Dieu joue-t-il aux dés ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
Dieu : d'un point de vue métaphysique, Dieu est la cause première et parfaite de l'univers.
C hez les polythéistes, le principe divin n'es t pas unique, il
englobe des êtres supérieurs et immortels qui maîtris ent à la fois le cours naturel des choses, la nature et les hommes.
C hez les monothéiste, D ieu est
un être unique et parfait qui est à l'origine du monde et peut encore intervenir par des miracles.
P our A ristote, Dieu est le vivant éternel et parfait, acte
pur, tandis que pour Spinoza, il représente une substance infini composée d'une infinité d'attributs.
Jouer aux dés : le jeu de dés est un jeu de hasard pur, n'impliquant ni l'adresse, ni la maîtrise de la part du joueur.
C elui-ci sans remet à la chance, à un
concours de circonstanc es imprévisibles.
D 'ailleurs le mot « hasard » vient de l'arabe az-zahr, qui signifie « dé », « jeu de dés ».
C ette expression
renvoie donc à l'indéterminé, à l'inexpliqué et au contingent.
Problématique :
C ette question, « Dieu joue t-il aux dés ? » est inspiré d'une phrase de Einstein réagis sant contre la physique quantique : « Dieu ne joue pas aux dés ».
En
effet, la théorie quantique interdit toute représentation réelle des objets phys iques élémentaires (électrons, protons, etc .
) C eux-ci ne peuvent être décrits
qu'en termes de probabilité.
A insi, la physique quantique utilise la notion de hasard pour expliquer les phénomènes atomiques.
Dieu qui est
A insi cette question soulève une tension, un débat entre la thèse créationnis te, selon laquelle Dieu, en tant qu'être supérieur, est à l'origine du monde et de
l'univers et la thèse évolutionniste, qui décrit le processus par lequel les populations d'êtres vivants se modifient au cours du temps et donnent naiss ance à
de nouvelles es pèces.
P oser la question « Dieu joue t-il aux dés ? » c'est s'interroger sur le rôle du hasard dans le monde naturel et dans l'univers, sur celui des déterminismes
naturels ainsi que s ur le rôle de Dieu par rapport à la création et à l'existence du monde.
C 'est aussi s'interroger sur l'intentionnalité de Dieu : Le monde, la
nature, l'humain, s'inscrivent-ils dans un projet précis et délibéré ?
P ar ailleurs, à travers ce problème, un autre enjeu es t dévoilé.
C e s ont auss i les notions de des tin et de liberté humaine qui entrent ic i en jeu.
Si Dieu joue
aux dés et s'en remet au has ard, si c'est le principe de la probabilité et de l'éventualité qui domine le monde existant, alors l'homme est-il plus libre que
dans le cas contraire, autrement dit si, comme le déclare Einstein, Dieu ne joue pas aux dés ?
Proposition de plan :
1- Dieu joue aux dés : l'importance du hasard :
Le monde selon Darwin
De nos jours, la théorie de la sélection naturelle prés entée par Darwin est largement c onnue et c'est généralement celle qui est adoptée, d'un point de
vue scientifique et culturel, et enseignée pour rendre c ompte de l'his toire de l'espèce humaine.
(sauf par certaines communauté religieuses qui
continuent de la considérer c omme une hérésie)
A insi, pour Darwin, tout n'est que hasard et seuls les bons has ards, les hasards heureux, les plus ingénieux, les plus originaux résistent à la sélection
naturelle et sont conservés.
A insi, selon cette théorie, l'évolution des espèc es ne suit pas un projet, elle est due au hasard et à l'apparition non programmée de caractéristiques
particulières qui sortent de la normalité et qui, compte tenu des circ onstances dans lesquelles elles apparaissent, s ont c onservées et s'imposent par la
suite comme la normalité, car mieux adaptées.
En ce sens, Dieu joue aux dés.
C ependant, Si, d'un point de vue biologique, la théorie de l'évolution est satisfaisante, l'est-elle aussi d'un point de vue
métaphys ique ? En effet, cette théorie ne fait pas référenc e au principe divin.
Le hasard de la nature ne peut-il pas être compatible avec l'existence d'un
projet divin pour l'humanité ?
2- L'intentionnalité de Dieu.
La tradition religieuse n'est pas immédiatement compatible avec cette thèse scientifique et leurs principes semblent en contradiction
C réationnisme et intentionnalité de Dieu qui établit le projet du monde.
P assage du C haos au C osmos , monde organisé.
V oltaire : Dieu est le grand horloger, le grand architecte de l'univers.
Exemple de la Genèse dans la Bible.
Dieu crée le monde en 7 jours, selon un certain process us, d'une manière méthodique.
Il sait ce qu'il fait.
Importance des déterminismes naturels : l'évolution de c haque être s'organise s elon un schéma préétabli et considéré comme celui de la normalité.
A insi, un arbre ne peut que croître, un homme possède deux yeux, etc.
O béissance à un ensemble de lois.
Dans l'A ntiquité, la croyance en l'exis tence d'un fatum est au centre des vies.
Pour les grecs, les hommes sont soumis à la puissance du destin, qui
est l'expression de la volonté et des caprices des dieux.
Exemple : le mythe d'oedipe qui montre qu'il est impossible d'éc happer à la fatalité de sa
destinée.
A insi, l'homme est soumis à des déterminis mes qui lui sont extérieurs et qui limitent sa liberté.
Il existe aussi l'idée d'une P rovidence divine qui agit en vue d'un but pour l'humanité.
C ette thès e est notamment présente chez les penseurs chrétiens
qui parlent d'un projet divin.
3- Dépasser le débat :
La question de la liberté humaine :
C omme nous l'avons abordé dans notre problématique, la question de savoir si Dieu a un projet pour l'homme ou s 'il s'en remet simplement au hasard
soulève la ques tion de la liberté de l'homme.
La croyance en une exis tence divine n'est pas forcément incompatible avec la liberté de l'homme.
De même que le hasard ne favoris e pas forcément
non plus la liberté.
En effet, Leibniz établit une différence entre n é c e s s ité et obligation afin de permettre à la volonté divine déterminée de s'accorder avec la liberté
humaine.
Il s'appuie sur l'exemple de C ésar.
Il est certain qu'il franchira le Rubicon mais il n'est pas néc essaire qu'il
le fasse.
« […] mais ces vérités, quoique assurées, ne laissent pas d'être contingentes, étant fondées sur le libre
arbitre de Dieu ou des créatures, dont le choix a toujours ses raisons qui inclinent sans nécessité » (Discours de
métaphysique).
Enfin, nous finirons en mentionnant l'idée selon laquelle le hasard est rationalisable et que hasard et déterminisme ne
sont pas incompatibles.
P our cela, il faut se représenter l'événement fortuit c omme la renc ontre de deux séries
causales indépendantes .
De ce point de vue, le hasard n'est pas négation de la cause déterminé mais il devient une
conséquence du croisement entre plusieurs causes.
Exemple : parce qu'un tableau est mal accroché, il va tomber
conformément aux lois de l'apesanteur.
C f.
C ournot, Essai sur les connais sances.
Conclusion :
La question « D ieu joue t-il aux dés » rend donc avant tout compte d'un débat intellec tuel moderne entre créationniste et
évolutionniste.
C ependant, il faut disc erner les domaines différents qui entrent en réalité en compte dans ce débat.
Si la
théorie de l'évolution est scientifique, le créationnisme relève plus de la métaphysique et du spirituel, du religieux.
Q uand
l'un s'appuie sur des analyses concrètes, sur des preuves scientifiques, l'autre relève du domaine de la foi et de la
croyance et ne peut être prouvé.
C ependant, se poser cette question permet d'aborder le statut de l'homme, de son existence dans le monde et de son
statut d'être libre tout en mettant en avant l'idée que le hasard et intention ne s'opposent pas forcément..
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