Dans les Méditations métaphysiques Descartes écrit : je pense donc je suis. De son côté Rousseau écrit dans Les Rêveries du Promeneur solitaire: je sens donc je suis. En vous appuyant sur chacune de ces affirmation, vous vous demanderez quel sens il faut
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Les positions de Descartes et de Rousseau semblent marquer deux axes d’affirmation opposées dans la découverte de la conscience de soi : pour l’un, c’est par la substance pensante que se dévoile l’indubitable conscience d’exister ; pour l’autre, c’est le recours à l’intuition qui définit cette possibilité.
Pourtant, tous deux se rejoignent sur l’affirmation d’une première personne du pluriel qui existe dans l’affirmation d’un seul acte (penser, sentir) et non dans la rencontre avec d’autres éléments. Mais quel sens peut-on donner à cette découverte qui n’affronte pas l’altérité ? Quels sont les liens qui peuvent se tisser entre conscience et connaissance ?
Les enjeux de telles interrogations relèvent de la métaphysique que de l’éthique (de la pensée de la liberté sera déduite les possibilités de connaissance et d’action).
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Dans les Méditations métaphysiques Descartes écrit "je pense donc je suis".
De son côté Rousseau écrit
dans Les Rêveries du Promeneur solitaire "je sens donc je suis".
En vous appuyant sur chacune de ces
affirmation, vous vous demanderez quel sens il faut donner à la conscience d'exister.
Les positions de Descartes et de Rousseau semblent marquer deux axes d'affirmation opposées dans la découverte
de la conscience de soi : pour l'un, c'est par la substance pensante que se dévoile l'indubitable conscience
d'exister ; pour l'autre, c'est le recours à l'intuition qui définit cette possibilité.
Pourtant, tous deux se rejoignent sur l'affirmation d'une première personne du pluriel qui existe dans l'affirmation d'un
seul acte (penser, sentir) et non dans la rencontre avec d'autres éléments.
Mais quel sens peut-on donner à cette
découverte qui n'affronte pas l'altérité ? Quels sont les liens qui peuvent se tisser entre conscience et
connaissance ?
Les enjeux de telles interrogations relèvent de la métaphysique que de l'éthique (de la pensée de la liberté sera
déduite les possibilités de connaissance et d'action).
Le cogito cartésien : exploration et limites
La conscience de soi comme affirmation indubitable de son existence :
l'entreprise cartésienne de doute ponctuel mais radical afin de trouver
« quelques chose de ferme et de constant dans les sciences » passe par la
découverte de l' existence du sujet comme irréfutable : je pense donc je suis.
Puisqu'il ne m'est pas permis de douter que je pense, puisque pensant ne pas
penser, c'est que je pense encore, la conscience de soi est synonyme de
penser, de me penser là, près de l'âtre dans la situation de Descartes.
La
conscience de soi permet de me penser comme existant, comme une
substance pensante.
=> Le cogito assure non seulement de manière indubitable la conscience
première de soi qui permettra de fonder en évidence tous les savoirs, mais
elle est une expérience universelle en tant que chacun, disposant de la
raison, peut la reproduire.
L'expérience de la découverte de la conscience de
soi n'est pas singulière mais en puissance universelle.
La conscience d'exister dans la connaissance de soi : si le cogito cartésien
permet de prendre conscience de l'existence de sa pensée, en tant qu'entité
autonome, et assure donc par là la véracité de la proposition « je suis »,
reste à s'interroger sur la manière dont il serait possible d'explorer ce « je »,
qui n'est pas seulement un être figé dans un temps déterminé.
La conscience
de soi, ne serait-ce pas également la connaissance de soi dans la rencontre
avec l'altérité ? Selon la dialectique hégélienne, s'il est une existence
indépendante de ma conscience, ce n'est qu'en rencontrant celle d'autrui, la
négativité, et en dépassant les conflits qui peuvent naître, que je peux pleinement affirmer ma conscience dans ce
nouveau mode d'existence.
C'est dans la médiateté, et non dans l'immédiateté, que je peux pleinement affirmer ce
que je suis, après avoir été mis à l'épreuve par la négativité.
ð Avoir conscience d'exister, c'est prendre en compte le fait que nous ne sommes jamais que des êtres en
contact avec une négativité, qu'elle prenne la forme d'une autre conscience singulière ou de la matière.
Pour
sortir du solipsisme cartésien, qui condamne à un édification de la connaissance à la première personne du
singulier, il nous faut réintroduire cette première personne dans la sphère des rapports avec l'extériorité.
Descartes lui-même est revenu sur la formulation du cogito dans des œuvres postérieures, où il ne s'agit plus de « je
pense donc je suis » mais de « je suis, j'existe » : on passe d'un exercice de la raison pure à celui de l'intuition.
Je ne suis pas qu'une chose qui pense.
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