De quelles vérités l'histoire est-elle porteuse ?
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Le sujet semble partir du principe que l’histoire peut détenir et nous révéler certaines vérités, c’est-à-dire certaines idées, reste à savoir lesquelles. Mais il est possible de voir au moins deux sens dans la question : soit l’histoire est une discipline dans laquelle on étudie les faits des hommes, et dans laquelle on remarque des constantes qui révèlent la nature des hommes, soit on remarque des constantes, mais ces dernières sont plutôt des répétitions qui pourraient nous amener à croire que l’histoire se répète et qu’il y aurait ainsi des enseignements à tirer de son étude.
Se pose donc la question de savoir si on peut considérer que l’histoire se répète, jusqu’où, et dans ce cas, à quel point est-elle apte à nous donner des leçons. Mais il serait possible de considérer que c’est l’homme qui fait l’histoire, et que dans ce cas, les vérités dont elle est porteuse sont en réalité des vérités touchant à la nature de l’homme. De quelles vérités est-il question en ce qui concerne les hommes, et ces vérités sont-elles des enseignements ou de simples descriptions de la réalité ?
- I/ L’histoire peut nous aider à agir :
- II/ Le présent et le passé ne se ressemblent pas :
- III/ Vouloir trouver des vérités dans l’histoire revient à vouloir nier la diversité de l’histoire :
«
Introduction :
‡ Bien définir les termes du sujet :
- « Vérités » : la vérité est le caractère des jugements auxquels on peut accorder son assentiment, c'est-à-dire qui s'imposent à
l'esprit, et qui est le fondement de l'accord universel entre tous les esprits.
Ce sont des propositions dont est absente toute
contradiction, quelle soit logique ou réelle.
Mais ici, le terme est au pluriel, ce qui signifie qu'il ne s'agit pas de la vérité en général,
mais d'une idée ou d'une proposition vraie, qui peut remporter l'assentiment.
Le fait de mettre le terme au pluriel le relativise : il ne
s'agit pas de LA vérité, mais d'une vérité qui peut s'avérer être fausse pour un autre peuple ou dans un autre contexte.
- « l'histoire » : le terme ici n'a de majuscule, mais étant donné la formulation du sujet, il semble difficile de considérer qu'il s'agit
d'une histoire personnelle.
Il semblerait qu'il soit plutôt question de l'Histoire générale, c'est-à-dire non pas celle des événements
particuliers de la vie d'un seul homme, mais celle des grands moments marquants de l'histoire du monde.
L'Histoire est une
discipline qui a pour objet la reconstitution et la relation du passé des sociétés humaines, considérées soit globalement, soit dans
les collectivités particulières.
- « Etre porteur de » : c'est détenir quelque chose que l'on peut décider de transmettre ou de ne pas transmettre.
‡ Construction de la problématique.
Le sujet semble partir du principe que l'histoire peut détenir et nous révéler certaines vérités, c'est-à-dire certaines idées,
reste à savoir lesquelles.
Mais il est possible de voir au moins deux sens dans la question : soit l'histoire est une discipline dans
laquelle on étudie les faits des hommes, et dans laquelle on remarque des constantes qui révèlent la nature des hommes, soit on
remarque des constantes, mais ces dernières sont plutôt des répétitions qui pourraient nous amener à croire que l'histoire se
répète et qu'il y aurait ainsi des enseignements à tirer de son étude.
Ë Se pose donc la question de savoir si on peut considérer que l'histoire se répète, jusqu'où, et dans ce cas, à quel point
est-elle apte à nous donner des leçons.
Mais il serait possible de considérer que c'est l'homme qui fait l'histoire, et que dans ce
cas, les vérités dont elle est porteuse sont en réalité des vérités touchant à la nature de l'homme.
De quelles vérités est-il question
en ce qui concerne les hommes, et ces vérités sont-elles des enseignements ou de simples descriptions de la réalité ?
Plan :
I/ L'histoire peut nous aider à agir :
Le terme de « vérité », lorsqu'il est mis au pluriel, implique que l'on ne se réfère pas à une vérité absolue et unique, mais à
un principe considéré comme bon dans un certain contexte et à une certaine époque.
Autrement dit, les vérités seraient dans ce
cadre des sortes de leçons que l'on aurait tirées d'expériences diverses, et à partir desquelles on orienterait son action.
Autrement
dit, les erreurs ou réussites passées pourraient nous guider dans le présent.
● C'est ce que montre Machiavel dans Le Prince.
Selon l'auteur, l'histoire pourrait nous donner, ou plutôt pourrait donner
aux dirigeants des royaumes des leçons de politique : le Prince doit connaître ainsi les actions des grands chefs d'Etat du passé
pour savoir comment conserver le pouvoir ou comment y accéder.
L'auteur cite ainsi des exemples historiques de batailles, et
prend pour modèle des grands hommes et leur destinée.
Ces récits, une fois assemblés et commentés ont pour but de permettre
au dirigeant d'entreprendre des actions politiques efficaces.
Dans un premier temps, l'auteur cite des événements historiques et les
analyse pour trouver le principe qui les régit.
Autrement dit, il en tire une sorte de « leçon » : Machiavel cite ainsi les actions de
Louis XII en Italie, et souligne les fautes qu'il a commises « il y avait ruiné les faibles, il y avait augmenté la puissance d'un
puissant, il n'était point venu pour y demeurer, et n'y avait pas envoyé des colonies.
» III.
De ces erreurs, l'auteur tire des
conclusions générales : il ne faut jamais rendre un homme assez puissant au point de le faire devenir dangereux, il faut toujours
qu'il y ait, directement ou indirectement, la présence du monarque sur la terre qu'il a conquis.
En analysant certaines situations,
l'auteur parvient donc à des conclusions qui permettent de mieux gouverner.
Il est ainsi préférable de diviser pour régner, de faire
jouer les apparences, de se montrer généreux, bon, vertueux et religieux, alors que l'on est en réalité calculateur – « Il faut donc
qu'un prince sache agir à propos, et en bête et en homme.
» XVIII
● Mais si la connaissance de l'histoire permet de découvrir certaines vérités ou certains principes selon lesquels il faut
agir, cela ne signifie pas que les situations se reproduisent et qu'il faut agir de la même manière qu'un grand homme pour réussir à
imposer son pouvoir et sa force.
Machiavel tire donc deux sortes de vérité : les premières sont les principes généraux qu'il trouve
en analysant les actes des grands hommes, et les secondes sont des principes qu'il tire de l'analyse même des principes généraux.
Autrement dit, il met en application ses propres principes et de toutes ces analyses, tire une conclusion majeure : si il est possible
d'extraire des principes généraux de l'Histoire, il n'est pas possible de tenter de reproduire des actions, car le contexte change.
En
effet, pour l'auteur, l'action politique dépend de la fortuna, c'est le lieu où s'insère l'action, le champ de forces imprévisible..
»
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