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Devoir: obligation et contrainte ?

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« Définition des termes du sujet: CONTRAINTE : Force ou coercition extérieure qui empêche l'action volontaire.

Ne pas confondre avec obligation, qui émane de la volonté. DEVOIR: 1) Obligation morale, opposée à obligation juridique; le devoir est une obligation interne au sujet, l'obligation juridique une obligation externe (une contrainte). 2) Le problème sous-jacent consistant à trouver le fondement de cette obligation, Kant fera du devoir un absolu: "Le devoir est la nécessité d'accomplir l'action par pur respect pour la loi." 3) Un devoir: tout ce qui correspond à une obligation morale. Lorsqu'une avalanche se produit dans une zone à risque, nous disons : « cela devait arriver ».

Le verbe devoir, ici, indique que l'on pouvait prévoir sa survenue.

Les lois de la nature sont telles que, dans certaines conditions, un phénomène en entraîne nécessairement un autre. Mais si l'on dit « par conséquent, on ne doit pas skier à cet endroit », « devoir » prend un sens tout autre.

Une obligation est exprimée, distincte de la contrainte de la loi naturelle.

Or, il est toujours possible de désobéir à une obligation, pas à une contrainte.

En effet, dans toute forme de devoir, est supposée la liberté de ne pas s y plier Néanmoins, la société, par le conditionnement qu'elle provoque, n'impose-t-elle pas des devoirs de façon contraignante ? Devoir et obligations sociales. Dans la nature, les limites sont celles du nécessaire, de l'impossible et du possible.

En revanche, dans toute culture il est question de prescrit, d'interdit et de permis, qui dessinent le cadre de ce qui peut être en fonction de ce qui doit être.

L'homme élabore des règles et des valeurs qui instaurent et garantissent l'ordre social à partir de ces critères du devoir-être.

Ainsi, un enfant intègre, à sa façon de penser et d'agir, des valeurs qui le déterminent sans qu'il en ait conscience et qu'il l'ait voulu, choisi.

De même, aux fonctions sociales sont attachés des charges et devoirs qui s'inscrivent dans le comportement des individus qui les occupent.

L'enfant « fait ses devoirs », le fonctionnaire est tenu à un « devoir de réserve » et le soldat « accomplit son devoir » en obéissant à un ordre. Mais alors, les obligations sociales ne sont-elles pas avant tout imposées comme des contraintes ? Le conditionnement social en est un exemple. Cependant, par sa volonté, l'homme peut se libérer de l'emprise étouffante de contraintes sociales excessives. L'homme peut remplir ses devoirs sans pour autant en être prisonnier.

Mais, du même coup, se repose la question de l'obéissance à des devoirs sans lesquels une société ne pourrait faire corps.

En effet, la simple possibilité de désobéissance à une obligation conduit, par réalisme, à penser la nécessité d'une contrainte réglée en vue de l'ordre social. Devoir civique et contrainte. Le droit politique, posé par la raison, en est l'exemple.

Il implique le respect de devoirs civiques, dont le premier est la connaissance et le respect des lois.

Or, seul l'usage légal de la contrainte donne au droit la force qui peut lui manquer pour s'imposer à la conscience : un citoyen a des droits, mais il est aussi assujetti à des devoirs, dont le premier est le respect du droit des autres.

La sanction pénale est la conséquence juridique de la désobéissance à l'obligation légale.

Mais si l'on dit que le condamné doit purger sa peint il s'agit ici d'une nécessité, d'une contrainte puisqu'il n'a plus la liberté de choisir.

En s'opposant à l'accomplissement de la peine, il entre en conflit ouvert avec la Cité. L'obéissance à la loi doit être librement consentie, donc un effet de la volonté du citoyen.

Or, cela n'implique-t-il pas que le fondement du droit est en accord avec le caractère moral du devoir ? Devoir et impératif catégorique La dimension morale du devoir est au fondement de tous ses aspects, non seulement politiques mais aussi de convenance sociale : au sommet de la hiérarchie des valeurs, l'esprit est en quête d'un absolu.

Cela permet de comprendre que, si cultures et histoire nous montrent que les devoirs sont relatifs, il ne faut pas pour autant renoncer à s'interroger sur l'existence d'une valeur absolue et d'une obligation universelle. Or, peut-on penser un tel devoir qui, supérieur à tous les autres, serait un « impératif catégorique » (Kant) ? Chacun sait, par exemple, que si l'on ne doit pas mentir, c'est parce que le mensonge est condamnable par principe, c'est-à-dire en soi, quelles que soient les conditions empiriques et les conséquences.

Ce « principe pratique suprême », c'est-à-dire moral, seule la raison peut le penser.

Et si ma maxime dit ce que je veux faire, la loi morale dit ce que je dois faire.

Il est donc de ma responsabilité de rapporter l'une à l'autre et de me déterminer à agir en fonction de mon jugement.. »

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