De quelles servitudes l'homme souffre-t-il ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens («
homme sage »).
• Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique
».
Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature
l'aurait pourvu du langage.
PROBLÉMATIQUE: La servitude est l'état de celui qui est privé de liberté.
En décrire toutes les formes, c'est
dessiner en creux la liberté.
Dans sa préface aux Travailleurs de la mer, V.
Hugo distinguait une ananké (nécessité,
fatalité) des dogmes — constituant la religion et dénoncée dans Notre-Dame de Paris —, une ananké des lois —
constituant la société et dénoncée dans Les Misérables — et une « ananké du coeur », illustrée dans les Travailleurs
de la mer: ce qui implique que la libération de l'homme ne sera jamais achevée, car même si l'homme se libère des
dogmes de la religion et des lois injustes de la société, il ne pourra jamais empêcher par exemple que la femme qu'il
aime puisse ne pas l'aimer.
A.
Malraux a écrit un roman — La Condition humaine — qui a pour cadre la révolution chinoise.
Sur le plan général, la
condition humaine, c'est l'échec, l'angoisse, la souffrance, la mort ; sur le plan particulier (historique,
circonstanciel), c'est la situation de dépendance contre laquelle l'homme doit lutter.
L'idée de Malraux dans ce
roman est qu'en se battant — par la révolution — contre le deuxième type de servitudes, l'homme lutte aussi contre
le premier type de servitudes : combattre pour sa dignité est aussi une façon de combattre contre la mort.
On peut distinguer trois sortes de servitudes : les physiques, les sociales et les psychologiques.
Les servitudes naturelles
1) Ce que la métaphysique appelle finitude correspond à deux choses : l'homme est un être de besoin promis à la
mort.
Donc, non seulement il n'est pas parfait (besoin), mais de plus il n'est pas immortel (mort) ; c'est un être
soumis au temps.
Par contrecoup, l'homme projette dans la transcendance des dieux ce double désir qu'il ne
comblera pas : un dieu est sans besoin et immortel.
2) Le besoin implique directement toute une série de servitudes : le travail et la dépendance à l'égard du groupe (les
deux sont liés).
Le besoin est besoin de l'autre : il n'y a de travail que social.
Les servitudes naturelles débouchent sur les servitudes sociales — car elles impliquent une organisation, des règles,
des lois.
Il en va de même avec les contraintes du milieu qu'A.
Toynbee considérait comme le défi (challenge) auquel
la civilisation ripostait (l'igloo est la riposte au défi que constitue le milieu polaire pour le peuple inuit).
En fait, il n'y a pas de servitude naturelle qui le reste purement et simplement.
Soit la mort.
En tant que trépas, elle
est la cessation de la vie — c'est un événement physique qui advient au corps.
Mais la mort n'est pas que cela : on
(c'est-à-dire la société) lui donne tel ou tel sens (est-elle définitive ou provisoire ? libératrice ou douloureuse ?), on
l'entoure de croyances et de pratiques rituelles pour l'apprivoiser et s'en débarrasser soi-même.
Et puis, la mort
témoigne aussi de la condition du vivant (car, contrairement à ce que laisse à penser l'antique lieu commun de
l'égalité de tous devant la mort, l'espérance de vie est fort inégale selon que l'on est puissant ou misérable).
Enfin,
la science et la technique modernes paraissent de plus en plus être en mesure de prendre sur elles l'héritage
religieux : traiter la vieillesse comme une maladie, et la mort comme un accident, non seulement repousser la mort
mais la vaincre, de plus en plus de gens croient aujourd'hui la médecine capable de ce miracle.
Synthèse
« L'homme fait l'histoire qui le fait.
» (K.
Marx)
1) Une action libre s'inscrit toujours dans une situation qui n'a pas été choisie.
Un chef suit autant qu'il précède,
obéit autant qu'il commande.
2) Une action libre est une action qui sait se servir des déterminations objectives (force ou faiblesse d'une armée,
d'une économie, etc.) pour éventuellement peser sur elles.
Conclusion : F.
Bacon disait — faisant allusion à la science et à la technique : on ne commande à la nature qu'en lui
obéissant.
On ne commande
à la nature qu'en
lui
obéissant.
BACON
(Novum
Organum)
Les lois de la nature sont strictement déterminées.
Il n'est
pas possible de les enfreindre.
Nous ne pouvons qu'y obéir.
Cela ne signifie néanmoins pas que nous soyons soumis à la
nature.
Le projet technique consiste à utiliser les lois de la
nature pour notre utilité.
Ainsi, en obéissant aux lois de la
nature, on peut la commander.
La liberté n'est pas dans
l'absence de contrainte mais dans l'utilisation raisonnée de
ces contraintes.
C'est, par exemple, en connaissant les lois de la pesanteur qu'on a construit des avions.
De même en histoire :
l'homme fait l'histoire, mais à partir de l'histoire elle-même.
L'histoire est une synthèse de liberté et de nécessité..
»
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