Disons-nous la vérité par respect de la vérité ?
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Bien définir les termes du sujet :
- « la vérité » : c’est le caractère des jugements auxquels on peut accorder son assentiment, c’est-à-dire qui s’imposent à l’esprit, et qui est le fondement de l’accord universel entre tous les esprits. Ce sont des propositions dont est absente toute contradiction, quelle soit logique ou réelle. Il ne faut pas la confondre avec la réalité car contrairement à cette dernière, la vérité est de l’ordre du discours.
- « Par respect » : c’est le fait de prendre en considération quelqu’un ou quelque chose en raison de la valeur qu’on lui reconnaît. C’est plus spécifiquement ici, prendre en considération une chose jugée bonne, avec le souci de ne pas porter y atteinte, de ne pas l’enfreindre (Robert). Au sens philosophique, le respect désigne aussi un sentiment moral distinct de la crainte et des autres sentiments, car il ne provient pas comme eux de la sensibilité, mais de la raison.
Construction de la problématique :
Le sujet pose une question fondamentale qui ne se réduit pas uniquement à savoir quelle est la définition de la vérité, et si elle est ou non préférable au mensonge. Ici, le but n’est pas de statuer sur la dimension morale qu’il y aurait à dire la vérité, mais sur les raisons profondes qui nous poussent à la choisir par rapport au mensonge. Autrement dit, nous sommes des êtres libres, et si nous mettons de côté notre éducation, rien ne nous oblige à dire la vérité.
Se pose donc la question de savoir quelles sont les raisons qui nous poussent à dire la vérité, et pourquoi de manière générale nous la choisissons. Autrement dit, la vérité est-elle préférable en soi, a t-elle une valeur intrinsèque qui la pose au dessus de toutes les autres valeurs et qui nous pousse à la préférer, ou peut-il y avoir d’autres raisons – plus pragmatiques - de la choisir ?
«
Introduction :
Ë Bien définir les termes du sujet :
- « la vérité » : c'est le caractère des jugements auxquels on peut accorder son assentiment, c'est-à-dire qui s'imposent à l'esprit,
et qui est le fondement de l'accord universel entre tous les esprits.
Ce sont des propositions dont est absente toute contradiction,
quelle soit logique ou réelle.
Il ne faut pas la confondre avec la réalité car contrairement à cette dernière, la vérité est de l'ordre du
discours.
- « Par respect » : c'est le fait de prendre en considération quelqu'un ou quelque chose en raison de la valeur qu'on lui reconnaît.
C'est plus spécifiquement ici, prendre en considération une chose jugée bonne, avec le souci de ne pas porter y atteinte, de ne
pas l'enfreindre (Robert).
Au sens philosophique, le respect désigne aussi un sentiment moral distinct de la crainte et des autres
sentiments, car il ne provient pas comme eux de la sensibilité, mais de la raison.
Ë Construction de la problématique :
Le sujet pose une question fondamentale qui ne se réduit pas uniquement à savoir quelle est la définition de la vérité, et si
elle est ou non préférable au mensonge.
Ici, le but n'est pas de statuer sur la dimension morale qu'il y aurait à dire la vérité, mais
sur les raisons profondes qui nous poussent à la choisir par rapport au mensonge.
Autrement dit, nous sommes des êtres libres, et
si nous mettons de côté notre éducation, rien ne nous oblige à dire la vérité.
Ë Se pose donc la question de savoir quelles sont les raisons qui nous poussent à dire la vérité, et pourquoi de manière
générale nous la choisissons.
Autrement dit, la vérité est-elle préférable en soi, a t-elle une valeur intrinsèque qui la pose au dessus
de toutes les autres valeurs et qui nous pousse à la préférer, ou peut-il y avoir d'autres raisons – plus pragmatiques - de la
choisir ?
Plan :
I/ Dire la vérité est nécessaire à notre survie :
Nous pensons tous naturellement qu'il est préférable de dire la vérité plutôt que de mentir, mais sur quoi repose cette idée
? Il est possible que nous disions la vérité uniquement parce que nous avons été éduqué à le faire, mais cela suppose avant tout
qu'il existe bel et bien une vérité.
C'est à partir de cette dernière, de la possibilité d'énoncer des choses logiques et non
contradictoires sur le monde, que nous élaborons nos autres connaissances.
Il serait donc intéressant de se demander si nous
préférons la vérité parce que nous la jugeons absolument supérieure, ou parce que nous y trouvons un intérêt.
● C'est ce qu'il est possible de voir avec Sextus Empiricus dans les Esquisses pyrrhoniennes.
Dans son ouvrage, l'auteur
explique que nos représentations subjectives n'ont pas de valeur objective, et que la vérité est en réalité relative à chacun.
Ce
n'est donc pas parce que nous avons l'impression de voir telle chose, que cette chose existe réellement de la manière dont nous la
voyons.
Sextus prend ainsi l'exemple des représentations que les hommes ont et de celles que les animaux peuvent avoir : selon
lui, les vivants privés de raison ont une perception du monde différente de celle des vivant qui possèdent une raison.
« Si les
mêmes réalités donnent lieu à des représentations dissemblables selon la diversité des animaux, nous serons en mesure de dire
quelle vision de l'objet est la nôtre, mais nous devrons suspendre notre jugement sur ce qu'il est effectivement par nature.
» Cela
signifie que pour Sextus, nos représentations sont par définition subjectives, et nous ignorons si elles sont conformes à la nature
objective des choses.
Le scepticisme est un pur « phénoménisme », même s'il est un peu anachronique d'utiliser ce terme – la
phénoménologie est née au XIXe : nous connaissons les choses telles qu'elles nous apparaissent, mais nous devons suspendre
notre jugement sur ce qu'elles sont.
Sextus reconnaît qu'il n'est as possible de porter un jugement sur la différence de
représentation qu'entraîne la diversité des animaux, mais il n'en reste pas moins qu'un être raisonnable n'aura pas la même vision
d'un objet qu'un être qui n'a pas de raison.
Pour prendre un exemple trivial, s'il pleut, un animal ne se posera pas de questions, et
admettra le phénomène comme tel, c'est un événement qui arrive.
Pour l'homme au contraire, il aura pu prévoir la pluie par
l'amoncellement de nuages, et sait que cela vient de la vapeur d'eau devenue trop lourde.
● Il n'existerait donc pas de vérité absolue, mais seulement une série de point de vue sur le monde.
Sextus insiste sur le
fait que les divers animaux n'ont pas la même représentation du monde, mais ne parle pas de la diversité des représentations selon
les individus.
Autrement dit, cela implique que tous les individus d'une même espèce aient plus ou moins la même idée du monde
qui les entoure.
Ce la signifie qu'il y aurait donc une vision du monde qui serait commune aux hommes, car ils sont dotés des
mêmes facultés et des mêmes organes.
Nous aurions donc une vérité qui nous serait propre, ou plutôt propre à notre espèce, et
c'est sur elle que nous bâtirions nos autres connaissances.
Il serait intéressant de continuer la réflexion de Sextus Empiricus en
disant que nous avons besoin d'une vérité, et qu'il importe peu qu'elle soit objective ou subjective, tant qu'elle est commune.
En.
»
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