Dépendre de quelqu'un est ce être aliéné?
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VOCABULAIRE:
AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.
2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas
moi.
3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est
pas moi (alter)." (Sartre).
Les autres hommes, mon prochain.
C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un
moi autre, une personne).
LIBERTÉ:
Ce mot, en philosophie a trois sens :
1° Libre arbitre.
Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun
d'eux.
2° Liberté de spontanéité.
S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être
contraint par une force extérieure.
3° Liberté du sage.
État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison.
Contre le sens commun, qui définit la liberté par la possibilité de l'assouvissement des désirs, Kant montre qu'il n'y a
de liberté que dans l'autonomie, c'est-à-dire l'obéissance à la loi morale, qui, issue de la raison, assure notre
indépendance à l'égard de tout motif extérieur et pathologique.
La liberté est alors non pas tant un fait qu'une exigence dont l'homme doit se montrer digne.
POUR DÉMARRER
Ne pouvoir se réaliser sans l'action ou l'intervention de l'autre, est-ce rendre étranger à soi-même son pouvoir
d'autodétermination et voir cette puissance nous échapper ?
CONSEILS PRATIQUES
Attention ! Un sujet ambigu, notez-le bien.
Il est des cas où la dépendance est aliénation.
Mais, très souvent, la
dépendance signifie apprentissage de la liberté.
Par exemple, l'enfant qui dépend d'autrui n'aliène nullement sa
liberté.
Le citoyen qui dépend de l'État ne l'aliène pas davantage, etc.
BIBLIOGRAPHIE
HEGEL, Morceaux choisis, Idées-Gallimard.
ROUSSEAU, Du contrat social, Bordas.
Émile, éditions de poche.
INTRODUCTION
Dépendance et aliénation : deux manières de vivre, et la relation avec l'autre (dépendance) et la relation avec soi
(aliénation).
Dépendre de quelqu'un d'autre que soi, en tant que je délègue une partie de mes obligations, de mes nécessités à
un autre, est-ce le signe d'une aliénation de soi, que je deviens étranger à moi-même ? Est-ce que dépendre
d'autrui modifie-t-il mon comportement ?
I.
Dépendance et aliénation : un même terme pour une même relation de sujétion entre deux
individus.
La dépendance est une relation particulière : celle qui s'établit entre une chose ou une personne avec une autre
dont elle dépend.
La dépendance ne qualifie pas uniquement une relation intersubjective (une relation entre deux
individus) mais qualifie aussi une relation entre un individu et une chose (par exemple : la drogue conduit à une
dépendance, dans la majorité des cas).
Entre deux individus, s'établit donc une relation de subordination et de
sujétion : les Anglais sont les « sujets » de Sa Majesté Elizabeth II, par exemple.
Il y a donc un rapport de domination entre les deux individus : l'individu dépendant est le dominé, puisqu'il ne peut
dominer sa dépendance envers un autre.
L'autre, cet autre dont il dépend, est le dominant dans la mesure où il ne
dépend que de lui : il a comme un ascendant sur celui qui dépend de lui.
Le dépendant aliène une partie de sa
volonté au profit d'autrui, celui dont il dépend : il ne peut se réaliser sans l'action de quelqu'un, ou de quelque
chose.
Tout dépend du « bon vouloir » de l'autre : il s'aliène donc une part de sa volonté, et de sa liberté d'action,
mais aussi de penser.
La sujétion renvoie à l'asservissement qui qualifie l'aliénation : privé de liberté, l'individu dépendant ne peut agir sans
le concours d'un autre que lui, et ce même dans des situations faciles.
La dépendance instaure une relation particulière : une relation de domination et de soumission.
Etre dépendant c'est
déléguer une partie de ses responsabilités, des ses obligations à autrui : être dépendant c'est donc s'aliéner soimême.
II.
Dépendance et aliénation : sommes-nous toujours soi-même, sans forcément dépendre.
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