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De quoi nous libère la culture ?

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« Discussion : La culture semble être ce par quoi l'homme se différencie des autres animaux, d'où cette question récurrente de savoir si l'homme est un animal naturel ou culturel.

Dans cette perspective, la culture apparaît comme libératrice de l'instinct, du côté animal des hommes. Cependant, il faut tout de même se demander si l'homme a besoin d'être libéré de ses instincts et si finalement, il ne devient pas tout simplement prisonnier de la culture.

Car si la culture permet de se libérer de notre animalité, elle est aussi très discriminatoire et facteur de divisions sociales, et c'est ce côté segmentaire qui l'oppose à la sensation de liberté. Suggestion de plan : Première partie : La question posée semble insinuer que la culture est libératrice, que grâce à elle l'homme se libèrerait de quelque chose qui l'emprisonne.

Cependant il paraîtrait plus juste de dire que la culture permet la liberté.

Car l'une des principales conditions de la liberté c'est la liberté de choix qui doit être absolue car elle doit refléter la grande liberté des hommes en général.

Or cette liberté de choix ne peut exister que si l'individu est savant.

Par exemple si l'on propose à quelqu'un trois choix et qu'il n'est capable de comprendre qu'un seul des choix, on ne peut pas dire qu'il a été libre de choisir.

Car il prendra le seul et unique choix qu'il connaît et par conséquent il aura été prisonnier de son ignorance.

Ainsi choisir par dépit ne découle pas d'un acte libre.

C'est donc de cette ignorance que nous libère la culture car elle nous offre la possibilité de connaître et de devenir savants et par extension de nous affirmer comme libres. J.-P.

Sartre, Critique de la raison dialectique : « Ce que nous nommons liberté, c'est l'irréductibilité de l'ordre culturel à l'ordre naturel.

» Deuxième partie : « La culture se définit essentiellement par ce qui est partagé et transmis...

La culture c'est ce que nous avons en commun avec d'autres.

Toute la question est de savoir si cette culture sera la communication de tous ou la complicité de quelques-uns.

» Claude Roy, La main heureuse.

À chaque société, sa culture : la culture est le produit d'une société donnée : elle apparaît comme le ciment de celle-ci.

Tylor : « La culture, c'est ce tout complexe qui comprend le savoir, la croyance, l'art, le droit, la morale, la coutume et toutes les autres aptitudes et habitudes acquises par un homme en tant que membre de la société.

» La culture façonne la personnalité de l'individu.

Il existe des styles de vie propres à chaque société.

L'harmonie du groupe se réalise grâce à des valeurs, des normes sociales identiques à tous.

Durkheim met en évidence le rôle de la socialisation qui renforce la solidarité et évite les phénomènes de déviance.

Cette perspective relativiste met en évidence le fait qu'il n'y a pas de société sans culture, mais qu'à chaque société correspond un imaginaire, des mythes, des codes, même s'il existe des rattachements possibles à une culture plus vaste.

Et ce sont précisément ces codes précis qui nous enferment et nous sectionnent. Troisième partie : L'affaiblissement des grandes sous-cultures et le déclin des grandes institutions unifiantes se traduit par une hétérogénéité croissante des modes de vie.

La culture s'individualise, chacun invente son mode de vie.

« Il appartient à la culture, à la pensée comme conscience que l'individu prend sous la forme de l'universel, que je sois saisi comme personne universelle : en celle-ci tous sont identiques.

L'homme a cette valeur parce qu'il est homme, non parce qu'il est juif, catholique, protestant, allemand, italien, etc.

» Hegel, Principes de la philosophie du droit, 1821.

On se heurte donc à un paradoxe, tandis que la culture tente d'effacer les différences parce qu'elle les juge inacceptables (« II semble que la diversité des cultures soit rarement apparue aux hommes pour ce qu'elle est : un phénomène naturel, résultant des rapports directs ou indirects entre les sociétés; ils y ont plutôt vu une sorte de monstruosité ou de scandale.

» Lévi-Strauss, Race et Histoire, 1968.), elle renonce par ailleurs à apprécier ce qui est commun aux hommes pour marquer des disparités irréductibles suscitant la haine et la division et ainsi unissant les hommes.

Si la culture ne représente pas uniquement un facteur d'intégration, la situation est encore moins évidente avec la création.

Car celle-ci présuppose une attitude autant qu'une manifestation de dissidence par rapport aux normes et aux codes culturels en général et plus encore par rapport aux codes culturels de chaque milieu social ou culturel dans lequel elle se manifeste. Conclusion : La culture n'est pas libératrice mais c'est la condition de possibilité de la liberté.

C'est-à-dire que sans la culture l'homme n'a pas accès à la liberté de choix ce qui le ramène indéniablement à l'ignorance de l'animal, et à l'être naturel.. »

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