Développer sa personnalité, est-ce cultiver son égoïsme ?
Extrait du document
«
Introduction.
— Si le succès aux examens, preuve d'un certain savoir, est la condition à peu près indispensable de
nos jours pour entrer dans beaucoup de carrières, c'est la personnalité et non le savoir qui fait les grands hommes.
Aussi, peut-on se demander si développer sa personnalité ce n'est pas cultiver l'égoïsme.
A.
Cultiver sa personnalité dans le seul but de jouir de soi-même serait évidemment égoïste.
De plus, cet égoïsme
mènerait rapidement à l'égotisme qui consiste à cultiver en soi, en faisant abstraction de toute considération de
bien et de mal, ce qu'il peut y avoir d'original, de singulier et même de pervers.
B.
Chercher à développer sa personnalité avec une intention moralement louable — sentiment du devoir, désir d'être
utile, etc.
— ne saurait être taxé purement et simplement d'égoïsme, puisque cette recherche suppose qu'on place
quelque chose au-dessus de soi.
Néanmoins, ce n'est pas sans danger d'égoïsme ni même le plus souvent sans
quelque égoïsme inconscient que l'homme se prend lui-même pour but de ses efforts et s'observe pour juger de sa
perfection.
C.
C'est pourquoi le mieux paraît être de développer sa personnalité, mais sans chercher ce développement, et
surtout sans cultiver ce qui peut paraître plus personnel.
La fidélité au devoir, la poursuite de quelque bel idéal, le
dévouement à une grande cause, la réflexion personnelle, le travail constant : voilà les moyens d'acquérir une
personnalité d'autant plus authentique qu'elle n'aura pas été cherchée.
Conclusion.
— Sans doute, la personnalité est la première des valeurs humaines, mais on ne l'acquiert pas comme
on acquiert un savoir ou un savoir-faire, par des exercices méthodiquement organisés à cet effet.
« La personnalité
authentique ne s'acquiert qu'à force d'impersonnalité voulue et d'abnégation dans la recherche, et l'influence
étendue, impersonnelle en ce sens, ne s'obtient que grâce à cette personnalité » (H.
de Lubac, Paradoxes », p.
48.)
Dans la mesure où on reste, comme l'égoïste, centré sur soi-même, on peut cultiver ce qu'on appelle ou ce qu'on
croit être sa personnalité, on ne développe pas une personnalité véritable..
»
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