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Défendre l'idée d'une nature humaine, est-ce renier la liberté des hommes ?

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« Introduction : L'idée d'une nature humaine évoque d'emblée l'idée que tout les hommes ont une essence ou une identité commune, naturelle.

Les hommes ainsi rassemblés sous le concept de nature humaine n'apparaissent plus comme individus absolument singuliers et différents les uns des autres, mais peuvent faire l'objet d'une même définition, et parce que leur identité commune est de nature, on peut alors penser qu'ils sont déterminés par la nature.

Mais défendre l'idée d'une nature humaine est-il nécessairement affirmer une nature déterminée de l'homme, et par conséquent, refuser de concevoir l'homme libre et indépendant de la nature ? En effet, si la définition de l'homme est déjà inscrite par la nature, on peut penser qu'il n'est pas lui-même son principe d'action, et qu'il ne peut affirmer son libre-arbitre, sa volonté à décider de ses actes, car il est régit par sa nature qui seule détermine ses actions.

Défendre l'idée d'une nature humaine, est-ce renier la liberté des hommes ? Il s'agit de comprendre si le déterminisme de la nature exclut toute liberté de l'homme, ou si l'homme l'on peut envisager une nature humaine qui laisse à l'homme l'usage de son libre-arbitre. 1ère partie : L'idée de nature humaine implique une certaine détermination de l'homme. - Parler de nature humaine, c'est faire fond sur l'essence de l'homme en tant que facteur d'intelligibilité stable de l'humanité.

L'idée de nature évoque l'idée de stabilité, d'immuabilité, et si la nature humaine est le principe de l'homme, sa cause, alors on peut penser que l'homme est déterminé.

En effet, de même que le monde animal ou le monde végétal ont leur propre nature, et sont déterminés à vivre et à être comme ils sont, l'homme serait engendré par la nature pour vivre sa vie d'homme, définie une fois pour toute par la constitution organique de l'être humain. L'homme est avant tout un être vivant, naturel, constitué d'une certaine manière, qui lui permet de vivre d'une certaine manière.

La nature humaine fait alors que l'homme doit boire, manger ce qui est comestible pour son organisme, dormir, se protéger d'une chaleur ou d'un froid excessif, etc. - La nature humaine ne permet en aucun cas que l'homme se passe de ces impératifs qui sont pour lui la condition de sa conservation.

On peut donc alors affirmer que l'idée de nature humaine implique un certain renoncement à la liberté dans la mesure où l'homme est déterminé par cet instinct de survie, ce que Rousseau nomme « l'amour de soi », qui le pousse à rechercher sa survie et son bien-être, et oriente donc ses actions.

L'homme obéit à sa nature et renonce à la liberté de s'y soustraire, en recherchant par exemple la douleur, ou le danger. -L'idée de nature humaine implique l'idée d'une conduite imposée à l'homme, de lois naturelles, et cependant par son caractère naturel, cette détermination semble consentie, acceptée, et par conséquent ne pas s'opposer positivement à la liberté de l'homme.

Agir contre-nature n'est pas dans l'intérêt de l'homme, et il est difficile d'évaluer le degré de libre volonté de l'homme lorsque celui-ci en réalité n'a pas vraiment de choix à faire.

Il n'y a affirmation de la liberté que lorsqu'il y a un choix possible.

Or la nature ne proposant rien d'autre à l'homme qu'être homme, ce dernier n'a pas de choix à faire, ou plutôt le choix de lui-même, qui ne semble pas être un renoncement à sa liberté. 2ème partie : L'idée de nature humaine comme disposition et puissance laisse à l'homme la liberté de réaliser ou non cette nature dont il dispose. - On peut penser que la nature humaine relève d'une disposition plutôt que d'une détermination nécessaire (ex : on parle de « bonne nature » pour qualifier une personne au caractère facile).

La nature de l'homme serait alors ce sur quoi l'homme se porte, ce vers quoi il tend, et non ce qui le constitue impérativement.

Ainsi, pour Aristote, la nature de l'homme, c'est le politique.

L'homme est un animal politique qui ne se réalise que dans la cité, c'est-à-dire en société.

La nature de l'homme pour Aristote est une disposition physique qui doit se réaliser dans la pratique.

En effet, il considère cette nature comme une disposition naturelle à une éthicité (ou une moralité) qui réclame l'achèvement collectif, c'est-à-dire la cité.

L'homme est pour Aristote un « animal politique » car il réalise son excellence au sein de la cité, c'est-à-dire dans la vie sociale.

L'humanité ne s'accomplit pas dans l'individu mais elle s'accomplit seulement dans une certaine perfection du développement qui excède l'individu et vise la collectivité.

Le caractère processuel et évolutif de la nature humaine rend compte de sa contingence et de sa versatilité : définie comme un programme que l'homme doit réaliser, la nature humaine laisse à l'homme le pouvoir de décision et de choix, et donc l'entière liberté de suivre le programme ou de s'y soustraire.. »

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