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De quelle vérité l'opinion est-elle capable ?

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« I - LES TERMES DU SUJET L'opinion se définit comme une croyance, un préjugé, un savoir mal assuré. Au contraire, la vérité est un savoir qui peut rendre raison de lui-même.

On pourrait distinguer deux types de vérités : la vérité logique ou formelle qui caractérise la validité du raisonnement ou d'une démonstration et la vérité matérielle qui est l'adéquation de la chose et de l'esprit. L'expression "être capable" est ici synonyme de "avoir les moyens de, avoir le pouvoir de". II - L'ANALYSE DU PROBLÈME Il s'agit d'analyser les rapports de l'opinion et de la vérité : un savoir non fondé est-il susceptible de coïncider avec la vérité ? Au premier abord, il semble plutôt que vérité et opinion s'opposent : tandis que la vérité se définit par la certitude ou par le fait qu'elle rend raison d'elle-même, l'opinion est une adhésion immédiate et non fondée qui ne dépasse pas le niveau de la croyance. Cependant, on observe que l'opinion ne s'identifie pas à la fausseté.

Certaines opinions ont une valeur pour l'action ou peuvent coïncider avec le vrai. Il faut donc questionner la valeur de l'opinion, examiner à quelles conditions elle est susceptible de s'accorder avec la vérité. III - UNE DÉMARCHE POSSIBLE A) L'OPPOSITION DE L'OPINION ET DU VRAI 1 - Opinion et illusion Adhésion non réfléchie à ce qui s'offre immédiatement au sens, l'opinion est souvent du côté de l'illusion, de la croyance.

Elle est donc plutôt identifiable au faux ou à un premier niveau de la connaissance, partial et incomplet. 2 - L'opinion comme obstacle Dès lors, il apparaît que l'opinion est bien plutôt ce contre quoi la vérité va se constituer.

La recherche de la vérité suppose, comme le montre Descartes, la mise en question des opinions par la mise en oeuvre du doute radical et hyperbolique.

Il s'agit de soumettre à un examen critique la totalité de nos croyances et de considérer ce qui est simplement douteux comme faux. 3 - Subjectivité de l'opinion L'opinion est donc toujours extérieure à la vérité parce qu'elle "ne pense [pas], elle traduit des besoins en connaissances" (Bachelard). Elle adhère à ce qui la séduit, à ce qui lui apparaît sur le mode de l'évidence sensible et ne se préoccupe pas de rendre raison de ce qu'elle affirme.

N'est-elle pour autant jamais capable de coïncider avec le vrai ? B) NÉANMOINS L'OPINION PEUT PARFOIS COÏNCIDER AVEC LA VÉRITÉ 1 - Opinion droite, opinion fausse Il faut ainsi faire une distinction, avec Platon, entre opinion droite et opinion fausse.

L'opinion droite, qui correspond au vrai, s'en distingue pourtant, puisqu'elle est incapable de donner la raison de ce qu'elle affirme.

Elle ne peut, de ce point de vue, avoir la même valeur que la vérité.

Toutefois, elle a une utilité sur le plan pratique, puisqu'elle permet d'agir de manière correcte, comme Platon l'explique dans le Ménon. 2 - Efficacité pratique de l'opinion Il apparaît donc nécessaire de distinguer différents régimes de vérité. L'opinion, puisqu'elle porte toujours sur un aspect du réel, n'a pas de rapport avec ce que l'on désigne comme vérité logique. En revanche, elle peut ne pas se distinguer de la vérité matérielle.

Mais dans ce cas, sa valeur épistémologique ne dépasse pas celle de la simple croyance. Si l'on peut parler de vérité, c'est donc au sens pratique : l'opinion témoigne d'une certaine efficacité dans le domaine de l'action.

Elle permet dans les circonstances, qui ne laissent pas le temps de la réflexion, de faire des choix qui se révèleront efficaces. 3 - Persuasion de l'opinion, certitude de la vérité Les simples persuasion ou conviction, auxquelles correspond l'opinion, se distinguent essentiellement de la certitude propre à la vérité. Cette dernière est communicable et doit toujours être prouvée et argumentée alors que la conviction ou persuasion relève d'un point de vue strictement subjectif. IV - DES REFERENCES UTILES Platon, La République, livre 7 : sur l'opposition entre vérité et opinion Platon, Menon : sur l'opinion droite Descartes, Discours de la méthode : sur la morale provisoire Descartes, Méditations métaphysiques : sur le doute Bachelard, La formation de l'esprit scientifique : sur la notion d'obstacle épistémologique V - LES FAUSSES PISTES Traiter des notions de vérité et d'opinion séparément Réduire le sujet en se limitant à la vérité scientifique Limiter l'opinion au domaine de l'erreur VI - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR Un sujet classique et intéressant qui convoque des distinctions conceptuelles fondamentales.. »

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