De l'être à l'existence
Extrait du document
«
Termes du sujet:
ÊTRE: Du latin esse, « être ».
1) Verbe : exister, se trouver là.
En logique, copule exprimant la relation qui unit le prédicat au sujet (exemple :
l'homme est mortel).
2) Nom : ce qui est, l'étant.
3) Le fait d'être (par opposition à ce qui est, l'étant).
4) Ce qu'est
une chose, son essence (exemple : l'être de l'homme).
5) Avec une majuscule (l'Être), l'être absolu, l'être parfait,
Dieu.
Exister / Existence:
* Exister: qualifie le fait d'appartenir à un ordre quelconque de réalité même abstrait.
Être réellement, constituer une
partie du monde sensible.
* Existence: Par opposition à néant: le fait d'être ou d'exister.
Par opposition à essence: mode d'être de l'homme,
en tant qu'il ne se laisse enfermer dans aucune essence ou nature déterminée.
A.
L'énigme de l'être
• On peut, dans un premier temps, ne pas distinguer l'être et l'existence.
Leibniz parle de l'être quand il s'étonne qu'il
y ait quelque chose plutôt que rien.
Sartre reprend cette interrogation dans La Nausée (1938).
L'être ne se justifie
pas : « Tout est gratuit, écrit Sartre, ce jardin, cette ville et moi-même ;
quand il arrive qu'on s'en rende compte, ça vous tourne le coeur et tout se
met à flotter ».
La nausée est le sentiment que tout est contingent, que
l'être n'est pas nécessaire.
J'existe, certes, mais j'aurais tout aussi bien pu ne
jamais exister.
« Les êtres apparaissent, écrit encore Sartre, se laissent
rencontrer, mais on ne peut jamais les déduire.
»
• Insistons sur le fait que la révélation de la contingence de l'être n'est pas
nécessairement liée à des expériences négatives, tristes ou douloureuses.
Certes, c'est parfois au sein de l'ennui ou à l'occasion d'un grand désespoir
que surgit en nous le sentiment de la déréliction, le sentiment d'avoir été jeté
dans le monde sans perspective ni soutien, pour rien.
Mais c'est parfois aussi
dans la joie, dans l'ivresse d'une passion heureuse ou d'un émerveillement,
que nous découvrons la gratuité de toute chose.
B.
L'existence est irréductible à tout système
• L'irréductibilité de l'existence à la pensée, mise en évidence notamment par
Kant, a conduit les penseurs de l'existence, encore appelés les
«existentialistes », à s'opposer aux philosophes du système, qui rendent
compte de l'existence, et plus particulièrement de l'existence humaine, en lui
assignant une place dans un tout – celui de la Nature chez Spinoza, ou de
l'Histoire chez Hegel.
Ainsi le père des existentialistes, le Danois Soren Kierkegaard (1813-1855), s'est voulu un témoin de l'existence, en
réaction contre la philosophie hégélienne, qui prétend enfermer toutes choses
dans un ensemble conceptuel rigoureusement organisé.
Pour Kierkegaard,
l'existence, c'est toujours l'existence du sujet individuel, c'est-à-dire un
itinéraire singulier marqué par le paradoxe, par l'absurde et par l'incertitude.
L'existence, dit-il dans son Post-scriptum aux Miettes philosophiques (1846),
est « le récif sur lequel la pensée pure fait naufrage ».
La pensée abstraite
est incapable, en effet, de saisir notre vécu existentiel dans ce qu'il a
précisément de concret, d'unique et d'immédiat.
Dans le même sens, le
philosophe Alain écrira dans l'un de ses Propos : « Exister, c'est quelque
chose ; cela écrase toutes les raisons.
».
»
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