immédiate, plus naturelle, et en un sens plus
« primitive »
a) → Elles rencontrent peu ou pas de barrières linguistiques ou culturelles.
Tout le monde
semble être de plain-pied avec les images, elles touchent donc très largement.
C’est
pourquoi elles seront souvent employées pour transmettre un message ou même un
enseignement aux enfants (encore non-lecteurs, jeunes, au raisonnement peu élaboré)
aux personnes analphabètes, etc.
C’est ainsi que les ornements des chapiteaux, dans nos églises romanes, ont eu dès leur
construction et ont longtemps conservé ce rôle catéchétique à l’égard d’une population
peu éduquée et qu’il s’agissait d’instruire.
b) → Parce qu’elles transcrivent presque directement du perceptif, du ressenti, c’est-à-dire
qu’elles peuvent être vues et senties - ressenties même – et parce que les humains sont
des êtres sensibles, capables de perceptions et d’émotions.
c) → Cependant, il est à peu près impossible de prouver ou de mesurer le degré d’accueil
de l’image ou l’équivalence des perceptions et des émotions qu’elle suscite.
Du reste, si
le contenu transmis est jugé trop aléatoire et approximatif, l’usage de l’image peut
s’accompagner d’un complément d’information qui lui, recourt aux mots : on fournira
donc de surcroît titres, notices, présentations, commentaires, scripts…
d) Bilan : Seule l’image semble donc s’adresser à tous mais fournir un contenu restant assez
subjectif et individuel.
Elle donne à voir largement mais demeure très diversement saisie.
2
PROPOSITION DE DISSERTATION : LES IMAGES PARLENT-ELLES COMME DES MOTS ?
2) A l’inverse, les mots demandent à être institués, s’apprennent, s’héritent, s’imposent…
a) → Les mots ont leur source dans une entente nécessaire mais introuvable – c’est-à-dire
dont la date, la localisation et le contexte font problème, mais que nous devons toutefois
postuler.
CF.
: Platon : Le Cratyle → opposition de l’origine naturelle et de l’origine
conventionnelle du langage humain (Cratyle contre Hermogène)
Ou CF.
: Saussure : Cours de linguistique générale (distinction du signifiant et du
signifié)
b) → C’est parce que les mots ne sont vraiment des mots que quand ils mettent en œuvre
une dimension d’abstraction, les êtres intelligents que nous sommes (« zoôn logikôn »
dit Aristote) doivent les acquérir en fréquentant d’autres humains qui se parlent et leur
parlent.
CF.
: Dr Itard : « Victor de l’Aveyron », in L.
Malson : Les enfants sauvages / Ou :
J.L.
Borgès : Funès ou la mémoire
c) Résolution d’une objection possible par l’ajout d’une précision, d’un approfondissement
concernant la nature des mots → Que le premier langage, tel que J.J.
Rousseau s’essaie
à le penser dans son Essai sur l’Origine et les Fondements de l’Inégalité parmi les
Hommes, soit un langage figuré signifie précisément que c’est là seulement une première
approche de langage et non le langage totalement élaboré dans lequel seuls les mots
auront un contenu parfaitement explicite.
d) Conséquence : comment penser alors les places respectives de la nature et de la culture
dans notre accès au maniement des mots → Si nous admettons que ce que nous disent
les mots est régi par convention, qu’ils sont donc en cela artificiels bien que le fait que
nous soyons aptes à parler, à user des mots relèvent certes de notre condition humaine
et s’appuie sur nos facultés naturelles, il nous faut néanmoins reconnaître que la nature
ne suffit pas à nous donner les mots et encore moins la maîtrise de leur emploi.
Il nous
faut donc apprendre à parler et tout nouveau venu dans une langue donnée (que ce soit
sa langue dite maternelle ou qu’il l’apprenne au titre de langue étrangère) devra se plier
à des contenus préétablis mais qui en contrepartie pourront être explicites et dont la
signification sera commune.
e) Bilan / contrainte et liberté dans notre rapport aux mots (s’opposant à la spontanéité de
notre accès aux images) : User des mots, c’est donc d’abord accepter de se soumettre à
une contrainte extérieure, dont on ne découvre que peu à peu la logique interne et la
valeur.
Seule cette soumission première permet - paradoxalement – non seulement
d’accéder au sens des mots, de comprendre et d’être compris, mais aussi de développer
sa liberté de penser et de s’exprimer, voire de créer et de jouer avec les mots, tant il est
juste de dire avec Hegel que « c’est dans le mot que nous pensons » (in : Philosophie de
l’Esprit).
3) Le cas spécifique de l’éducation du goût (accès au et développement du plaisir esthétique)
a) Prise en compte d’un cas particulier (et réponse en cela à une objection possible) : les
images non immédiates de l’art → Notre rapport aux images, lorsque celles-ci sont les....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Les images et les mots représentent-ils de la même manière ?
- Les images nous parlent-elles comme les mots ?
- FRANCAIS - dissertation site - Ainsi soit-elle (1975), l'auteure féministe Benoîte Groult
- Sujet de dissertation : La Peau de chagrin est un roman fantastique , classé dans les Études philosophiques, et écrit par un écrivain que la tradition classe parmi les réalistes. Comment qualifieriez-vous La Peau de chagrin ?
- Dissertation: Toute politique n'est-elle qu'une lutte pour le pouvoir ?