« A-t-on le droit d’offenser ? »
Publié le 12/06/2022
Extrait du document
«
Introduction :
« A-t-on le droit d’offenser ? » Cette question paraît simple, nous n’avons pas pour
habitude de heurter, de choquer l’honneur ou la dignité d’une personne sans
vergogne.
On a effectivement coutume de peser nos paroles et nos actes en fonction
de
nos
interlocuteurs,
on
répondrait
alors
par
la
négative
à
la
question.
Paradoxalement cette interrogation est justifiée, en effet, l’offense contrairement au
préjudice, à la diffamation et à l’injure, n‘est pas punie par la loi française.
Elle se
définit comme un acte ou une parole qui porte atteinte à une chose respectée, digne
de considération ou d'intérêt ou qui lèse un sentiment respectable.
Ainsi il est légitime
de se demander : pourquoi n’aurions-nous pas le droit d’offenser ? Dans quel cadre
parle-t-on d’offense ? Ne ferions-nous pas une confusion entre l’offense et le préjudice
? L’injure ? La diffamation ? le blasphème ? L’offense dépasse-t-elle le cadre du
politiquement correct ? D’ailleurs qu’entend-t-on par politiquement correct ? Une
volonté personnelle d’autocensure ou une unification des pensées qui porterait
atteinte au principe de liberté d’expression, et donc à une valeur fondamentale de la
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ? Entre liberté d’expression et
diffamation, la question est donc de savoir dans quelle mesure l’usage du droit
d’offenser est raisonnable.
Il est propre à chacun de penser comme il l’entend.
Certain(e)s pensent que
l’offense ne devrait pas avoir sa place dans la Constitution.
Ce point de vue peut
sembler restreint, néanmoins, c’est une idée courante dans notre société actuelle, il
est donc justifié de considérer cet avis et d’en étudier les limites ou les points forts.
Effectivement, ce n’est pas surprenant, d’après son étymologie latine, l’offense
heurte, blesse et choque « Les offenses sont des actes qui provoquent des émotions
négatives comme le dégoût et la colère » (Ruwen Ogien, Que reste-t-il de la liberté
d’offenser ?), on convient par ailleurs que l’Homme s’il peut s’exprimer comme il le
souhaite ne doit pas porter atteinte à autrui.
Il ne faut donc pas que la liberté d’un
homme pose problème à celle d’un autre.
Dans cette optique, qui peut sembler
limitée, les frontières entre propos diffamatoires, préjudices, injures mais aussi
offenses sont confondues et ainsi cela justifie la nécessité de poser certaines limites
voire certaines interdictions « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas
à autrui » article 2 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
La liberté
de l'un s'arrête là où celle des autres commence, ainsi, on ne tolère pas la dictature,
le viol de la vie privée ou le non-respect de la présomption d’innocence.
Et pour aller
plus loin, même sans confondre les termes d’offense de diffamation, de préjudice et
d’injure, l’offense vise et met en évidence une absurdité.
Or, on le sait, les Hommes
fonctionnent comme suit « on nous traite comme nous voulons être traités.
Nous
haïssons la vérité, on nous la cache ; nous voulons être flattés, on nous flatte ; nous
aimons à être trompés, on nous trompe.
» (Blaise Pascal, Pensées, §743).
Finalement,
l’avantage de ce point de vue réside dans le respect de tout un chacun et donc dans.
»
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