Dans quel sens peut-on dire que tout est politique?
Extrait du document
«
Discussion :
Au sens étymologique, la politique, renvoie à la polis, c'est-à-dire la cité.
Ce qui veut dire que tout ce qui touche au fondement de la
cité et au collectif dans la cité renvoie à la politique.
On sait que c'est la voie qu'avait suivie Aristote pour parler de la politique.
La
politique serait donc un pan-politikon qui englobe tout type d'activé de l'homme dès lors que celui-ci évolue à l'intérieur d'une
communauté.
L'équation politique est donc formée de l'égalité politique collective, milieu propre à l'homme favorisant son
épanouissement dans sa pensée, et dans son comportement.
Suggestion de plan :
Première partie : Le tout politique.
Quel contenu pourrait-on donner à la politique comme « tout » ? Autrement dit quel concept peut nous permettre de subsumer une
pareille figure de l'activité humaine ?
Par « tout » politique il faudrait entendre le fait que les moindres gestes de l'homme ont un sens, vont dans une certaine direction qui a
des conséquences sur sa vie et sur celle d'autrui.
Ce qui signifie que l'homme n'est pas seul et que la saisie conceptuelle de l'homme
ne peut se faire que par la médiation de la cité.
C'est en cela qu'Aristote dit que l'homme est un animal politique.
Aristote, La Politique :
« Toute cité est un fait de nature, [...] et l'homme est par nature un animal politique.
» L'autre contenu que l'on pourrait donner à cette
vision de la politique c'est que le sens qui se dégage de l'activité de l'individu se déploie sur un fond d'universalité.
D'où le fait que
l'homme est, comme le disait Sartre, dans un rapport intersubjectif, c'est-à-dire dont le socle rationnel est de nature sociologique.
Davantage encore ce qui alimente cette particularité de la politique comme tout, c'est qu'il y a un désir de l'autre qui habite la raison
humaine.
Comme si l'homme non seulement ne pouvait pas se passer de son voisin le plus proche, mais qu'il en avait profondément
besoin pour que sa vie biologique elle-même puisse exister et se déployer.
De manière plus large, tous les travaux contemporains
autour de la problématique de la communication, portent justement sur ce sujet, à savoir, la nécessité de la communication et donc
l'unité centrale qui constitue la politique comme « tout ».
Deuxième partie : Comment penser le Tout.
Aristote : « Comme la politique utilise les autres sciences pratiques, qu'elle légifère sur ce qu'il
faut faire et éviter, la fin qu'elle poursuit peut embrasser la fin des autres sciences, au point d'être
le bien suprême de l'homme.»
Si tout est politique comme le dit Aristote, il faut se demander quelle signification on peut donner à
cette totalité.
Car par totalité il faut entendre un univers clos sur soi.
C'est-à-dire sans différence,
sans antagonisme, sans contradiction.
Penser le tout, ainsi, cela voudrait dire qu'il n'existe pas de
singularité en dehors du tout.
Or nous savons bien qu'une autre définition de la politique est
possible.
Elle consiste à la penser non pas comme une réalité englobante, mais au contraire
comme un acte de rupture qui possède sa propre singularité.
Par conséquent la politique se
définirait non pas abstraitement, mais elle s'appréhenderait de l'intérieur au nom d'une figure de
l'engagement, au nom d'une posture critique par rapport à un système social donné.
Troisième partie : La politique comme singularité.
Si la politique n'est pas englobante et si l'activité ne relève pas de la signification générale
abstraite et idéelle, il faut la spécifier comme porteuse de l'événement.
On appelle événement ce
qui rompt avec un certain cycle répétitif, ce qui rompt avec une certaine circularité.
La politique en
tant qu'événement est forcément rupture ; elle ne se conçoit ni au passé ni au présent mais au futur.
Elle excède la dimension du
temps présent en vue de concevoir un temps à venir.
L'événement est ce qui aura lieu, est ce qui conditionne un pari rationnel qui n'est
pas de l'ordre du hasard mais plutôt de la confiance dans les hommes et dans l'histoire.
Rousseau, Confessions : « J'avais vu que tout tenait radicalement à la politique, et que, de quelque façon qu'on s'y prît, aucun peuple
ne serait jamais que ce que la nature de son gouvernement le ferait être.
»
Conclusion :
Le philosophe Sartre définissait l'engagement comme le fait pour l'homme de se trouver plongé qu'il le veuille ou non dans une
situation, dans une conjoncture.
En ce sens Sartre rejoint la conception de la politique comme totalité significative.
La difficulté dans
cette vision c'est la disparition de l'acte politique en tant que fracture de l'ordre ancien et pour se faire il réclame une subjectivité qui lui
est propre.
C'est justement la pensée de cette subjectivité-là qui empêche de simplement concevoir l'acte politique comme un simple
processus se définissant par son inscription dans le tout qu'est le social..
»
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