DESCARTES: «Connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux [...] nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de
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Thème 357
DESCARTES: «Connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux [...] nous les
pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme
maîtres et possesseurs de la nature.»
PRESENTATION DE L'OUVRAGE "DISCOURS DE LA METHODE DE DESCARTES
Premier texte philosophique paru en langue française, préfaçant les Essais scientifiques, le Discours de la méthode
retrace le parcours intellectuel de son auteur, depuis l'incertitude de l'école et de ses livres jusqu'à la fondation
inébranlable du cogito et des fruits qui en découlent.
Descartes (1596-1650) prend ses distances avec le long héritage
aristotélicien véhiculé par la philosophie scolastique : cela se lit aussi bien dans la méthode défendue que dans la
conception mécaniste de la nature révélée en cinquième partie.
Si le but avoué du texte est de « représenter sa] vie
comme en un tableau » (I), on s'aperçoit vite que la « fable » contient une morale : elle pourrait être qu'il faut
s'efforcer de cultiver sa raison pour bien vivre, ce que Descartes montre en cheminant à travers des champs aussi
variés que la physique, la métaphysique et la morale.
Cinq ans avant les Méditations métaphysiques, le Discours
témoigne de cette recherche de fondements assurés pour la connaissance, fondements que le sujet ne saurait trouver
qu'en lui-même et qui s'inaugure dans une décision : « bâtir dans un fonds qui est tout à moi ».
C'est tant par ce geste
que par la défense d'une science articulée aux progrès de la technique que cette oeuvre marque l'entrée dans la
modernité.
L'homme est radicalement distinct des autres êtres.
«Nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.» Descartes, Discours de la
méthode (1637), VI.
• Contrairement à Aristote, Descartes (dans la lignée du christianisme) n'attribue pas une
âme à tous les êtres, mais seulement à l'homme.
Pour Descartes, les animaux ne sont pas
autre chose que des automates, seulement plus sophistiqués.
C'est la théorie des
«animaux-machines».
• Pour Descartes, l'homme a une âme qui lui confère la raison, mais aussi une volonté
«infinie», c'est-à-dire le libre-arbitre.
Or ce libre-arbitre, qui permet à l'homme de décider
souverainement une action, place l'homme en-dehors de l'ordre naturel.
Grâce à sa
volonté, l'homme échappe au déterminisme des lois de la nature.
• Dès lors, il se pose face à la nature et non pas simplement en elle.
C'est pourquoi
Descartes dit que si l'homme développe suffisamment les pouvoirs techniques que lui donne
sa raison, il sera «maître et possesseur de la nature».
• Avec Descartes est donc affirmée fortement l'existence d'un ordre humain, l'ordre de la
culture, qui a ses lois propres qui dépendent de la volonté de l'homme.
C'est là que se
développent l'agriculture et l'ensemble des techniques, la vie sociale et politique, la vie intellectuelle et artistique
Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous
sommes les héritiers.
Il s’agit de promouvoir une nouvelle conception de la science, de la technique et de leurs
rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».
Descartes n’inaugure pas seulement l’ère
du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde.
Si Descartes marque une étape essentielle dans l’histoire de la philosophie, c’est qu’il rompt de façon radicale
et essentielle avec sa compréhension antérieure.
Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la
philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l’on peut définir comme une réappropriation
chrétienne de la doctrine d’Aristote.
Plus précisément, il s’agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu’on enseigne dans
les écoles » une « philosophie pratique ».
La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la
contemplation sur l’action, le voir sur l’agir.
Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et
désintéressée, n’ayant d’autre but que de comprendre le monde, d’en admirer la beauté.
La vie active est conçue
comme coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux.
Descartes subvertit la tradition.
D’une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d’autre part la science cartésienne
ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.
Avec le cartésianisme, un idéal d’action, de maîtrise s’introduit
au cœur même de l’activité de connaître.
La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie
pratique ».
« Ce qui n’est pas seulement à désirer pour l’invention d’une infinité d’artifices qui feraient qu’on jouirait
sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s’y trouvent, mais principalement aussi pour la
conservation de la santé […] ».
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