Dieu existe-t-il ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
Exister / Existence:
* Exister: qualifie le fait d'appartenir à un ordre quelconque de réalité même abstrait.
Être réellement, constituer une
partie du monde sensible.
* Existence: Par opposition à néant: le fait d'être ou d'exister.
Par opposition à essence: mode d'être de l'homme,
en tant qu'il ne se laisse enfermer dans aucune essence ou nature déterminée
Dieu
Les attributs de Dieu, comme entité transcendante créatrice du monde, sont traditionnellement : sur le plan
métaphysique, l'éternité, l'immutabilité, l'omnipotence et l'omniscience ; et sur le plan moral, l'amour, la souveraine
bonté et la suprême justice.
Nous examinerons ici les différents arguments proposés en faveur de l'existence de Dieu.
Nous indiquerons
également les critiques que les incroyants adressent à ces arguments; notre exposé s'efforcera de rester objectif et
de ne trahir la pensée ni des uns ni des autres.
Nous désirons seulement ici proposer au lecteur une information
sommaire mais précise susceptible de guider ses réflexions personnelles.
1° DIEU, CAUSE DU MONDE
On peut présenter cet argument sous deux formes concrètes.
Ou bien Dieu est posé comme cause ultime des
phénomènes : chaque phénomène a une cause, cette cause en a une autre, celle-là une autre encore, mais il faut
bien s'arrêter quelque part et poser une cause première du phénomène qui est Dieu.
Ou bien Dieu est posé — dans
les termes que saint Thomas emprunte à Aristote — comme le « premier moteur de l'univers ».
Il y a du mouvement
dans le monde : par exemple l'embryon devient un adulte.
Il était un adulte « en puissance », il sera un adulte « en
acte ».
A tout moment dans le monde ce qui était virtuel, ce qui était «en puissance» devient « actuel », réel.
Mouvoir c'est faire passer de la puissance à l'acte, être mû c'est subir cette transformation, ce passage.
Le corps
qui est mû transmet son mouvement à un autre.
Mais il faut bien, à l'origine, poser une source du mouvement.
Comme dit saint Thomas : « il faut arriver à un premier moteur qui ne soit mû par nul autre et tout le monde
comprend que cela est Dieu ».
D'une façon plus générale, on peut dire que l'univers est contingent, qu'il n'a pas en lui-même sa raison d'être.
On
peut se demander : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien du tout? ».
La réponse à cette question serait
précisément que Dieu est 1' Être nécessaire dans lequel le monde trouve sa justification et sa raison d'être.
On a adressé à ces arguments diverses critiques.
L'argument du premier moteur paraît à certains très démodé : en
effet Aristote et saint Thomas (1) semblent supposer que seule l'immobilité est normale, naturelle, tandis que le
mouvement a besoin d'une explication.
Depuis le XVIIe siècle, la physique n'envisage-t-elle pas les choses
autrement? Nous admettons (c'est le principe d'inertie) qu'un corps en repos reste en repos et qu'un corps en
mouvement uniforme conserve son mouvement si aucun autre facteur n'intervient pour modifier son état de repos
ou de mouvement.
Le mouvement uniforme est donc aussi naturel que le repos.
C'est le repos qui est pour la
dynamique moderne un cas particulier du mouvement.
L'argument d'Aristote est pré-galiléen.
L'argument par la causalité (Dieu invoqué pour clore, ou plutôt pour inaugurer
la série des causes et des effets) a été critiqué par Kant.
Selon Kant, la
raison peut faire un usage légitime et un usage illégitime du principe, de la «
catégorie » de causalité.
Si je dis que l'échauffement d'une barre de métal est
cause de la dilatation de cette barre de métal, je me sers à bon droit de la
catégorie de cause.
En effet, les deux phénomènes, l'échauffement et la
dilatation, sont donnés dans l'expérience et l'esprit humain n'a plus qu'à les
relier par la catégorie de causalité.
Mais quand la raison avance que Dieu est
cause du monde, un seul terme de cette relation — le monde — est une
donnée d'expérience et l'autre, Dieu, est supposé de toutes pièces.
La raison
a le droit d'utiliser la catégorie de cause pour relier deux faits donnés dans
l'expérience, mais elle n'a pas le droit d'abuser de la catégorie de cause, pour
imaginer quelque chose en dehors des phénomènes, de l'expérience réelle (1).
Le principe de causalité est une invitation à découvrir, non une permission
d'inventer.
Comme le dit un interprète de Kant : « on a le droit de chercher
de la causalité dans le monde, on n'a pas le droit d'inventer une causalité du
monde ».
Dieu?
Brunschvicg a présenté une critique analogue : pourquoi le monde existe-t-il?
On invoque Dieu.
Mais les exigences du principe de causalité ne nous
pousseront-elles pas à réclamer une cause à Dieu? « L'existence d'un
Créateur incréé est en contradiction flagrante avec le principe au nom duquel nous nous flattions d'avoir réussi à
faire surgir du néant la Cause première.
» Si on accepte un Dieu sans cause, ne peut-on aussi bien et plus
simplement accepter un monde sans cause?
2° DIEU, SOURCE DE L'ORDRE DU MONDE
C'est un argument très ancien et très célèbre.
Le monde ne paraît-il pas être l'oeuvre d'une souveraine Intelligence?.
»
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