Devoir de Philosophie: Expliquez en quoi consiste la prétention à « connaître les choses par l’entendement des autres hommes ». Donnez-en des exemples.
Publié le 26/02/2024
Extrait du document
«
A) Éléments d’analyse
1.
Expliquez en quoi consiste la prétention à « connaître les choses par
l’entendement des autres hommes ».
Donnez-en des exemples.
→ La prétention à "connaître les choses par l'entendement des autres
hommes" se réfère à l'idée selon laquelle nous pouvons acquérir certaines
connaissances en acceptant et en adoptant les opinions, les idées ou les
enseignements d'autres personnes sans nécessairement les comprendre
profondément par soi-même.
Cela implique une confiance dans l'autorité
intellectuelle d'autrui, souvent basée sur la réputation, le prestige ou l'autorité
de la source.
Cela revient donc à accepter passivement et à s’approprier une
connaissance que d'autres affirment être vrai, sans exercer son propre
jugement critique sans les remettre en question.
En somme, la prétention à
"connaître les choses par l'entendement des autres hommes" se caractérise par
une acceptation passive et une dépendance excessive à l’égard des idées et des
opinions des autres, au détriment de son propre processus de pensée critique
et de compréhension personnelle.
Cela peut conduire à une connaissance
superficielle et fragile, car elle repose sur la confiance en l'autorité plutôt que
sur la compréhension personnelle des fondements des idées.
Un exemple
contemporain de cette prétention pourrait être un étudiant qui, au lieu de
remettre en question les informations présentées par un enseignant ou un
livre, les accepte aveuglément comme étant vraies.
Ce même étudiant pourrait
également adopter les opinions populaires ou les croyances de son cercle
social sans jamais les remettre en question ou les examiner de manière
critique.
Un autre exemple pourrait être quelqu'un qui suit les directives d'un
gourou sans se poser de questions, prenant pour acquis que leur
compréhension est correcte et complète.
Cette personne ne cherche pas à
comprendre les concepts ou les idées par elle-même, mais préfère simplement
accepter ce qui est présenté par d'autres comme étant la vérité absolue.
2.
Pourquoi, d’après l’auteur, adopter les opinions d’autrui ne saurait-il
constituer une « véritable science » ?
→ John Locke avance que l’adoption passive les opinions d'autrui ne
constitue pas une "véritable science" en raison de l’absence de l’appropriation
et la compréhension personnelle des fondements de ces opinions et idées.
Selon Locke, la véritable science repose sur la connaissance directe et la
compréhension individuelle des choses.
En d'autres termes, le simple fait
d'accepter passivement ce que d'autres affirment comme étant vrai, sans
remettre en question ni comprendre par soi-même les fondements de ces
opinions, ne conduit pas à une véritable compréhension ou maîtrise de la
matière en question.
Locke veux faire comprendre que lorsque quelqu'un
adopte une opinion sans la comprendre par lui-même, il ne possède pas une
connaissance réelle, mais plutôt une croyance basée sur l'autorité de la source.
Locke soutient que cela équivaut à une sorte d'"entêtement" ou d'obstination,
car la personne ne s'engage pas activement dans le processus de
compréhension et de construction de la connaissance.
Les opinions adoptées
2
de cette manière sont comparées à des "lambeaux" ou à de la "monnaie
d'emprunt", inutiles et fragiles qui manquent de valeur réelle pour celui qui les
détient, car ils ne reposent pas sur une appropriation personnelle et une
compréhension profonde.
Pour Locke, la véritable science et la véritable
richesse intellectuelle repose sur une compréhension personnelle et active des
fondements des idées.
Cela signifie que pour qu'une connaissance soit
considérée comme scientifique, elle doit être basée sur une démarche
intellectuelle rigoureuse, incluant l'examen critique des idées, la recherche de
preuves et la construction d'arguments solides.
Adopter les opinions d'autrui
sans les comprendre soi-même ne permet pas d'atteindre ce niveau de
compréhension approfondie.
En résumé, adopter passivement les opinions
d'autrui, sans examen critique, ne peut donc pas être considéré comme une
approche scientifique au sens où Locke l'entend.
3.
Expliquez : « dans les sciences, chacun n’est riche que de ses
connaissances réelles, celles dont il comprend lui-même les fondements.
»
→ Lorsque John Locke affirme que "dans les sciences, chacun n’est riche que
de ses connaissances réelles, celles dont il comprend lui-même les
fondements", en d'autres termes, il met en avant une véritable richesse de
connaissances dans les sciences ne peut être obtenue que lorsque quelqu'un
comprend pleinement les bases théoriques, les principes fondamentaux et les
méthodologies sous-jacentes à un domaine particulier.
Cette compréhension
va au-delà de la simple répétition de ce que d'autres ont dit ou écrit, elle
implique une appropriation active et une assimilation personnelle des
concepts.
Selon lui, avoir des connaissances réelles signifie non seulement
posséder des informations, mais aussi les comprendre profondément.
Cette
perspective s'inscrit dans une approche empiriste de la connaissance, où
l'expérience personnelle et la compréhension directe des faits sont considérées
comme cruciales.
Par exemple, dans le domaine de la physique, une personne
peut apprendre par cœur les lois de Newton ou les principes de la
thermodynamique, mais sa véritable richesse en tant que scientifique ne sera
réalisée que lorsqu'elle comprendra pourquoi ces lois ont été formulées de
cette manière, comment elles sont appliquées dans différents contextes, et
comment elles s'intègrent dans un cadre plus large de compréhension du
monde physique.
Ainsi, selon Locke, la véritable richesse de connaissances
dans les sciences réside dans la capacité à saisir les fondements de la
connaissance de manière personnelle et profonde, plutôt que de simplement
accepter les connaissances superficielles ou les opinions des autres.
Cela
reflète l'importance accordée à la raison et à la réflexion personnelle dans la
construction du savoir scientifique selon la perspective de John Locke.
B) Éléments de synthèse
1.
Quelle est la question à laquelle l’auteur tente ici de répondre ?
→ Dans l'extrait de l'essai "Essai sur l'entendement humain" de John Locke,
l’auteur tente ici de répondre à la question de la manière dont nous devrions
acquérir et évaluer nos connaissances.
Pour ce faire, il explore la manière dont
les individus acquièrent des connaissances, la validité des sources
d'information, et l'importance de la compréhension personnelle dans la
3
formation d'une véritable science.
Il cherche à déterminer si le simple fait
d'accepter les idées d'autrui sans les comprendre par soi-même peut conduire
à une véritable acquisition de connaissances, en particulier dans le domaine de
la science et de la philosophie.
En exposant sa vision selon laquelle la
véritable richesse intellectuelle réside dans la compréhension personnelle des
fondements de la connaissance, Locke aborde la question plus large de la
nature de la connaissance authentique et de la manière....
»
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