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Dans quel but les hommes se donnent-ils des lois ?

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« Ce sujet de philosophie politique consiste à interroger la finalité des lois.

Pourquoi les hommes choisissent d'abandonner leur liberté naturelle pour vivre sous l'autorité des lois ? 1) Les hommes se donnent des lois pour pouvoir vivre en sécurité. Hobbes montre que la finalité des lois est de vivre en paix et en sécurité.

En effet, sans les lois cad dans l'état de nature, les hommes vivent un état de guerre de tous contre tous dans lequel l'homme est un loup pour l'homme. C'est précisément parce que Hobbes considère l'hypothétique état de nature comme un état où les plus forts pourraient s'attribuer tous les droits, qu'il prône l'artifice suivant : que chacun cède le droit qu'il a sur toutes choses.

SI chacun en fait autant, alors le « COMMONWEALTH » ou l'Etat peut naître : il résulte de la cession du pouvoir et de la force des individus « à un seul homme, ou à une assemblée, qui puisse réduire toutes leurs volontés, par la règle de la majorité en une seule volonté ».

« La multitude ainsi unie en une seule personne est, dit Hobbes, appelée une République, en latin Civitas.

Telle est la génération de ce grand Léviathan, ou plutôt pour en parler avec plus de révérence, de ce dieu mortel auquel nous devons, sous le Dieu immortel, notre paix et notre protection.

» Ainsi, pour Hobbes, le « Léviathan » est le maître absolu et le fondement de son droit est la force qui lui est reconnue. « Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est guerre de chacun contre chacun.

Car la guerre ne consiste pas seulement dans la bataille et les combats effectifs ; mais dans un espace de temps où la volonté de s'affronter en des batailles est suffisamment avérée : on doit par conséquent tenir compte, relativement à la nature de la guerre, de la notion de durée, comme on tient compte, relativement à la nature, du temps qu'il fait.

De même en effet que la nature du mauvais temps ne réside pas dans une ou deux averses mais dans une tendance qui va dans ce sens, pendant un grand nombre de jours consécutifs, de même la nature de la guerre ne consiste pas dans un combat effectif, mais dans une disposition avérée, allant dans ce sens, aussi longtemps qu'il n'y a pas d'assurance du contraire.

Tout autre temps se nomme paix.

» Hobbes , « Léviathan », chapitre XII. Hobbes est considéré, avec Machiavel, comme le fondateur de la politique moderne.

Contemporain de la Révolution anglaise du XVII ième siècle, Hobbes sera frappé de la violence de la guerre civile et des conséquences désastreuses de la vacance du pouvoir.

Au chapitre XII du « Léviathan », il écrit : « Il apparaît clairement par là, qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect, ils sont dans cette condition que l'on nomme guerre, et que cette guerre est guerre de chacun contre chacun.

» L'expérience inédite qu'est la Révolution va amener Hobbes à se faire le théoricien d'un pouvoir fort, de l'absolutisme. Hobbes appartient au courant dit du « droit naturel » qui rompt avec les conceptions politiques traditionnelles.

L ‘héritage antique affirmait avec Aristote que « l'homme est un animal politique » et assurait la prééminence de la communauté sur l'individu.

L'héritage chrétien, le droit divin, interdisaient toute contestation de l'autorité politique, laquelle était censée venir de Dieu. La Réforme religieuse de Martin Luther au XVI ième ébranle la tradition catholique et rejette le pouvoir qu'exerçait le pape non seulement sur les Eglises, mais aussi sur les Etats.

La philosophie de Descartes fait du passé table rase et place la conscience, l'homme conçu comme volonté autonome, au centre de l'univers. Hobbes est en un sens l'héritier politique de cette double fracture religieuse et métaphysique.

La Révolution anglaise, qui l'obligera à se réfugier à la cour de Louis XIV, l'assure que les fondements traditionnels de la politique sont vermoulus, et qu'il faut accomplir en politique ce que Descartes a accompli en métaphysique : une contestation radicale de la tradition et de l'histoire, et une nouvelle fondation, rationnelle, cette fois, de l'Etat : «De toute manière, un argument tiré de la pratique des hommes est sans valeur [...] En effet, même si en tous les endroits du monde les hommes établissaient sur le sable les fondements de leurs maisons, on ne pourrait inférer de là qu'il doit en être ainsi.

L'art d ‘établir et de maintenir les républiques repose, comme l'arithmétique et la géométrie, sur des règles déterminées, et non comme le jeu de paume, sur la seule pratique.

» L'expérience cruciale de la guerre civile, la montée de l'individualisme, la rupture des anciennes solidarités sociales, invitent Hobbes à penser qu'en dehors d'un pouvoir commun fort, les hommes vivent en rivalité, défiants les uns vis-à-vis des autres, dans un état de suspicion, sinon de guerre. Cherchant les fondements d'une autorité légitime, et les causes de la vie sociale, Hobbes reconstitue ce que l'on nomme l'état de nature.

L'état de nature est un état fictif, correspondant à ce que vivraient les hommes si. »

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