Dieu est-il la cause absolue ?
Extrait du document
«
[Il n'y a qu'une seule cause au sens rigoureux du terme, c'est-à-dire cause efficiente, et c'est Dieu.
Dieu
seul possède l'efficace, la puissance d'agir.
Les «causes naturelles» ne sont que les «occasions» de son
action.]
La toute-puissance souveraine de Dieu est absolue
Dieu seul est créateur.
Imaginer qu'il y a dans la nature des causes efficaces, c'est blasphémer.
C'est
supposer de petites divinités à l'oeuvre dans les choses, c'est sombrer dans le paganisme.
Pour Malebranche,
inventeur de l'occasionnalisme, Dieu n'est pas seulement l'unique objet de la connaissance, il est la seule
cause qui agisse dans l'univers.
L'occasionnalisme est une position philosophique extrêmement simple, connue
chez Malebranche mais il y en d'autres formes plus mystiques par exemple chez Arnold van Geulincx, un auteur
hollandais d'avant Spinoza.
L'occasionnalisme consiste à dire que Dieu agit partout, mais à l'occasion de ce
que font les créatures.
C'est une manière de faire entrer en quelque sorte la présence absolue et principielle
de Dieu dans les actions de détail et les interactions causales qui se passent dans la nature, en sorte qu'il n'y
a pas un abîme entre ce qui est naturant et ce qui est naturé.
Il n'y a pas cette de délégation de causalité
qui est comme une diminution de la puissance totale de Dieu – on peut se la représenter comme une perte de
son efficacité totale à agir dans le monde -, mais c'est à l'occasion de ces actions ponctuelles que se
manifeste la puissance de Dieu.
Dieu, premier moteur
Dans le monde physique tout change, tout se meut.
Ou plus exactement tout est mû.
Le mouvement consiste
en effet à passer de la puissance à l'acte, ce qui exige l'action d'un être en acte sur celui qui est en
puissance : celui qui a le savoir le transmet à celui qui ne l'a pas.
Tout ce qui est mû est mû par un autre qui
est déjà en acte et lui transmet sa perfection, sa force, sa nature.
Mais cette autre chose a elle-même reçu
ce qu'elle donne à présent, de telle sorte qu'on peut remonter ainsi longtemps.
Mais il faut s'arrêter.
Sinon on
se retrouve dans une situation absurde : le changement est toujours transmis sans jamais être produit, un
peu comme une lumière qui serait toujours reflétée, de miroir en miroir, sans avoir jamais été émise.
Il faut
donc un premier moteur, qui n'ait pas lui-même été mû, un Premier Moteur immobile.
C'est Dieu.
Parfaitement
en acte, sans matière, il est une pure pensée.
Il meut toutes choses en les attirant vers lui, il meut comme un
objet d'amour, sans toucher.
Les causes naturelles ne sont que des effets
Il ne faut pas dire d'aucune chose créée qu'elle cause un effet.
Notre volonté même, qui pourtant semble
posséder l'initiative propre à une puissance efficace, ne cause rien car elle ne crée rien.
Il faut seulement dire
qu'un effet se produit à l'occasion d'un événement ou d'une volonté en vertu d'une loi établie par Dieu..
»
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