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DIEU, L'HARMONIE PRÉÉTABLIE ET L'OPTIMISME chez LEIBNIZ

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a) Une des thèses essentielles de Leibniz est que chaque monade agit en elle-même, par elle-même, sans subir l'influence des autres monades. Chaque monade est « sans fenêtre ». Elle se développe « en vertu de ses lois propres comme dans un monde à part et comme s'il n'existait rien que Dieu et elle ». Sur ce point, Leibniz rejoint les idées de Malebranche qui ne pouvait concevoir l'action réelle de l'âme sur le corps, ni du corps sur l'âme, ni des corps les uns sur les autres. A ce problème, Leibniz va donner une solution qui ressemble à celle de Malebranche.  b) Pour Malebranche, Dieu en vertu de lois générales établies d'avance exerçait son pouvoir efficace à l'occasion de chacun des mouvements qu'il produisait dans l'univers (modifiait par exemple mon âme à l'occasion des mouvements de mon corps). Pour Leibniz, les actes de chaque monade ont été préalablement réglés de telle sorte par Dieu qu'ils soient en accord avec tous les actes de toutes les autres monades. L'apparence d'interaction entre les monades vient donc seulement d'une harmonie préétablie par Dieu, le créateur, le « fulgurateur » de toutes les monades. C'est, grâce à cette harmonie que les points de vue de chaque monade sur le même univers font un tout cohérent, c'est grâce à cette harmonie que les modifications de mon âme et les mouvements de mon corps s'accordent comme deux horloges qui marqueraient la même heure.

« a) Une des thèses essentielles de Leibniz est que chaque monade agit en elle-même, par elle-même, sans subir l'influence des autres monades.

Chaque monade est « sans fenêtre ».

Elle se développe « en vertu de ses lois propres comme dans un monde à part et comme s'il n'existait rien que Dieu et elle ».

Sur ce point, Leibniz rejoint les idées de Malebranche qui ne pouvait concevoir l'action réelle de l'âme sur le corps, ni du corps sur l'âme, ni des corps les uns sur les autres.

A ce problème, Leibniz va donner une solution qui ressemble à celle de Malebranche. b) Pour Malebranche, Dieu en vertu de lois générales établies d'avance exerçait son pouvoir efficace à l'occasion de chacun des mouvements qu'il produisait dans l'univers (modifiait par exemple mon âme à l'occasion des mouvements de mon corps).

Pour Leibniz, les actes de chaque monade ont été préalablement réglés de telle sorte par Dieu qu'ils soient en accord avec tous les actes de toutes les autres monades.

L'apparence d'interaction entre les monades vient donc seulement d'une harmonie préétablie par Dieu, le créateur, le « fulgurateur » de toutes les monades. C'est, grâce à cette harmonie que les points de vue de chaque monade sur le même univers font un tout cohérent, c'est grâce à cette harmonie que les modifications de mon âme et les mouvements de mon corps s'accordent comme deux horloges qui marqueraient la même heure. c) La monadologie débouche donc sur la toute-puissance et la suprême sagesse du Dieu créateur.

L'univers est en somme un prodigieux problème mathématique que Dieu s'est posé et qu'il a résolu , « Dum Deus calculat fit mundus ».

Dieu est donc la clé de tout le système.

Son existence peut d'ailleurs être déduite de plusieurs façons.

Sans faire fi de l'argument traditionnel qui, du monde contingent (Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?) remonte à cet Être Nécessaire qui est « l'origine radicale de toutes choses », Leibniz utilise aussi, en lui donnant une formulation plus élaborée et plus rigoureuse, l'argument a priori, la preuve ontologique.

De l'idée de perfection suprême on peut déduire l'existence de l'Être parfait à condition de montrer tout d'abord que cette idée est possible, autrement dit qu'elle n'enveloppe aucune contradiction.

Mais l'idée de Dieu étant l'idée de ce qui n'enferme aucune limitation, aucune négation, elle ne peut contenir de contradiction.

Donc, Dieu existe.

L'argument préféré de Leibniz reste pourtant celui qui se tire de l'harmonie de toutes les monades.

Ainsi le Dieu de Leibniz n'est pas seulement comme le Dieu de Spinoza caractérisé par la toute-puissance, il est aussi, il est peut-être surtout souveraine bonté et absolue perfection. d) Dans ces conditions pourtant, comment s'expliquer la présence du mal dans le monde ? Tel est le redoutable problème que Leibniz tente de résoudre dans sa Théodicée.

Il répond que Dieu a créé, non pas un monde parfait, (ce qui serait contradictoire, car une créature, en tant même que créature, c'est-à-dire qu'elle n'est pas Dieu, est nécessairement limitée), mais le meilleur des mondes possibles.

Leibniz ne nie donc pas l'existence du mal comme Voltaire, qui ne l'a guère compris, le lui reproche dans Candide.

Dieu veut toujours le bien d'une volonté antécédente, il ne veut le mal que d'une volonté conséquente, en tant que le mal est en quelque sorte imposé par le bien.

Tous les possibles, en effet, que Dieu conçoit dans son entendement ne sont pas compossibles (possibles en même temps).

Tout étant lié dans l'univers que Dieu se prépare à créer, il ne peut lui-même y changer quelque chose qu'en modifiant du même coup l'ensemble.

On peut être sûr que le monde qui a été choisi par Dieu est en définitive celui qui d'entre tous les mondes possibles comportait le maximum de bien et le minimum de mal.

C'est un problème de maximum et de minimum auquel le Créateur a donné la solution la plus belle en créant le « meilleur des mondes possibles ».

Dieu aurait certainement pu ne pas créer Néron.

Mais un monde sans Néron eût comporté nécessairement d'autres imperfections et d'autres maux plus graves assurément que ceux qu'a déterminés l'existence de Néron.

Aussi, le mal qui, dans l'oeuvre divine, nous scandalise est la condition d'un plus grand bien. N'oublions pas que toute harmonie exige l'unité dans la variété.

C'est le mal qui fait ressortir le bien comme une dissonance peut-être voulue par le compositeur pour rehausser l'éclat de la mélodie.. »

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