Aide en Philo

DESCARTES: la précipitation et la prévention

Extrait du document

Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle : c'est-à-dire, d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et distinctement en mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute. Le second, de diviser chacune des difficultés que j'examinerais, en autant de parcelles qu'il se pourrait, et qu'il serait requis pour les mieux résoudre. Le troisième, de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés, pour monter peu à peu, comme par degrés, jusqu'à la connaissance des plus composés; et supposant même de l'ordre entre ceux qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres. Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers, et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre. DESCARTES

« Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle : c'est-à-dire, d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et distinctement en mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute. Le second, de diviser chacune des difficultés que j'examinerais, en autant de parcelles qu'il se pourrait, et qu'il serait requis pour les mieux résoudre.

Le troisième, de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés, pour monter peu à peu, comme par degrés, jusqu'à la connaissance des plus composés; et supposant même de l'ordre entre ceux qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres. Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers, et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre. Citer les principes de la méthode dans un sujet sur la vérité (« Y a-t-il des vérités absolues ») Pour Descartes, tous les hommes sont doués de raison et sont capables de découvrir par eux-mêmes des vérités universelles (mathématiques en particulier).

«Le bon sens, dit-il, c'est-à-dire la faculté de distinguer le vrai du faux, est la chose du monde la mieux partagée».

Mais si tous les hommes sont égaux en raison, ils ne sont pas tous égaux quant à l'usage qu'ils font de leur raison.

La plupart des hommes parlent et jugent sans réfléchir.

L'idée d'une «méthode», c'est l'idée de règles qui permettraient de faire un usage rationnel de la raison.

Celui qui ferait un tel usage de sa raison, pour Descartes, serait capable de découvrir à coup sûr des vérités nouvelles, et tout à la fois de fonder l'édifice de la science et de le développer. Cette méthode, Descartes la tire de la géométrie, science dont il dit qu'elle est la seule jusqu'ici à avoir fourni des résultats certains.

Les règles qui la composent sont au nombre de quatre: 1.

la règle de l'évidence (n'admettre comme point de départ de nos raisonnements que des vérités absolument évidentes); 2.

la règle de l'analyse (décomposer un problème complexe en un ensemble de sous-problèmes simples); 3.

la règle de la synthèse (remonter de la solution des problèmes simples à la solution du problème complexe); 4.

la règle des dénombrements (toujours vérifier et revérifier les raisonnements). C'est à partir de cette méthode que Descartes se pose la question: quelle est la première vérité, qui devra être (d'après la première règle) d'une évidence absolue, sur laquelle baser ensuite tous nos raisonnements? La réponse à laquelle il parvient, après avoir rejeté comme faux tout ce qui pouvait présenter le moindre doute, y compris les mathématiques, y compris l'existence du monde tout entier, c'est: «je pense donc je suis».

Un être pensant ne peut pas douter qu'il ne pense pas, car en en doutant il penserait encore et donc confirmerait encore son existence.

Pour Descartes, il y a donc une vérité absolue qui est «j'existe».

Et à partir de là, Descartes, par la suite de son raisonnement en vient aussi à démontrer l'existence du monde physique et son intelligibilité. Citer les principes de la méthode dans un sujet sur la religion («La connaissance rationnelle est–elle compatible avec les dogmes religieux ?») Quoique Descartes se prétende pieux et respectueux de l'Église, ses raisonnements ne plaisent pas beaucoup aux religieux.

En effet la pensée de Descartes est une pensée qui rejette toute autorité.

Pour lui, tous les préjugés, toutes les idées reçues et non démontrées doivent être ré-interrogées si l'on veut pouvoir les considérer comme des vérités.

Pour Descartes, ce n'est pas incompatible avec la religion puisque, après avoir démontré sa propre existence, Descartes démontre également que Dieu existe (puisque Dieu est l'être parfait et que l'existence est une plus grande perfection que la non-existence).

Mais, du point de vue de l'Église, l'existence de Dieu doit être admise par un acte de foi, et non par une démonstration.

De même, les Saintes Écritures doivent être considérées comme la source la plus haute de la vérité, sans qu'il y ait à chercher ailleurs.

Lorsque Descartes dit qu'il faut se détourner des livres pour étudier directement «le grand livre du monde», il met en danger les dogmes religieux.

La quatrième règle de la méthode est peut-être, de ce point de vue, la plus transgressive, car appelée à revérifier sans cesse les raisonnements, c'est dire qu'aucune parole n'est sacrée et que tout discours peut et doit être examiné, par n'importe qui.

Pour Descartes, ce n'est pas incompatible avec la religion, mais ce sont les prêtres qui ne sont pas d'accord.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles