Devons-nous nous méfier de nos certitudes ?
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POUR DÉMARRER
Voici un sujet en apparence paradoxal, car par définition, la certitude, ce degré le plus fort de l'assentiment, cette
adhésion pleine et entière à une proposition, nous renvoie à l'absence de doute au sein de notre esprit, et par
conséquent, une attitude soupçonneuse vis-à-vis de la certitude paraît absurde.
N'est-ce pas la certitude qui est
l'un des fondements de la philosophie cartésienne, n'est-ce pas elle qui nous permet d'agir avec assurance ?
CONSEILS PRATIQUES
Vous devez.
vous demander, après avoir bien défini le sens des termes, quelle est l'origine de nos certitudes.
Selon
les démarches plus ou moins rigoureuses que nous avons faites pour les acquérir, on conçoit qu'elles peuvent être
remises en question par un examen plus attentif ou par des événements nouveaux.
C'est fréquemment le cas des
certitudes de type scientifique, par exemple.
Vous pouvez alors construire un plan dialectique, qui débouche sur une
conclusion appelant à la prudence que nous devons conserver dans toutes nos démarches.
L'épistémologie moderne et
contemporaine va dans ce sens : avec Bachelard ou Popper, elle considère la certitude comme un simple état
psychologique subjectif.
BIBLIOGRAPHIE
Karl POPPER, La logique de la découverte scientifique, Payot, pp.
41sq.
SPINOZA, Éthique, Prop.
43 et scolie de la 2e partie, Garnier-Flammarion.
Traité de la réforme de l'entendement,
Vrin.
I- QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ?
Le sujet invite à s'interroger sur la valeur et la signification de nos certitudes.
Sont elles pour nous garantes de
notre accès à la vérité ou constituent-elles au contraire un obstacle insurmontable à son expérimentation ?
Cette double question vient de ce que nos certitudes n'ont pas la même valeur selon qu'elles sont sensibles (et
renvoient à une opinion arbitraire ou à un préjugé scientifiquement infondé), ou morales, lorsque notamment elles
traduisent une aspiration à laquelle ni la science ni la raison ne peuvent apporter de réponse.
En outre, il importe de différencier la nature subjective des certitudes qui nous étreignent, à tort ou à raison, du
caractère objectif et universel qui définit l'essence même de la vérité.
Autrement dit, il s'agit de distinguer ce qui peut faire l'objet d'une expérimentation intime (le certain) , de ce qui est
conforme à une réalité extérieure, c'est-à-dire à la fois vérifiable et expérimentable (le vrai).
Enfin, il faudra se demander au nom de quoi, c'est-à-dire de quelle obligation, morale ou logique, s'impose à nous ce
sentiment de méfiance ?
II - UNE DÉMARCHE POSSIBLE.
A - DISTINCTION DE DEUX CERTITUDES : DE LAQUELLE FAUT-IL SE MÉFIER ?
Le propre de la certitude, on l'a mentionné, est qu'elle ne peut faire l'objet d'une vérification par l'expérience.
Il convient de distinguer toutefois deux sortes de certitudes :
D'une part, les certitudes qui sont des préjugés, situés en deçà de la science, et que celle-ci peut convertir, c'està-dire, travailler et ré élaborer.
D'autre part, les certitudes morales ou religieuses, situées au-delà de la science, et dont celle-ci ne peut garantir la
vérification.
Il convient ainsi de se méfier des préjugés, de l'opinion (la "doxa" platonicienne).
Ceux-ci relèvent de l'apparence
trompeuse, de l'illusion et ne font que plonger celui qui s'y livre dans un monde incertain et mouvant, dans
l'obscurité de la caverne.
La "connaissance" que les préjugés nous livrent n'est qu'arbitraire, c'est-à-dire non fondée.
B - DE LA NÉCESSITÉ DE VIVRE AVEC DES CERTITUDES.
La science n'apporte pas de réponse à tous les problèmes.
Kant, dans L'Antinomie de la Raison Pratique, nous montre la nécessité de fonder la croyance en l'immortalité de.
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