Dissertation de Philosophie Faut-il s’abstenir de penser pour être heureux ?
Publié le 21/02/2023
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«
Dissertation de Philosophie
Faut-il s’abstenir de penser pour être heureux ?
Le bonheur est la plupart du temps définit en philosophie comme un état
de satisfaction total.
En philosophie antique il est même désigné comme le but
de la vie humaine.
Cette définition du bonheur a été fréquemment contredite au
cours des siècles car pour de nombreux philosophes le bonheur était vu comme
quelque chose de très négatif.
Souvent considéré comme un obstacle permettant
d’accéder au bonheur et d’être heureux, la pensée peut conduire à une prise de
conscience et donc par exemple à des regrets concernant les décisions prise par
le passé.
Nous pouvons alors nous demander s’il faudrait s’abstenir de penser
pour être heureux ?
Afin de démontrer cela, nous verrons dans un premier temps que penser aux
mauvaises choses de la vie empêcheraient d’accéder au bonheur mais dans un
second temps nous verrons néanmoins qu’il nous est impossible d’être heureux
sans jamais penser en tant qu'être conscients.
La quête du bonheur impliquerait de s’abstenir de penser, car le fait de
penser nous fait nous remémorer de mauvais souvenirs ou d’angoisser sur les
évènements à venir.
Le fait de trop penser priverait alors l’homme d’être
heureux.
Ainsi, s’empêcher de penser de sorte à être heureux présumerait qu’en
étant malheureux il faudrait s’empêcher de le constater.
On pourrait caractériser
l’homme d’un « tonneau percé » car selon Platon dans une de ses œuvres intitulé
Gorgias, le tonneau incarne l’âme de l’homme.
Pour lui, il existe deux types
d’hommes et ce qui les diffère est la qualité de leur tonneau.
L’homme tempérant
possède un tonneau qu’on pourrait définir de « sain » qui est le résultat de désirs
modérés, c’est-à-dire des désirs pouvant être durablement satisfaits (son
tonneau reste plein).
Il parvient alors en adoptant un genre de vie raisonnée à
remplir son tonneau « de vin, de miel et de lait » et d’accéder à une certaine paix
de l'âme : « une fois ses tonneaux pleins, notre homme n'aurait plus rien à y
verser ni à s'en occuper ».
Tandis que l’homme déréglé aurait quand a lui des
tonneaux « percés et fêlés » résultant des désirs immodérés.
Il lui manque
toujours quelque chose afin d’être heureux ce qui le pousse donc à travailler
constamment afin d’essayer de les remplir.
Ces tonneaux représenteraient
comme une métaphore des désirs car dans un cas ils sont retenus et dans
l’autre, ils nécessitent constamment d’être satisfaits.
L’homme en tant qu’être
conscients désire constamment et recherche à se satisfaire en permanence.
De
ce fait, il est semblable à un tonneau percé et il ne cesse de penser pour arriver
à ses fins, il serait alors malheureux.
Avant de penser, on commence en premier par juger et prendre conscience de ce
que sont les choses réellement mais également de qui nous sommes vraiment.
En ce sens, la conscience peut être quelque chose de douloureuse, car elle nous
permet de nous rendre compte de nos faiblesses ou aussi de notre ignorance.
De
même, la pensée peut nous faire croire que notre existence est absurde tout
comme notre mortalité car un jour nous finirons par remarquer que nous allons
mourir en laissant derrière nous tout ce qu’on avait.
On peut donc dire que la
pensée fait mal, qu’elle nous emmène à ressentir du négatif, à un mauvais état
d’esprit puisque l’on pourrait penser que toute situation de la vie va finir par mal
se passer et que de toute manière, l’avenir qui nous attend est forcément sans
espoir.
Finalement, penser nous permet d’affronter la réalité de ce qu’est la vie,
de rechercher que l’authentique avec les bons comme les mauvais moments,
même si cela mène parfois à des insatisfactions.
De plus, c’est un cycle sans fin
car nous nous interrogerons et douterons toujours des décisions à prendre et
ceci est une énorme source de stress pour l’homme.
Par ailleurs, certains philosophes tel que le Blaise Pascal ont trouvé des
alternatives.
Celui-ci pense que l’homme est lamentable du fait qu’il soit mortel
et ce parce qu’il est privé de Dieu qui serait le seul être à pouvoir le sauver de
cette mortalité.
Afin d’assumer ceci, il n’aurait d’autre choix que de se divertir le
plus possible pour éviter de penser.
D’après Pascal nous pensons à travers nos
actions poursuivre un objectif que nous souhaiterions atteindre mais cela n’est
un réalité qu’un prétexte afin de s’évader et de fuir l’ennui qui nous ramène sans
cesse à notre condition misérable.
En effet, l’ennui pourrait nous pousser à la
réflexion sur nous-même et donc à notre condition faible et mortelle qui nous
entrainerait alors automatiquement vers le désespoir et le chagrin.
De ce fait,
l’homme a besoin sans cesse d’un nouveau but, il n’est jamais heureux dans le
repos.
Grâce aux divertissements il essaye de s’évader et s’échapper à la
conscience.
Prenons maintenant l’exemple d’un homme consommant des substances, sous
l’effet de n’importe quelle drogue qu’il consomme il est heureux mais cela car ces
substances l’empêchent de réfléchir sainement.
Les drogues sont un thème
abordé à de nombreuses reprises dans les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire.
Effectivement pour lui, l’alcool et les paradis artificiels ou plus particulièrement le
vin et un moyen de vivre pleinement et d’échapper à la réalité.
Pour lui, c’est
presque le seul espoir afin d’accéder au bonheur et d’échapper à la mélancolie
aussi appelé « spleen » chez Baudelaire.
Mais cette solution n’est en revanche
qu’éphémère car les effets procurés finissent par partir après un certain temps.
Evidemment, une personne qui obtiendrait une promotion ou tomberait
amoureuse serait nettement plus heureuse et ressentirait un bonheur beaucoup
plus intense.
Dans la 5e promenade des Rêveries du promeneur solitaire, JeanJacques Rousseau, écrivain du 18e siècle, explique que le bonheur se trouve dans
l’instant présent car dans le passé cela amènerait de la nostalgie et
potentiellement des sentiments négatifs, et que le futur amènerait de
l’appréhension.
Cette thèse se rallie alors à l’idée que penser serait un obstacle pour accéder au
bonheur.
Pour Rousseau, la seule préoccupation que nous devons avoir est celle
d’exister et nous devons avoir pleinement conscience de celle-ci sans penser au
reste.
Nous serions donc les acteurs principaux de notre....
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