De l'universalité des notions morales. Discuter les objections des sceptiques ?
Extrait du document
«
De l'universalité des notions morales.
Discuter les objections des sceptiques.
A.
— Exposé du scepticisme moral.
— On prétend, disent les sceptiques, que les notions morales sont
communes à toute l'humanité.
Leur universalité n'est-elle pas au contraire très contestable ? Qui dit
universalité dit par cela même invariabilité, uniformité.
Or, quoi de moins invariable, de moins uniforme que
cette prétendue loi universelle ?
a) Diversité et contradictions des moeurs, dans l'espace et dans le temps.
— Diversité que M.
Janet a résumée
dans cette formule : c< Chez les sauvages pas de moralité, chez les peuples civilisés moralité contradictoire ».
Ainsi, dit Montaigne : « Il n'est chose en quoi le monde soit si divers qu'en coutumes et lois.
Telle chose est ici
abominable qui apporte recommandations ailleurs, comme en Lacédémone la subtilité de voler.
» Cette diversité
fait dire de même à Pascal : « On ne voit presque rien de juste et d'injuste qui ne change de qualité en
changeant de climat.
Trois degrés d'élévation du pôle renversent toute la jurisprudence.
Un méridien décide de
la vérité : le droit a ses époques...
»
b) Diversité et contradiction des doctrines.
— De leur côté les moralistes eux-mêmes discutent éternellement
sur le fondement de la morale : les uns sont pour les morales utilitaires, les autres pour les morales
sentimentales, d'autres pour les morales rationnelles..., etc.
Conclusion : la conscience morale est « la plus changeante des règles ».
Par conséquent, la distinction du bien
et du mal ne saurait être qu'une illusion.
B.
— Discussion du scepticisme moral.
— Montrer que : 1° Cette divergence est exagérée.
Il est inexact
que les peuples, même les plus sauvages, même les plus barbares, n'aient pas de notions morales.
Partout on
rencontre les notions fondamentales de bien et de mal, de devoir, de droit, de justice, avec les sentiments
moraux auxquels ils donnent lieu.
Ce qui varie, c'est la moralité, c'est-à-dire l'application de ces notions et de
ces principes aux cas particuliers de la vie (exemples).
2° Ces contradictions s'expliquent par le degré d'ignorance ou l'inégalité de lumière des peuples et et des
individus.
Elles ont aussi pour cause la passion, l'intérêt, l'habitude, les mauvais exemples, les lois positives
elles-mêmes, comme celles qui vouaient à la mort les enfants mal faits...
3° Ces divergences vont s'atténuant.
On peut constater historiquement une tendance progressive vers l'unité
morale, à mesure que l'humanité se développe et mûrit.
Et c'est dans ce progrès même que consiste
essentiellement la civilisation.
C.
— Rappeler, en terminant, ce que nous avons accordé à l'école évolutionniste, à savoir que la conscience
morale ne développe pas tout d'un coup son contenu et que la science morale est, comme toute science
humaine, essentiellement progressive..
»
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