Aide en Philo

Dissertation de philosophie sur la Vérité : Peut-on connaitre la vérité ?

Publié le 15/10/2023

Extrait du document

« Dissertation de philosophie sur la Vérité : Peut-on connaitre la vérité ? « Les grandes vérités n’ont jamais de saison, et la raison humaine en tout temps a raison » écrit Louis Belmontet, grand poète, homme politique du XIXe siècle dans Les Pensées, Maximes et Proverbes Poétiques en 1861, liant de manière évidente l’expérience humaine et la vérité.

Dans les sociétés humaines depuis l’Antiquité, la vérité semble être une chose à atteindre, à connaitre, comme si elle « se révélait » ou « se dévoilait » à nos yeux, et nous avons a priori été éduqués par nos parents et la société à trouver la vérité, à la connaitre par tous les moyens afin de la dire.

De surcroît, dans notre société, les media se font les rétablisseurs de la vérité face aux infox, les fausses informations. La vérité, du latin veritas, se définit comme l’adéquation de l’esprit, de la pensée au réel, ce dernier provient du latin res : « la chose », « ce qui est ».

La vérité est donc l’adéquation entre la représentation de la chose et la chose en soi.

La connaissance a pour étymologie latine cognoscere, elle-même du grec gignosko ; qui a la même racine que cogitare, soit penser.

Connaitre est donc ce qui relève du cognitif, ce qui est accessible à notre esprit et fonde notre pensée. Ainsi, pour pouvoir connaitre la vérité, faudrait-il encore que notre pensée subjective, ce qui est accessible à nos représentations mentales, notre connaissance soit absolument fidèle à la réalité objective, ce qui, nous le sentons bien, n’est pas si évident. « Peut-on connaitre la vérité ? » ou autrement : Notre représentation du monde est-elle en adéquation avec la réalité ? L’être humain est-il en mesure d’avoir accès au réel ? Peut-il énoncer la vérité, considérée absolue, immuable ? Peut-il faire en sorte par des démarches cognitives d’avoir accès à la vérité ? ou bien la vérité absolue ne peut-elle être connue ? N’existe-t-il pas plutôt des vérités relatives et subjectives qui peuvent, elles, être connues par l’être humain ? Ne faut-il pas de fait suspendre son jugement au sujet de toute vérité ? Si nous ne pouvons connaitre la vérité absolue, toutes les vérités se valent-elles ? Premièrement, de manière intuitive nous pensons que la vérité nous est accessible.

En effet, les énoncés peuvent être vrais, c’est-à-dire que l’énoncé est en adéquation avec la réalité si nous les percevons clairement et de manière évidente, par exemple, nous pourrions affirmer que si l’on énonce une vérité mathématique comme, la somme des angles d’un triangle dans la géométrie euclidienne est de 180° ou bien « je suis la mère de mon fils » pour une mère est aussi une vérité évidente puisque la mère en a la preuve évidente, elle a elle-même mis au monde son fils, ça apparait distinctement et clairement dans son esprit .

Spinoza écrit que la vérité existe de manière irréfutable, « Il y a des vérités dont je ne peux douter ; ma raison seule me permet de constater leur nécessité », et il écrit que c’est le cas des axiomes en mathématiques, c’est-à-dire des postulats, des notions communes de l’esprit, qui sont des propositions si claires, si évidentes qu’elles permettent un accord de tous ceux qui les comprennent.

En effet, certaines vérités semblent aller de soi et ne poser aucun problème à connaitre.

Spinoza développe cette idée d’évidence immédiate pour critère de vérité en écrivant : « de même que la lumière fait paraitre elle-même et les ténèbres, de même la vérité est sa propre norme et celle du faux ».

Ainsi, Spinoza décrit la vérité comme ne dépendant que d’elle-même, comme évidence.

Selon lui, la raison reconnait le vrai immédiatement, sans vérification et le pose comme référence pour en distinguer le faux.

Un critère pour connaitre la vérité qui rejoindrait l’évidence est celle qu’énonce René Descartes, qui écrivait dans le discours de la méthode : « je jugeai que je pouvais prendre pour règle générale que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies".

Ce qui implique que si les choses nous apparaissent de cette manière, elles sont forcément vraies.

Il généralise la méthode pour connaitre la vérité.

Par ailleurs, celui-ci relève une vérité évidente et « entièrement indubitable ».

Nous pouvons donc connaitre la vérité, il en trouve un exemple probant : il s’agit du cogito, résidant dans la formule bien connue « cogito ergo sum », « je pense donc je suis ».

En effet, si nous doutons de notre existence, nous en renforçons la preuve par notre réflexion.

Cette vérité est un modèle pour en trouver davantage, si je pense, je suis, ce qui signifie que je suis quelque chose, mais qu’est-ce qu’une chose ? En répondant à cette question, nous trouvons d’autres vérités . La vérité est accessible par l’évidence, mais il existe des démarches théoriques pour prolonger la connaissance de la vérité au-delà des bornes de l’évidence dans notre pensée.

La vérité est également accessible par une méthode discursive, qui relève du discours, de la pensée.

Gaston Bachelard écrit à ce sujet que « la vérité est fille de discussion ».

Il s’agit de la vérité par cohérence, idée développée par Leibniz, qui développe le principe de non-contradiction : une affirmation ne peut pas dans un même contexte être à la fois vraie et fausse, ce qui rejoint l’idée d’Aristote à propos des syllogismes, qui sont des raisonnements logiques du discours du type « Si A est B/et C est A/ alors C est B », l’exemple le plus parlant est celui concernant Socrate « Tous les hommes sont mortels/ Socrate est un homme/ Donc Socrate est mortel », Si les prémices sont vraies, alors la conclusion est vraie.

Il s’agirait en conséquence de l’accord de notre pensée avec elle-même, ce qui rejoint la conception du principe de non-contradiction de Leibniz et de sa conception idéaliste, comme quoi la vérité relèverait seulement des idées, résumée dans la formule : “J'entends par raison non pas la faculté de raisonner, qui peut être bien et mal employée, mais l'enchaînement des vérités qui ne peut produire que des vérités, et une vérité ne saurait être contraire à une autre ».

Nous pouvons également mener des discussions théoriques et philosophiques pour mener à un accord entre les différents protagonistes du débat, ce qui affinerait l’opinion, la convertissant s’il y a un accord unanime, en un consensus pouvant être la vérité. C’est la thèse que soutient Emmanuel Kant dans la Critique de la Raison Pure, il affirme que toute conviction ( notion qui relève de l’argumentation, du raisonnement) vraie doit être partagée par les êtres humains : « on peut au moins présumer que la raison de l’accord de tous les jugements, malgré la diversité des sujets entre eux, reposera sur le fondement commun[…], prouvant par là même la vérité du jugement), il s’agirait alors d’une condition nécessaire à la connaissance de la vérité.

Un philosophe qui défend également une conception idéaliste de la vérité est Platon.

Il avait pour thèse le dogmatisme, qui suppose qu’il est possible d’atteindre une vérité absolue, vraie en toutes circonstances, parfaitement et universellement, à tous points de vue.

Chacun pourrait alors connaitre cette vérité.

Par l’utilisation de la raison, par le discours, les hommes pourraient s’accorder autour d’une vérité considérée objective, se distinguant ainsi des opinions.

Selon Platon, la vérité doit relever du monde des Idées, d’une réalité supérieure et suprasensible, aller au-delà de la δoχα ou doxa, de l’opinion.

Pour connaître la vérité, il faut en premier lieu se débarrasser de ses illusions, et c’est ce que tend à prouver Platon.

Il utilise une allégorie pour illustrer son propos, l’allégorie de la caverne dans la République.

Des hommes sont enchainés au fond d’une caverne, face au mur, dos à un feu.

A côté du feu, des personnes soumettent ces hommes à la vue d’ombres, qui représentent les opinions et les illusions.

Un jour, un homme se libère de ses chaînes et se rend compte d’une partie de la vérité.

Il se rend compte que ce qu’il a toujours pris pour vrai n’était en fait que des illusions et des interprétations erronées.

Il est soumis à la lumière puisqu’il s’est retourné vers le feu et ressent une sensation d’éblouissement désagréable.

Mais il décide de poursuivre son chemin vers la lumière, qui représente la connaissance et la vérité.

Il va encore plus loin, il se rend jusqu’à la lumière du jour et regarde le soleil, qui symbolise le monde supérieur, la connaissance absolue et tentera de convaincre les autres qu’ils sont dans l’erreur et de leur montrer la vérité mais n’y parviendra pas, ils voudront le tuer.

De fait, la connaissance de la vérité serait un cheminement théorique, qui va de la δoξα , doxa, en passant par ϵπιστημη ,l’epistémê (les connaissances précises, dont les connaissances scientifiques) vers la σoφια sophia (la connaissance absolue qui régit le monde, qui permet d’atteindre l’ αληθϵια , l’alètheia, qui correspond selon les sagesses.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles